CROISSANCE MITIGÉE
A défaut d'une communication nette claire sur ce point, les députés ont, eux,tranché la question. Ce budget 2013 est bel et bien celui de Yonnu Yokuté, de Macky 2012. Que ceux qui ne sont pas contents aillent voir ailleurs, semblent-ils dire aux alliés comme aux adversaires politiques. Le ministre de l'Economie et des Finances avait du reste balisé le chemin, en annonçant une rupture dans la droite ligne du programme présidentiel. En vérité, si le programme de campagne s'étale sur cinq ans, on peut déjà entrevoir, dans la déclinaison annuelle que constitue le budget 2013, quelques grandes propositions présidentielles, notamment dans les domaines de l'agriculture, de la santé, et du quaternaire notamment. Ces domaines ont en effet bénéficié d'allocations raisonnables d'autant plus appréciables que l'économie sénégalaise en croissance mitigée échappe difficilement aux contraintes de rigueur de la crise mondiale.
Une chose est sûre : la significative hausse dont se prévaut ce budget est la preuve d'une grande audace, que l'opposition qualifie d' « irréaliste ». Chacun voit midi à sa porte. Arrêté à 2 531,116 milliards, le budget 2013 connaît une hausse appréciable de 186,3 milliards, soit près de 8 % en valeur absolue. Le précédent budget, qualifié à l'époque de révolutionnaire, était, lui, de 2 344,786 milliards. Les ressources du budget général sont estimées à 2450,65 milliards contre 2.266,87 en 2012, soit une augmentation nette de 183,78 milliards en valeur absolue et 8,1 % en relative. Il faut signaler par ailleurs que cette nouvelle loi de finances décompte également les recettes des comptes généraux du Trésor public à 80,466 milliards, mieux que l'année d'avant à raison de 3,3 % de plus.
Le déficit budgétaire prévisionnel est aussi en légère baisse et est projeté à 4,9 % du PIB soit un point de moins que 2012 (5,9 %). Il y aura de surcroît une pression fiscale de 19,3 % et une part des dépenses d'investissement public sur les ressources internes rapportées aux recettes fiscales d'environ 34,5 %. Autrement dit, l'augmentation du budget 2013 se base d'abord et avant tout sur une prévision de hausse des recettes fiscales dans la ligne de la nouvelle politique fiscale exposée à la presse par le Directeur Général des impôts. Ces apports fiscaux sont estimés à 1 435 milliards soit un peu moins de 100 milliards et 7,4 % de mieux que l'année d'avant. Grosso modo, les hausses générales des ressources conduiront le gouvernement à devoir mobiliser 1 728 milliards (plus de 12 % de plus- alors que les dépenses seront probablement de 2 148, 7 milliards, soit une évolution de 8,9 %. Cependant, le gouvernement prévoit une amélioration du déficit public d'un peu moins d'un point (0,8 %) du PIB. Ce déficit passerait ainsi de 455 milliards à 425,4 milliards du PIB, soit 5,9 % du PIB. Si le Sénégal reste dans les critères de convergences de l'UEMOA, sa croissance est moyenne et l'objectif d'une croissance à deux chiffres prônée par Macky Sall reste lointain voire hypothétique.
UN BUDGET AMBITIEUX MAIS …
Mais de ces agrégats somme toute, prévisionnels, il reste une réelle volonté de progresser tout au moins de ne pas laisser le Sénégal plombé dans une récession à résonance mondiale dont l'Afrique et une parie de l'Asie et de l'Amérique du Sud constituent les exceptions. C'est en cela que le budget est ambitieux puisqu'il table sur des prévisions de croissance raisonnable et une forte propension à l'investissement au détriment des dépenses publiques somptuaires ou des dépenses de fonctionnement contre-productives. Cette rupture trouve sa réalité dans la priorité accordée au secteur rural après plusieurs années d'errement dans la gestion de ce secteur. En effet le Programme Triennal d'Investissement Prioritaire (PTIP) alloue à ce secteur environ 732 milliards, soit 23 % du budget. Ce réajustement à la hausse es compensé par des réductions de dépenses suite à la fermeture de (très rares) représentations diplomatiques, la suppressions des lignes téléphoniques et les baisses subséquentes des factures (20 à 13 milliards). D'autres baisses sont également effectuées, notamment celle du budget de la présidence qui passe de 90 milliards à 76 milliards avec la ferme intention de baisser le train de vie de l'Etat. Pour d'aucuns, cette décélération des dépenses présidentielles aurait pu être accentuée mais ne faisons pas la fine bouche. Cela dit, il n’est pas inutile de rappeler que, lors des années socialistes, ce poste n'a jamais dépassé les 25 milliards. C'est sous Abdoulaye Wade qu'il a atteint les cimes de l'impensable. Le Conseil constitutionnel, la Cour des Comptes, la CENA ont vu leurs ressources écrêtées dans cette période post- pré-électorale.
En revanche, la nouvelle Cour Suprême, dernier né des organes judiciaires, connaîtra une hausse de ses ressources. Par ailleurs, les subventions accordées à l’électricité diminueront de 25 milliards. En effet, l'apport de l'Etat pour soutenir ce secteur sera ramené à 80 milliards contre 105 milliards actuellement. Cependant, d'importants programmes d'investissements sont prévus dans le secteur énergétique par la production à terme de 375 kw. D'autres investissements sont également prévus dans le secteur de l'élevage, le redressement industriel, même si, dans le secteur des mines, un levier de croissance important, les prévisions de recettes sont jugées très faibles, seulement 10 milliards. Le gouvernement a promis de revoir les contrats avec les exploitants miniers, mais sa marge de manœuvre est très faible.
LA BANLIEUE OUBLIÉE ?
A la santé seront allouée des ressources additionnelles, même si l'objectif de 25 % du budget est loin d'être atteint. Aussi la subvention accordée à la nouvelle Caisse de Protection Sociale Universelle (CAPSU) — 10 milliards — est-elle qualifiée d « insuffisante » au regard de l'ampleur des attentes en matière de couverture universelle. Il faut espérer que cette promesse ne connaîtra pas le triste sort du Plan Sésame plombé par l'abyssale créance de l’Etat envers les hôpitaux. D'autres investissements sont également prévus dans le domaine des infrastructures par la réalisation de nombreux ouvrages routiers et pistes de production, de terrains de sport. Toutefois,les prévisions d’investissement de 13 milliards dans les zones inondables sont très faibles au regard des 70 milliards promis dans le programme décennal de lutte contre les inondations. Où trouver le gap de 60 milliards pour apporter une solution défintive pour les 400 000 personnes de la banlieue et autant dans les autres régions du pays qui n’entendent plus vivres les affres de l’année dernière ? Le gouvernement doit respecter ses engagements, c’est une question de moralité politique.
Le secteur éducatif n'est pas en reste, mais les prévisions d'investissement ne sont pas exorbitantes à la mesure des besoins pressants dans le monde rural et en milieu urbain où les conditions d’éducation et d’enseignement sont inadmissibles.
En présentant son budget, le ministre de l’Economie et des Finances a dressé un tableau assez sombre de notre dette publique estimée à 3041 milliards, composée de la dette extérieure chiffrée à 2 384 milliards et un encours intérieur de 717 milliards, soit une augmentation globale de 92 milliards par rapport à la dernière année de référence, 2011. Certes, M. Kane reste optimiste et compte beaucoup sur cet endettement pour financer des projets productifs de grande rentabilité. En réalité, l’expérience démocratique du Sénégal constitue un atout majeur pour notre pays qui pourra bénéficier de taux d’intérêts plus bas pour ses emprunts. La confiance des bailleurs devrait donc profiter à notre pays pour accéder à d’autres financements concessionnels. Mais il sera indispensable à notre pays de reprofiler notre dette en fonction de notre cycle de trésorerie. En interne, l’encours dû aux entreprises demeure élevé : 164 milliards et plombe la relance par la consommation et la redistribution des richesses. Il s’y ajute que le ministre des finances a fixé à 90 jours le délai minimum de règlement des dépenses liquidées. Cette mesure a de quoi effrayer les entreprises locales déjà malmenées et découragées par les pesantes procédures du code des marchés publics. Si rien n’est fait pour alléger les conditions d’accès à la commande publique, qui est de l’ordre de 500 milliards, les entreprises locales déjà à bout de souffle ne pourront tenir longtemps. Et la paupérisation des populations a de longs jours encore devant elle.
LA GANGRENE INFORMELLE
Si le gouvernement veut donner corps à l’initiative de soutien à la Politique Economique, il n’a pas d’autres choix que de créer les conditions d’une compétitivité de nos entreprises au lieu de laisser s’épandre à l’envi le commerce sauvage de produits importés. Il doit encourager le redressement industriel dans les secteurs miniers et de la pêche, relancer le tourisme et créer des conditions de faveur à l’économie numérique dont les marges de progression sont immenses. L’économie industrielle de notre pays est à plat et le maillage du pays en PME, PMI, TPE est défaillant. A ce titre, faisait remarquer un honnête citoyen sans compétence économique, il suffit d’aller à la FIDAK pour constater l’état de délabrement de notre tissu productif. Dans les stands maliens, guinéens, burkinabés, marocains ou turcs, on trouve des produits de ces pays. Les Sénégalais, quant à eux et dans leur grande majorité, préfèrent se procurer des produits chinois qu’ils revendent.
Dans notre pays, cette forte propension à laisser se développer le commerce de produits importés de faible valeur ajoutée est une gangrène pour notre économie. L’informel non seulement informalise notre économie en la rendant souterraine, mais encore encourage le gain facile et précipite notre production nationale dans l’abîme. Le gouvernement, accusé de manquer de vision, aura grand tort à ignorer que l’investissement industriel reste toujours le vrai moteur de croissance, de créations d’emplois, de richesses et de valeurs.
ALY SAMBA NDIAYE
Le Témoin N° 1106 –Hebdomadaire Sénégalais ( Décembre 2012)
A défaut d'une communication nette claire sur ce point, les députés ont, eux,tranché la question. Ce budget 2013 est bel et bien celui de Yonnu Yokuté, de Macky 2012. Que ceux qui ne sont pas contents aillent voir ailleurs, semblent-ils dire aux alliés comme aux adversaires politiques. Le ministre de l'Economie et des Finances avait du reste balisé le chemin, en annonçant une rupture dans la droite ligne du programme présidentiel. En vérité, si le programme de campagne s'étale sur cinq ans, on peut déjà entrevoir, dans la déclinaison annuelle que constitue le budget 2013, quelques grandes propositions présidentielles, notamment dans les domaines de l'agriculture, de la santé, et du quaternaire notamment. Ces domaines ont en effet bénéficié d'allocations raisonnables d'autant plus appréciables que l'économie sénégalaise en croissance mitigée échappe difficilement aux contraintes de rigueur de la crise mondiale.
Une chose est sûre : la significative hausse dont se prévaut ce budget est la preuve d'une grande audace, que l'opposition qualifie d' « irréaliste ». Chacun voit midi à sa porte. Arrêté à 2 531,116 milliards, le budget 2013 connaît une hausse appréciable de 186,3 milliards, soit près de 8 % en valeur absolue. Le précédent budget, qualifié à l'époque de révolutionnaire, était, lui, de 2 344,786 milliards. Les ressources du budget général sont estimées à 2450,65 milliards contre 2.266,87 en 2012, soit une augmentation nette de 183,78 milliards en valeur absolue et 8,1 % en relative. Il faut signaler par ailleurs que cette nouvelle loi de finances décompte également les recettes des comptes généraux du Trésor public à 80,466 milliards, mieux que l'année d'avant à raison de 3,3 % de plus.
Le déficit budgétaire prévisionnel est aussi en légère baisse et est projeté à 4,9 % du PIB soit un point de moins que 2012 (5,9 %). Il y aura de surcroît une pression fiscale de 19,3 % et une part des dépenses d'investissement public sur les ressources internes rapportées aux recettes fiscales d'environ 34,5 %. Autrement dit, l'augmentation du budget 2013 se base d'abord et avant tout sur une prévision de hausse des recettes fiscales dans la ligne de la nouvelle politique fiscale exposée à la presse par le Directeur Général des impôts. Ces apports fiscaux sont estimés à 1 435 milliards soit un peu moins de 100 milliards et 7,4 % de mieux que l'année d'avant. Grosso modo, les hausses générales des ressources conduiront le gouvernement à devoir mobiliser 1 728 milliards (plus de 12 % de plus- alors que les dépenses seront probablement de 2 148, 7 milliards, soit une évolution de 8,9 %. Cependant, le gouvernement prévoit une amélioration du déficit public d'un peu moins d'un point (0,8 %) du PIB. Ce déficit passerait ainsi de 455 milliards à 425,4 milliards du PIB, soit 5,9 % du PIB. Si le Sénégal reste dans les critères de convergences de l'UEMOA, sa croissance est moyenne et l'objectif d'une croissance à deux chiffres prônée par Macky Sall reste lointain voire hypothétique.
UN BUDGET AMBITIEUX MAIS …
Mais de ces agrégats somme toute, prévisionnels, il reste une réelle volonté de progresser tout au moins de ne pas laisser le Sénégal plombé dans une récession à résonance mondiale dont l'Afrique et une parie de l'Asie et de l'Amérique du Sud constituent les exceptions. C'est en cela que le budget est ambitieux puisqu'il table sur des prévisions de croissance raisonnable et une forte propension à l'investissement au détriment des dépenses publiques somptuaires ou des dépenses de fonctionnement contre-productives. Cette rupture trouve sa réalité dans la priorité accordée au secteur rural après plusieurs années d'errement dans la gestion de ce secteur. En effet le Programme Triennal d'Investissement Prioritaire (PTIP) alloue à ce secteur environ 732 milliards, soit 23 % du budget. Ce réajustement à la hausse es compensé par des réductions de dépenses suite à la fermeture de (très rares) représentations diplomatiques, la suppressions des lignes téléphoniques et les baisses subséquentes des factures (20 à 13 milliards). D'autres baisses sont également effectuées, notamment celle du budget de la présidence qui passe de 90 milliards à 76 milliards avec la ferme intention de baisser le train de vie de l'Etat. Pour d'aucuns, cette décélération des dépenses présidentielles aurait pu être accentuée mais ne faisons pas la fine bouche. Cela dit, il n’est pas inutile de rappeler que, lors des années socialistes, ce poste n'a jamais dépassé les 25 milliards. C'est sous Abdoulaye Wade qu'il a atteint les cimes de l'impensable. Le Conseil constitutionnel, la Cour des Comptes, la CENA ont vu leurs ressources écrêtées dans cette période post- pré-électorale.
En revanche, la nouvelle Cour Suprême, dernier né des organes judiciaires, connaîtra une hausse de ses ressources. Par ailleurs, les subventions accordées à l’électricité diminueront de 25 milliards. En effet, l'apport de l'Etat pour soutenir ce secteur sera ramené à 80 milliards contre 105 milliards actuellement. Cependant, d'importants programmes d'investissements sont prévus dans le secteur énergétique par la production à terme de 375 kw. D'autres investissements sont également prévus dans le secteur de l'élevage, le redressement industriel, même si, dans le secteur des mines, un levier de croissance important, les prévisions de recettes sont jugées très faibles, seulement 10 milliards. Le gouvernement a promis de revoir les contrats avec les exploitants miniers, mais sa marge de manœuvre est très faible.
LA BANLIEUE OUBLIÉE ?
A la santé seront allouée des ressources additionnelles, même si l'objectif de 25 % du budget est loin d'être atteint. Aussi la subvention accordée à la nouvelle Caisse de Protection Sociale Universelle (CAPSU) — 10 milliards — est-elle qualifiée d « insuffisante » au regard de l'ampleur des attentes en matière de couverture universelle. Il faut espérer que cette promesse ne connaîtra pas le triste sort du Plan Sésame plombé par l'abyssale créance de l’Etat envers les hôpitaux. D'autres investissements sont également prévus dans le domaine des infrastructures par la réalisation de nombreux ouvrages routiers et pistes de production, de terrains de sport. Toutefois,les prévisions d’investissement de 13 milliards dans les zones inondables sont très faibles au regard des 70 milliards promis dans le programme décennal de lutte contre les inondations. Où trouver le gap de 60 milliards pour apporter une solution défintive pour les 400 000 personnes de la banlieue et autant dans les autres régions du pays qui n’entendent plus vivres les affres de l’année dernière ? Le gouvernement doit respecter ses engagements, c’est une question de moralité politique.
Le secteur éducatif n'est pas en reste, mais les prévisions d'investissement ne sont pas exorbitantes à la mesure des besoins pressants dans le monde rural et en milieu urbain où les conditions d’éducation et d’enseignement sont inadmissibles.
En présentant son budget, le ministre de l’Economie et des Finances a dressé un tableau assez sombre de notre dette publique estimée à 3041 milliards, composée de la dette extérieure chiffrée à 2 384 milliards et un encours intérieur de 717 milliards, soit une augmentation globale de 92 milliards par rapport à la dernière année de référence, 2011. Certes, M. Kane reste optimiste et compte beaucoup sur cet endettement pour financer des projets productifs de grande rentabilité. En réalité, l’expérience démocratique du Sénégal constitue un atout majeur pour notre pays qui pourra bénéficier de taux d’intérêts plus bas pour ses emprunts. La confiance des bailleurs devrait donc profiter à notre pays pour accéder à d’autres financements concessionnels. Mais il sera indispensable à notre pays de reprofiler notre dette en fonction de notre cycle de trésorerie. En interne, l’encours dû aux entreprises demeure élevé : 164 milliards et plombe la relance par la consommation et la redistribution des richesses. Il s’y ajute que le ministre des finances a fixé à 90 jours le délai minimum de règlement des dépenses liquidées. Cette mesure a de quoi effrayer les entreprises locales déjà malmenées et découragées par les pesantes procédures du code des marchés publics. Si rien n’est fait pour alléger les conditions d’accès à la commande publique, qui est de l’ordre de 500 milliards, les entreprises locales déjà à bout de souffle ne pourront tenir longtemps. Et la paupérisation des populations a de longs jours encore devant elle.
LA GANGRENE INFORMELLE
Si le gouvernement veut donner corps à l’initiative de soutien à la Politique Economique, il n’a pas d’autres choix que de créer les conditions d’une compétitivité de nos entreprises au lieu de laisser s’épandre à l’envi le commerce sauvage de produits importés. Il doit encourager le redressement industriel dans les secteurs miniers et de la pêche, relancer le tourisme et créer des conditions de faveur à l’économie numérique dont les marges de progression sont immenses. L’économie industrielle de notre pays est à plat et le maillage du pays en PME, PMI, TPE est défaillant. A ce titre, faisait remarquer un honnête citoyen sans compétence économique, il suffit d’aller à la FIDAK pour constater l’état de délabrement de notre tissu productif. Dans les stands maliens, guinéens, burkinabés, marocains ou turcs, on trouve des produits de ces pays. Les Sénégalais, quant à eux et dans leur grande majorité, préfèrent se procurer des produits chinois qu’ils revendent.
Dans notre pays, cette forte propension à laisser se développer le commerce de produits importés de faible valeur ajoutée est une gangrène pour notre économie. L’informel non seulement informalise notre économie en la rendant souterraine, mais encore encourage le gain facile et précipite notre production nationale dans l’abîme. Le gouvernement, accusé de manquer de vision, aura grand tort à ignorer que l’investissement industriel reste toujours le vrai moteur de croissance, de créations d’emplois, de richesses et de valeurs.
ALY SAMBA NDIAYE
Le Témoin N° 1106 –Hebdomadaire Sénégalais ( Décembre 2012)