Mais là, Gorgui choisit de botter en touche : à l’en croire, il n’aurait pas pour habitude de se mêler des affaires intérieures d’un pays. La dérobade a suscité l’ire de plus d’un Guinéen.
Une contradiction de plus de la part de Wade qui appelle Dadis son "fils" et qui, en retour, reçoit de ce dernier l’affectueuse appellation de "père". On attendait que cette relation de parenté assidue conduise Gorgui à mieux conseiller son "petit" en matière de démocratie. Mais, à la place, on retiendra que le président sénégalais qui avait été le premier chef d’Etat à se rendre en Guinée après la prise du pouvoir par Dadis Camara et ses hommes, avait appelé à un soutien de la junte pour l’aider, et refusait de qualifier de "coup d’Etat" ce qui s’était passé à Conakry la dernière semaine de décembre 2008. Plus tard, le même Gorgui devait déclarer devant la presse sénégalaise qu’il allait apporter une aide financière à la Guinée. A présent, il refuse de se prononcer sur une question qui concerne son "fils" au plus haut point et soulève la polémique en Guinée.
Et la question est : que pense réellement Wade de cette candidature qui divise ? On le sait, le président sénégalais n’a généralement pas la langue dans sa poche. Cette mauvaise feinte esquissée de façon maladroite devant les hommes de presse cache mal la conviction de Gorgui dont on attendait plus et mieux, en matière de conseils et de bonne influence. Car de toute évidence, il exerce une fascination certaine sur le "petit Dadis" et il le sait très bien. Qu’il refuse de jouer de cette influence pour le ramener à la raison, peut supposer qu’il approuve ce qu’il fait. C’est connu, qui ne dit mot consent. Et c’est bien cela aussi qui exaspère les Guinéens dont certains ne se cachent plus pour tirer à boulets rouges sur le président sénégalais.
Ils se demandent si ce qu’ils reprochent à leur Dadis ne bénéficie pas de la caution morale de son Wade de "père". Gorgui a sans doute perdu ici une excellente occasion de faire oeuvre utile. A sa décharge, on dira que ses pairs africains, sur la question, n’auront pas fait davantage. Pourtant, lui c’est Wade, et lorsqu’on a opté pour le non conformisme qui diffère, on a l’obligation d’assumer. Ainsi, le risque qu’il provoque ici est d’approfondir davantage un fossé d’incompréhension déjà bien présent en Guinée. Etonnant tout de même de la part d’un homme qui est resté une éternité dans l’opposition et qui aime à donner de lui-même l’image d’un chef d’Etat démocrate et modèle. Il devrait sans doute revisiter la "parenté" qui le lie au jeune capitaine de Conakry. Ne serait-ce que pour s’amender auprès des Guinéens qui se désolent et finissent par ne rien y comprendre.
Par Jean Claude KONGO
Le Pays Burkina Faso
Une contradiction de plus de la part de Wade qui appelle Dadis son "fils" et qui, en retour, reçoit de ce dernier l’affectueuse appellation de "père". On attendait que cette relation de parenté assidue conduise Gorgui à mieux conseiller son "petit" en matière de démocratie. Mais, à la place, on retiendra que le président sénégalais qui avait été le premier chef d’Etat à se rendre en Guinée après la prise du pouvoir par Dadis Camara et ses hommes, avait appelé à un soutien de la junte pour l’aider, et refusait de qualifier de "coup d’Etat" ce qui s’était passé à Conakry la dernière semaine de décembre 2008. Plus tard, le même Gorgui devait déclarer devant la presse sénégalaise qu’il allait apporter une aide financière à la Guinée. A présent, il refuse de se prononcer sur une question qui concerne son "fils" au plus haut point et soulève la polémique en Guinée.
Et la question est : que pense réellement Wade de cette candidature qui divise ? On le sait, le président sénégalais n’a généralement pas la langue dans sa poche. Cette mauvaise feinte esquissée de façon maladroite devant les hommes de presse cache mal la conviction de Gorgui dont on attendait plus et mieux, en matière de conseils et de bonne influence. Car de toute évidence, il exerce une fascination certaine sur le "petit Dadis" et il le sait très bien. Qu’il refuse de jouer de cette influence pour le ramener à la raison, peut supposer qu’il approuve ce qu’il fait. C’est connu, qui ne dit mot consent. Et c’est bien cela aussi qui exaspère les Guinéens dont certains ne se cachent plus pour tirer à boulets rouges sur le président sénégalais.
Ils se demandent si ce qu’ils reprochent à leur Dadis ne bénéficie pas de la caution morale de son Wade de "père". Gorgui a sans doute perdu ici une excellente occasion de faire oeuvre utile. A sa décharge, on dira que ses pairs africains, sur la question, n’auront pas fait davantage. Pourtant, lui c’est Wade, et lorsqu’on a opté pour le non conformisme qui diffère, on a l’obligation d’assumer. Ainsi, le risque qu’il provoque ici est d’approfondir davantage un fossé d’incompréhension déjà bien présent en Guinée. Etonnant tout de même de la part d’un homme qui est resté une éternité dans l’opposition et qui aime à donner de lui-même l’image d’un chef d’Etat démocrate et modèle. Il devrait sans doute revisiter la "parenté" qui le lie au jeune capitaine de Conakry. Ne serait-ce que pour s’amender auprès des Guinéens qui se désolent et finissent par ne rien y comprendre.
Par Jean Claude KONGO
Le Pays Burkina Faso