Quand j’étais plus jeune, mon oncle, mécanicien de profession, me disait : « mon neveu, la politique, en fait, « pola-tigui », (c’est un vrai jeu en langue wolof) » et je lui rétorquais, fort de mes passables connaissances scolaires : « la politique se définit comme la gestion des affaires de la cité ». Mon œil ! Aujourd’hui, ayant perdu en naïveté et gagné en lucidité, force est de reconnaître que mon oncle, nonobstant son niveau académique limité, est un analyste politique très averti.
Trêve de théorie et d’anecdotes. Venons-en aux faits qui sont sacrés, comme le clament fort justement, nos amis journalistes, pour vous donner après toute la latitude de commenter librement. Voici des déclarations qui ne souffrent d’aucune ambiguïté, tenues, il n’y a guère. C’est mon frère qui m’a remis la puce à l’oreille en discutant, dimanche dernier, avec lui. Rappel des faits.
Interrogé par Rfi le 6 octobre 2006 dans la rubrique « Invité Afrique » sur une possible réconciliation avec Abdoulaye Wade, il répond sans sourciller à Christophe Boisbouvier : «Toute réconciliation politique [avec Abdoulaye Wade] est totalement impossible, sauf s’il prend conscience qu’il ne doit pas faire un mandat de trop. Je veux lui éviter le naufrage». Avant cela, il précise que leur réconciliation au plan personnel n’était possible que si le père demandait pardon (http ://www.rfi.fr/actufr/articles/082/article_46607.asp)
« Toute réconciliation politique est absolument impossible, sauf s’il me demande pardon » ! A ce que nous sachions, nous n’avons nulle part entendu les excuses de ce dernier. Pire, le communiqué sarcastique à souhait du porte parole présidentiel, Me El Hadji Amadou Sall, contient un détail de taille relatif à l’audience, « c’est à la demande de l’ancien Premier ministre ». Il n’y a pas eu de démenti. Quelqu’un à qui vous êtes censé présenter des excuses ne vous demande logiquement pas une audience. C’est tout le contraire. S’il y a eu contrition, reddition ou capitulation, on sait de quel coté il faut la chercher.
Si l’ancien maire de Thiès est à blâmer, son « mentor » politique ne l’est pas moins. Jugez-en également !
Dans l’Express (journal français) du 10 novembre 2005, Abdoulaye Wade soutient à propos de son ancien « fils d’emprunt », sans nuance (même s’il dit qu’il est quelqu’un de nuancé) : « Je me suis trompé et il m’a trahi (….). Il est tout à fait exclu que nous continuions à coexister dans le parti. (…) Quand vous réchappez à la morsure d’un serpent venimeux, vous ne l’hébergez plus chez vous ». Entre temps, le féroce reptile aurait-il perdu son poison naturel qui l’empêche de morde mortellement l’ancien « spermatozoïde et futur cadavre » ? Allez savoir !
N’est-ce pas le président Wade qui disait, au lendemain de la proclamation officielle des résultats de la présidentielle de 2007, qu’il userait de tout son poids pour qu’Idrissa Seck ne lui succédât pas ? (Excusez notre barbarisme grammatical).
Messieurs les prestigidateurs, nous avons quand même de la mémoire et des neurones, même si vos tours de passe-passe les triturent gravement.
Il faut le constater pour le déplorer, la politique n’est plus que spectacle, vaudeville de très mauvais goût où le reniement, la ruse et les combinazione (l’affligeante liste est loin d’être exhaustive) ont droit de cité. C’est du soap opéra qui, au lieu de nous faire rire, nous fait pleurer et même enrager.
Croyez vous objectivement que le Sénégal d’en haut puisse passer par pertes et profits tout le passif financier évalué à plusieurs milliards par les protagonistes de ce feuilleton politico-économico-médiatico-judiciaire qui nous a tenus en mauvaise haleine, que dis-je, en otages pendant plus de cinq ans ? Basta ! Nous en avons raz-le bol (de ce de riz au poisson fétide pour reprendre sa métaphore utilisée pour parler du « coup d’Etat civil » que Idy et son frère Macky voulaient fomenter contre leur père). Nous réclamons un bol de riz sain et accessible grâce à un pouvoir d’achat réellement soutenu et non pas vampirisé par des effets d’annonce et des effets de manche impuissants devant les commerçants. Ces baisses n’existent que sur les fiches officielles du ministère du commerce. Nous voulons plus de pain (au propre comme au figuré) et plus de valeurs dans l’espace politique.
L’heure est arrivée de laisser Machiavel « jouir » de sa belle mort. Ce Florentin qui professait qu’ « en politique, le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal. ». Le sortir du chevet des lits de nos gouvernants et ceux qui y aspirent pour lui substituer des hommes de valeurs et de principe comme Amadou Hampathé Bâ qui enseignait magnifiquement : « Ne cherchez pas la renommée mais la vertu ». Nous ne sommes candidats ni au moindre mal ni au pire mais au mieux-être. Est-ce vraiment trop demander à nos distingués apprentis buur (rois) ?
Samba Saër DIOP
Citoyen inquiet
sambasaerdiop@yahoo.fr
Trêve de théorie et d’anecdotes. Venons-en aux faits qui sont sacrés, comme le clament fort justement, nos amis journalistes, pour vous donner après toute la latitude de commenter librement. Voici des déclarations qui ne souffrent d’aucune ambiguïté, tenues, il n’y a guère. C’est mon frère qui m’a remis la puce à l’oreille en discutant, dimanche dernier, avec lui. Rappel des faits.
Interrogé par Rfi le 6 octobre 2006 dans la rubrique « Invité Afrique » sur une possible réconciliation avec Abdoulaye Wade, il répond sans sourciller à Christophe Boisbouvier : «Toute réconciliation politique [avec Abdoulaye Wade] est totalement impossible, sauf s’il prend conscience qu’il ne doit pas faire un mandat de trop. Je veux lui éviter le naufrage». Avant cela, il précise que leur réconciliation au plan personnel n’était possible que si le père demandait pardon (http ://www.rfi.fr/actufr/articles/082/article_46607.asp)
« Toute réconciliation politique est absolument impossible, sauf s’il me demande pardon » ! A ce que nous sachions, nous n’avons nulle part entendu les excuses de ce dernier. Pire, le communiqué sarcastique à souhait du porte parole présidentiel, Me El Hadji Amadou Sall, contient un détail de taille relatif à l’audience, « c’est à la demande de l’ancien Premier ministre ». Il n’y a pas eu de démenti. Quelqu’un à qui vous êtes censé présenter des excuses ne vous demande logiquement pas une audience. C’est tout le contraire. S’il y a eu contrition, reddition ou capitulation, on sait de quel coté il faut la chercher.
Si l’ancien maire de Thiès est à blâmer, son « mentor » politique ne l’est pas moins. Jugez-en également !
Dans l’Express (journal français) du 10 novembre 2005, Abdoulaye Wade soutient à propos de son ancien « fils d’emprunt », sans nuance (même s’il dit qu’il est quelqu’un de nuancé) : « Je me suis trompé et il m’a trahi (….). Il est tout à fait exclu que nous continuions à coexister dans le parti. (…) Quand vous réchappez à la morsure d’un serpent venimeux, vous ne l’hébergez plus chez vous ». Entre temps, le féroce reptile aurait-il perdu son poison naturel qui l’empêche de morde mortellement l’ancien « spermatozoïde et futur cadavre » ? Allez savoir !
N’est-ce pas le président Wade qui disait, au lendemain de la proclamation officielle des résultats de la présidentielle de 2007, qu’il userait de tout son poids pour qu’Idrissa Seck ne lui succédât pas ? (Excusez notre barbarisme grammatical).
Messieurs les prestigidateurs, nous avons quand même de la mémoire et des neurones, même si vos tours de passe-passe les triturent gravement.
Il faut le constater pour le déplorer, la politique n’est plus que spectacle, vaudeville de très mauvais goût où le reniement, la ruse et les combinazione (l’affligeante liste est loin d’être exhaustive) ont droit de cité. C’est du soap opéra qui, au lieu de nous faire rire, nous fait pleurer et même enrager.
Croyez vous objectivement que le Sénégal d’en haut puisse passer par pertes et profits tout le passif financier évalué à plusieurs milliards par les protagonistes de ce feuilleton politico-économico-médiatico-judiciaire qui nous a tenus en mauvaise haleine, que dis-je, en otages pendant plus de cinq ans ? Basta ! Nous en avons raz-le bol (de ce de riz au poisson fétide pour reprendre sa métaphore utilisée pour parler du « coup d’Etat civil » que Idy et son frère Macky voulaient fomenter contre leur père). Nous réclamons un bol de riz sain et accessible grâce à un pouvoir d’achat réellement soutenu et non pas vampirisé par des effets d’annonce et des effets de manche impuissants devant les commerçants. Ces baisses n’existent que sur les fiches officielles du ministère du commerce. Nous voulons plus de pain (au propre comme au figuré) et plus de valeurs dans l’espace politique.
L’heure est arrivée de laisser Machiavel « jouir » de sa belle mort. Ce Florentin qui professait qu’ « en politique, le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal. ». Le sortir du chevet des lits de nos gouvernants et ceux qui y aspirent pour lui substituer des hommes de valeurs et de principe comme Amadou Hampathé Bâ qui enseignait magnifiquement : « Ne cherchez pas la renommée mais la vertu ». Nous ne sommes candidats ni au moindre mal ni au pire mais au mieux-être. Est-ce vraiment trop demander à nos distingués apprentis buur (rois) ?
Samba Saër DIOP
Citoyen inquiet
sambasaerdiop@yahoo.fr