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Wade capitule face à la pression de la rue

Le président sénégalais Abdoulaye Wade a dû renoncer à sa réforme constitutionnelle qui prévoyait un « ticket présidentiel » élu avec seulement 25% des suffrages exprimés au premier tour. L’opposition et la société civile ont créé le « mouvement du 23 juin » qui réclame désormais le départ du chef de l’État au pouvoir depuis 2000.


Rédigé par leral.net le Lundi 27 Juin 2011 à 22:11 | | 1 commentaire(s)|

Wade capitule face à la pression de la rue
Le projet de ticket présidentiel n’a pas fait long feu au Sénégal, face à la colère de la rue, le chef de l’État Abdoulaye Wade a dû abdiquer. A huit mois de l’élection présidentielle, ce projet très controversé prévoyait l’élection à la fois d’un président de la république et de son vice-président au premier tour avec seulement 25% des suffrages exprimés. «Avec ce projet de loi, Abdoulaye Wade cherche à camoufler son bilan catastrophique à la tête du pays et assurer sa réélection», a déclaré Moustapha Niasse, le leader de l’Alliance pour les Forces du Progrès (opposition). Malgré la forte représentation du parti présidentiel à l’Assemblée nationale (88%), le «ticket présidentiel» a été abandonné car la mobilisation de la société civile était très éprouvante.

Ce grand mouvement de protestation du peuple sénégalais a tourné à l’émeute dans la capitale Dakar où des heurts ont éclaté entre les forces de l’ordre et les manifestants. Le bilan est lourd mais toutefois, il n’y a pas eu de perte en vies humaines. «Nous avons recensé 102 blessés dont 13 policiers au cours de la journée du jeudi», a déclaré un responsable de la Police de Dakar à l’AFP. Abdoulaye Wade, 85 ans et au pouvoir depuis 2000, est accusé par la rue de vouloir imposer son fils Karim au peuple. Le chef de l’État qui comptait réformer la Constitution pour « préparer le terrain à son fils » a dû faire marche arrière. Même dans son propre camp, ledit projet de loi était contesté. Et face à la montée de la pression, les députés de la majorité présidentielle rejettent la responsabilité de ce qui s’est passé jeudi dernier sur le gouvernement. Dans un message publié sur Internet dimanche, Abdoulaye Babou, le président de la Commission des lois au Parlement et leader du parti au pouvoir a déclaré que «l’Assemblée nationale a pleinement joué son rôle de digne représentant du peuple».
Les promesses du 23 juin
Tout porte à croire que les Sénégalais ne veulent plus de leur président. Au lendemain des émeutes qui ont secoué la capitale, plus de 60 partis politiques et organisations de la société civile ont formé «le mouvement du 23 juin» qui se fixe l’objectif de maintenir la pression jusqu’à obtenir le départ du chef de l’État sénégalais. «Nous sommes plus de 60 partis, associations et ONG à avoir créé le mouvement du 23 juin, notre première exigence, c’est que Wade déclare publiquement qu’il renonce à sa candidature à la présidentielle», a déclaré à l’AFP Me Aissata Tall Sall, porte-parole du parti socialiste. «Le peuple s’est levé pour dire ça suffit. Si Abdoulaye Wade a l’intelligence de comprendre ce message-là, il doit déclarer publiquement qu’il ne va pas se présenter aux élections de février 2012», a affirmé samedi Moustapha Niasse sur la radio sénégalaise RFM. Ce « mouvement du 23 juin » compte désormais organiser des marches de protestation fréquemment pour arriver à ses fins. «Nous demandons aux populations de poursuivre la mobilisation jusqu’au départ d’Abdoulaye Wade», a martelé Abdoulaye Bathily, un des leaders de ce mouvement. Il faut souligner que c’est la première fois que le président sénégalais fait face à une telle vague de protestations depuis qu’il est à la tête du pays. Jusqu’à présent le gouvernement n’a pas encore réagi officiellement et d’aucuns craignent déjà un bras de fer qui pourrait mettre à mal la stabilité politique du pays. Toutefois, les leaders du « mouvement du 23 juin » ont prévu une conférence de presse le mardi 28 juin pour élucider leur plan d’action.◆
Roland Somani AMOUSSOU

( Les News )


1.Posté par Aldo le 28/06/2011 10:43 | Alerter
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L'Etat doit prendre ses responsabilités sur les actes de vandalisme. La population a le droit de manifester, mais ne doit en aucun cas casser les biens publics et d'autrui. Les manifestants commencent à abuser et cela risque de conduire le pays dans le cahot. Il faut pour éviter le pire restaurer l'Etat de droit. Demain nos enfants payeront ses casses et le régime qui va suivre vas payer un lourd tribut et connaîtra un sort beaucoup plus malheureux.

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