Ambiance de retrouvailles hier à la salle des banquets de la Présidence de la République. Selon des sources très sûres, le chef de l’Etat a reçu en audience Moustapha Cissé, khalife de Pire, venu avec l’ensemble des membres de la « Fraternité musulmane » de Pire. En effet, depuis plusieurs mois maintenant existait un malaise entre le khalife de Pire et les autorités étatiques. A tel point que lors du dernier Gamou de Pire, l’Etat était représenté par le… gouverneur. En privé d’ailleurs, Moustapha Cissé confiait récemment à des interlocuteurs que ce malaise était dû au fait qu’on avait raconté des contrevérités le concernant au chef de l’Etat. Un point de vue que Wade a partagé hier dans son discours. Sans citer de nom, le président de la République a avoué que des « seytanés » (c’est le mot qu’il a utilisé) sont venus lui raconter des histoires sur le khalife de Pire. Selon lui, l’objectif de ces « satans » était de faire craqueler à jamais les relations qui le liaient au khalife de Pire, avant de conclure que les manœuvres de ces mauvais esprits ont été finalement vaines. Et pour prouver que ces relations avec le khalife de Pire s’étaient normalisées, le Chef de l’Etat a fermement promis de l’appuyer notamment dans la modernisation des daaras. Mieux, Wade a appelé le khalife à plus se rapprocher de lui, précisant qu’il avait d’importantes missions à lui confier. Comme pour lui signifier son entière confiance. Avant le chef de l’Etat, le khalife a pris la parole pour réaffirmer son soutien à Wade qui, selon lui, a toujours été son ami. Le khalife d’ajouter son entière disposition à le soutenir dans son action. Dans tous les cas, soulignent des sources sûres, les relations entre le chef de l’Etat et le khalife de Pire sont désormais plus cordiales. A la question de savoir l’identité du ou des « seytanés » auquel le Président faisait allusion dans son speech, une source proche de la délégation indique : « Tout le monde sait de qui le Président parle. C’est toujours comme ça que cela se passe dans les cercles du Palais », non sans donner un exemple : « N’est-on pas venu raconter des histoires au Président en lui disant que Bolloré avait financé la télé de Youssou Ndour ? ».
Cheikh Mbacké GUISSE l'AS
Cheikh Mbacké GUISSE l'AS