leral.net | S'informer en temps réel

Wade immortalisé

Il y avait, certes, la part de bluff dans la décision annoncée de reprendre dès ce « soir à zéro heure » la base militaire française de Dakar. Car manifestement, la France n’en voulait plus et le candidat Sarko fortement remit en cause ces accords militaires qui faisaient de son pays la garde prétorienne de présidents parfois souverainistes et presque toujours sanguinolents.

Source : le republicain via maliweb.com


Rédigé par leral.net le Mardi 6 Avril 2010 à 07:23 | | 9 commentaire(s)|

Wade immortalisé
Et puis, c’est évident, il faut bien plus qu’une statue pour assurer la renaissance d’un continent dont tous les voyants sont allumés. Etonnons-nous également des droits d’auteurs réclamés par le président sénégalais, aussi bien pour le principe que pour le timing de la revendication. Mais, Dieu, on a beau lui trouver des ancêtres moscovites ou vietnamiens, il est superbe et suggestif ce trio en bronze massif sur la cime des Mamelles, face à la statue de la Liberté, là-bas, sur l’autre rive. Ensuite, même si la polémique a gonflé sur la justification et le coût d’un tel monument dans une ville qui peine à assurer l’eau et l’électricité à ses résidents, il faudra bien reconnaître que pendant quarante huit heures, le Sénégal a été la capitale de l’Afrique avec plus d’une vingtaine de chefs d’Etats ou de gouvernement, aux commandes ou aux oubliettes, une parade à la mesure de la démesure wadienne, -plus une fascination pour le pari qu’un syndrome mégalo?- et bien sûr la marée haute des louanges qui rythment les fêtes.

Comme toujours, dans ce genre de cérémonie, il y a des absences qui parlent, et elles ont parlé celles de Mbeki -tout de même un des apôtres de la renaissance- ; de Bouteflika -un des pères du Nepad- et Alpha Oumar Konaré, le visionnaire dont le malheur fut de vouloir être le porteur d’eau. Mais, in fine, Wade peut reprendre à son compte ce que Senghor - que célébraient en 1976 les intellectuels africains - avait dit, ému, à Gabriel d’Arboussier : « ce que vous m’avez apporté, c’est l’éternité ». Ils se compteront sur le bout des doigts les présidents du continent qui bénéficieront d’un tel sacre.

Quant à Abdoulaye Wade, son étoile loin de pâlir pourrait même à l’amener à obtenir ce que personne n’a obtenu de son vivant : la béatification. Car c’est ce que lui apportera le projet de la grande muraille verte s’il voit le jour. Or tous ceux qui ont suivi le président de la BOAD ces jours-ci, savent que c’est désormais plausible.


leral .net


1.Posté par Salatoul fatihi le 06/04/2010 13:32 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Et si le Sénégal refusait le développement ?

Un consultant nommé Rosnert Ludovic Alissoutin a, dans une contribution au magazine africain en ligne Continent Premier, indiqué que le sénégalais verse quotidiennement dans la palabre stérile. Beaucoup de discours, mais peu d’actes positifs aux fruits palpables. Ainsi, il se pose la question à savoir si notre pays ne refusait pas le développement.

Au Sénégal, personne n’a su expliquer le paradoxe d’un peuple si ouvert, si ingénieux, si prompt à s’adapter aux situations les plus éprouvantes, mais si désordonné et si éloigné d’une dynamique ferme et organisée de progrès. Pourquoi le sénégalais ne donne t-il le meilleur de lui-même que lorsqu’il est à l’étranger, à l’image des « lions » du football ? Qui est ce sénégalais qui doit faire le développement ? Quelles sont ses caractéristiques ? Celles-ci sont-elles compatibles avec les exigences du progrès ? En un mot, le sénégalais a-t-il une culture de l’effort, une pédagogie du développement ?

Le sénégalais verse quotidiennement dans la palabre stérile. Beaucoup de discours, mais peu d’actes positifs aux fruits palpables. La réflexion et la conception ne sont certes pas des exercices qui font défaut au Sénégal où se multiplient à un rythme ahurissant les ateliers de conception, de restitution, de capitalisation ou de validation, les séminaires, conférences, assises, fora, symposiums, journées de réflexion, semaines ou quinzaines de promotion, retraites, rencontres, sommets, etc. Les résultats d’envergure que le foisonnement de ces rencontres met en droit d’attendre ne se font pas sentir concrètement. Pour Henri BERGSON, « originellement, nous ne pensons que pour agir.

C’est dans le moule de l’action que notre intelligence a été coulée. La spéculation est un luxe, tandis que l’action est une nécessité ».On fait un tapage pour la construction d’échangeurs alors que des pays théoriquement moins avancés que le Sénégal comme le Mali, le Burkina Faso et même la Guinée ont déjà réalisé ce type d’infrastructures sans tambours ni trompettes. On pense être les champions de la démocratie et les experts de l’Alternance alors que le Mali et le Bénin ont déjà réalisé une double alternance. De manière générale, le Sénégalais pense qu’il est plus éveillé, les autres étant des « ndrings » (guinéens), des « gnaks » (africains du centre principalement) ou des « naars » (mauritaniens et maghrébins par extension). A l’intérieur du pays, le wolof (ethnie numériquement dominante) pense qu’il est plus « civilisé », les autres étant des lak-kats (personnes qui parlent une langue autre que le wolof). Ces dérives conduisent au cloisonnement des forces, au narcissisme, à la suffisance, à l’arrogance et à l’immobilisme.

Le Sénégalais n’est pas prompt à l’investissement et à la production. Dans sa recherche du gain facile et rapide, il cantonne généralement son action au petit commerce, d’où la multiplication, à un rythme supersonique, des souks sur le territoire national. Or, il n’y a pas de richesse durable sans production sécurisée. Cette production doit susciter un progrès soutenu : il faut aller du « développement de la production à la production du développement ».

La production nécessite en effet des capitaux importants, des ressources humaines qualifiées et des stratégies d’action ardues. La réalisation de bénéfices destinés à fructifier cette production est liée à l’écoulement des produits donc à leur compétitivité. L’insertion dans le système productif appelle, par conséquent, un esprit de méthode, de patience et de persévérance contrairement au petit commerce ou les recettes sont, en principe, immédiates. L’épargne privée est tournée vers des secteurs improductifs ou égoïstes comme le bâtiment, les cérémonies familiales ostentatoires et la polygamie abusive.

Le parasitisme familial est aussi un frein à l’investissement privé. La seule personne qui travaille dans la famille est tenue de nourrir ses frères, cousins, oncles, beaux-frères etc. qui se complaisent parfois dans cette situation de perfusé. L’ampleur de l’économie informelle est révélatrice du primat de l’individualisme sur la volonté consciente et organisée de développement collectif. En plus de se soustraire à l’obligation citoyenne d’acquittement de ses charges fiscales, l’acteur de cette économie chaotique, au lieu de s’associer à ses semblables dans l’optique d’investissements substantiels, susceptibles de créer de la richesse et des emplois, se préoccupe de revenus personnels quotidiens. Et lorsqu’il amasse un peu d’argent, il cherche à acheter un visa pour l’Italie ou l’Espagne…

Le Sénégal est l’un des pays les plus aidés de la planète. Les partenaires au développement se bousculent dans les villages les plus reculés, mais on ne voit vraiment pas l’impact de leurs actions, proportionnellement aux sommes énormes annoncées. Certaines ONG excellent dans l’art de l’instrumentalisation des populations déshéritées et la perdiemisation du monde rural. Boladji OGUNSEYE constate que « la relation de mendicité à l’égard des bailleurs de fonds a engendré un gros problème.

Comme les ONG africaines s’acharnent à suivre les donateurs comme des missiles autoguidés sur les traces de l’avion-cible, il ne leur est généralement pas possible de s’engager dans des actions de remise en cause du plan d’action pré-établi, même en cas d’inadéquations criantes sur le terrain ». Les partenaires au développement, pour la plupart, sont donc revêtus d’un « manteau clair-obscur » et munis d’un couteau à double tranchant pour : tantôt soulager la misère des masses déshéritées, tantôt s’appuyer sur le dos de ces mêmes indigents pour s’enrichir, transformant ainsi « la lutte contre la pauvreté en une lutte contre les pauvres ».

La marche du Sénégal vers le progrès est profondément gangrenée par l’indiscipline banalisée, le laxisme toléré et, de manière générale, le refus de l’ordre. La sacralité du service public est régulièrement et impunément bafouée par les retards désinvoltes, l’absentéisme, le bavardage dans les bureaux et la corruption. Partout, la règle est la même : peu le matin et rien le soir. La pauvreté rend les hommes aigres et aigris.

Tout membre du groupe social qui réussi est combattu par pure jalousie, à moins qu’il soit un bailleur de fonds naïf, distribuant gracieusement de l’argent aux charognards qui lorgnent ses biens. A l’intérieur d’une même famille, d’un même service, on s’entretue à coup de maraboutage. On met les pieds dans le plat lorsqu’on n’est pas invité au repas. Comment peut-on construire un progrès sain dans une atmosphère sociale aussi viciée ?

La politique est certes peu compatible à la morale, mais le Sénégal a battu plusieurs records en matière de coups bas, de mensonges publiques et de déloyauté. L’absence de conviction idéologique explique la transhumance politique cavalière. On s’attache non pas à des principes, mais à des personnes ou plutôt à leur argent.

Dans un mépris mesquin du peuple, d’intrépides politiciens changent de veste et de discours, du jour au lendemain, au gré des intérêts financiers, sans conscience ni vergogne, donnant ainsi à une jeunesse fragile, le mauvais exemple de l’opportunisme et du situationnisme. La citoyenneté demeure vacillante, tout comme le sentiment d’appartenance nationale. On s’identifie plutôt à une famille, une ethnie, une caste, une confrérie. Souvent, on est prêt à tout pour le marabout et rien pour l’Etat.

Les croyances fantasmagoriques et le recours abusif au mysticisme conduit au recul de la raison, de la confiance en soi et de l’effort. « L’Africain explique ce qui se déroule autour de lui par l’action des forces occultes, justifie les fléaux par la colère des dieux et place les événements heureux à l’actif des marabouts et des féticheurs ». De nombreuses personnes ont publiquement expliqué le mauvais résultat de l’équipe nationale du Sénégal face à celle du Togo, par un mauvais sort qu’aurait lancé sur les joueurs des marabouts évincés et d’anciens membres de la fédération limogés…

L’impunité, l’absence d’une culture du bilan, le primat des calculs partisans sur l’exemplarité de la sanction, constituent une invitation au laxisme dans l’action publique. Le ministre ou le directeur d’une entreprise publique nouvellement nommé ne fait pas de déclaration publique de patrimoine. A son éviction, il effectue une passation sommaire de service à la place d’une nouvelle déclaration de patrimoine et d’un bilan administratif et financier détaillé, apprécié par les autorités judiciaires. En l’absence de contrôle, le ministre utilise les biens publics à des fins privées ; il se rend aux cérémonies familiales avec la voiture de fonction, parfois accompagné de motards de la gendarmerie nationale, y fait des dépenses insolentes ou effectue sa campagne électorale anticipée le week-end, avec le même véhicule de l’Etat. Comme dans tous les pays africains, les ressources sont détenues par une élite politique avide au détriment des masses laborieuses qu’on s’emploie à aduler et à corrompre à l’approche des élections, dans le cadre du phénomène bien connu de la « marchandisation du vote ».

Malheureusement, on n’observe aucune prémisse d’un sursaut national, d’une introspection critique, d’une remise en question de soi, d’un mea culpa constructif. Au contraire, on note l’insouciance, l’engouement pour la récréation et le folklore. Même le deuil est l’occasion de mangeailles festives. Dans toutes les villes du pays, des centaines de mendiants à la fleur de l’âge errent dans les rues, pieds nus, à des heures tardives, initiés au gain facile, soumis à la tentation du vol, exposés aux dangers du choléra et de la pédophilie. Personne ne s’en offusque, personne ne réagit ; on préfère discuter de politique et de football…

Le drame c’est que le Sénégal, un pays qui regorge de ressources humaines, a parfaitement les moyens de se sortir d’affaire. Mais le problème, c’est moins le Sénégal que le Sénégalais. Il va donc falloir réformer le matériel humain, reconstruire les mentalités, briser les chaînes de l’ignorance, relancer la moralité citoyenne et l’éthique républicaine. L’éducation est impérieuse dans cette optique ; malheureusement les autorités la confinent à une conception presque exclusivement scolaire. Eduquer un homme, c’est aussi l’aider à grandir dans la dignité, lui apprendre à se battre pour lui-même, pour sa famille et pour son pays.



Rosnert Ludovic Alissoutin



2.Posté par Samba Yero Tackel le 06/04/2010 16:44 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

dis donc Robert pour les bouquins,faut voir du coté de Plon ou NEA ,leral c'est un peu juste non?

3.Posté par ndiamo le 06/04/2010 18:48 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

hahhahahahahahahaaha!!! samba yero wakhnga deug dé!!! lol!!!

4.Posté par Lune le 06/04/2010 19:28 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Rosnec Ludovic Alissoutin plus vrai que ce que tu as développé, j'en ai pas vu.
C'est exactement ça l'introspection que tout sénégalais, les poiliticiens de surcroît, devrait
faire, de soi même et de notre pays. Merci et bonne continuation

5.Posté par мо le 06/04/2010 20:25 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

salatou fatiha .tu as tt dis....c vraiment genial....respect pour toi!!!

6.Posté par BA le 07/04/2010 14:53 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

mais malheureusement ainsi va le senegal .et vous savez le pire est que la presse n'aide pas dans ce sens.Vous avez parlé de jalousie, mais lisez la presse aprés les cérémonies des 03 et 04 avril vous comprendrez.Aulieu de se glorifier de la posture de notre pays qui a reçu plus de 20 chefs d'état et du score positif sur le plan diplomatique;.on dit oui mais....Pourquoi ?une presse doit avant tout etre patriotique et éducative.dieu fasse le sénégalais change sa mentalité .çà ne sera pas chose facile mais bon prions.

7.Posté par damel le 07/04/2010 21:26 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

il a dit tout haut ce que je pense tout bas(par peur).

8.Posté par rasta le 09/04/2010 14:57 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

ta tout dit m rosnert et c domage que les journalistes n'ont pas cette mentalité qui aucune de ce qu'est le pratriotismesi j'attend polimiquer sur les bases françaises je dis que c'est pas du tout serieux n'est pas qu'on s'est pas battu pourque ce senegal soit enfin libre alors pourquoi garder ses souvenirs qui sont à la cause de ce qu'on est devenu aujourd'hui "pays pauvre" de grace journalistes preservez nous de von commentaires siniques. Ces français n'ont rien à faire icii

9.Posté par rasta le 09/04/2010 15:02 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

ta tout dit m rosnert et c domage que les journalistes n'ont pas cette mentalité qui n'ont aucune idée de ce qu'est le pratriotisme si j'entend les gens polimiquer sur les bases françaises je dis que c'est pas du tout serieux n'est ce pas qu'on s'est battu pour que ce senegal soit enfin libre alors pourquoi garder ces souvenirs qui sont à la cause de ce qu'on est devenu aujourd'hui "pays pauvre" de grace journalistes preservez nous de vos commentaires siniques. Ces français n'ont rien à faire ici

Nouveau commentaire :

Tout commentaire à caractère commercial, insultant, pornographique, raciste, homophobe, incitant à la violence ou contraire aux lois sénégalaises sera supprimé, Peut entraîner votre bannissement total du site