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Wade, le mandat de trop ? ( Vidéo)

La décision du Conseil constitutionnel de confirmer la candidature contestée du président Wade à la présidentielle de février risque-t-elle de faire basculer le Sénégal dans la tourmente? Le rassemblement de protestation prévu hier à Dakar pour dénoncer une “dérive mégalomane”, initialement interdit puis autorisé à la dernière minute, est le signe du bras de fer tendu qui s'installe dans ce pays par ailleurs familier des règles du jeu démocratique.


Rédigé par leral.net le Mardi 31 Janvier 2012 à 22:42 | | 0 commentaire(s)|

Wade, le mandat de trop ?  ( Vidéo)
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Dans le cadre de sa campagne “de résistance active et pacifique” qui a prévu plusieurs manifestations destinées à contraindre le président Wade à retirer sa candidature au scrutin présidentiel du 26 février, le Mouvement du 23 juin (M23) -qui regroupe des partis d'opposition et des ONG-, avait appelé hier à un rassemblement à Dakar. Un rassemblement dans un premier temps interdit puis autorisé à la dernière minute, qui faisait craindre de nouvelles violences après celles qui se sont produites depuis le 27 janvier.

Depuis cette date de la première validation de la candidature d'Abdoulaye Wade, confirmée depuis et qualifiée de Coup d'État constitutionnel, les violences se sont multipliées, faisant trois morts, dont un policier, plusieurs blessés, et d'importants dégâts. En effet, après examen des recours, le Conseil constitutionnel, dont les cinq membres ont été nommés par le président Abdoulaye Wade, a confirmé, lundi 30 janvier, son verdict, et l'a autorisé à briguer un troisième mandat.

Bras de fer avec la rue

À la veille de ce nouveau rassemblement de contestation, la police avait relâché lundi soir Alioune Tine, un des animateurs de la lutte, arrêté le 28 janvier par la police judiciaire, après avoir été longuement interrogé sur les manifestations du Mouvement du 23 juin (M23), qu'il coordonne.

Pour de nombreux analystes, dont Antoine Glaser, spécialiste de l'Afrique cité par le Nouvel Observateur, “Wade prend le risque d'un bras de fer avec la rue, dont il n'est pas dit qu'il sortira vainqueur.”

En effet, l'opposition semble bien déterminée à faire barrage, dans la rue, à l'entêtement du président, officiellement âgé de 86 ans, et qui, toujours selon Glaser, “en rentrant dans un bras de fer, prend le risque de voir ses opposants politiques s'entendre avec la société civile et les mouvements de jeunes.”

Pourtant, selon une analyse dans Le Monde, la manifestation de mardi à Dakar faisait office de test, et “les rodomontades des chefs du M23, qui, sur l'estrade, promettaient de transformer la place de l'Obélisque en 'Tahrir sénégalais', s'évanouirent d'un seul tir de gaz lacrymogène de la police.”

“Être candidat ne signifie rien” ?

Le porte-parole de la présidence, Serigne Mbacké Ndiaye, a mis en garde contre ceux qui veulent mener le pays au chaos, en ajoutant que le pouvoir entendait “faire respecter l'ordre”. Selon lui, “être candidat ne signifie rien, le véritable combat, c'est celui que nous devons tous mener pour arriver à une élection transparente”.

Lors d'une conférence de presse à Dakar, il a formulé des assurances pour un scrutin transparent et assuré que “tous les observateurs qui le souhaitent pourront venir” superviser l'élection.

Pourtant comme l'assure un autre analyste, Philippe Hugon, dans les lignes du site atlantico, à propos de Wade, “il semblerait qu’il ait réellement une volonté de s’accrocher au pouvoir. Il y a déjà eu des dérives lorsqu’il a voulu transmettre le pouvoir à son fils. Des formes de mégalomanie évidente sont apparues, au travers de la mise en place d’une statue à son effigie à Dakar par exemple.”

“Laisser la place à la prochaine génération”

La candidature du chef de l'État n'est pas seulement contestée par ses opposants, les États-Unis l'ont invité à “laisser la place à la prochaine génération”, demande rejetée par El Hadj Amadou Sall, responsable de la campagne de M. Wade:

“Je réponds à nos amis américains que nous comprenons leur préoccupation, mais c'est trop tard, Abdoulaye Wade est candidat, et il appartient au peuple sénégalais de se prononcer” le jour du scrutin, a déclaré M. Sall.

W.M avec agences

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