« Wade ne peut pas gagner la présidentielle de 2012 » ( Audio)

« Wade ne peut pas gagner les élections de 2010 !» C’est la ferme conviction de l’Imam Mbaye Niang. Pour étoffer son argumentaire et donner force à ses propos, M. Niang se base sur la situation économique et sociale présente du pays : « Avec les délestages et la cherté de la vie, Wade ne peut pas gagner les élections de 2012. Et maintenant, les Sénégalais savent l’importance d’une carte d’électeur et avec un peu d’effort Wade va perdre le pouvoir » . Toutefois, Imam Niang reconnaît les réalisations faites par l’actuel président dans le domaine de l’éducation. « Je suis le 2ème vice-président de la Commission Education de l’Assemblée nationale, mais je peux témoigner que Wade a construit beaucoup de lycées, collèges et écoles primaires. » Cette reconnaissance des efforts faits par Wade, n’empêche guère au Secrétaire du Mrds d’ «invalider » la candidature du pape du Sopi en 2012 : « Wade ne peut pas se présenter en 2012 ! » M. Niang s’est basé d’abord sur l’article 27 de la Constitution sénégalaise : « La durée du mandat du Président de la République est de cinq ans. Le mandat est renouvelable une seule fois. » M. Niang a aussi cité l’article 104, Titre XIII relatif aux Dispositions transitoires : « Le Président de la République en fonction poursuit son mandat jusqu’à son terme. Toutes les autres dispositions de la présente Constitution lui sont applicables. » Pour le secrétaire général du Mrds, ces deux articles suffisent largement pour invalider la candidature de Wade en 2012. D’après Imam Mbaye Niang, Wade avait déjà tranché le débat. « Il (Wade) déclaré en mars 2007 qu’il ne se représenterait pas en 2012 parce qu’il avait bloqué le nombre des mandats à deux », rappelle M. Niang. Pour continuer toujours dans l’« annulation » de la candidature de Wade en 2012, l’honorable député se fonde sur les éclairages des constitutionnalistes comme Ismaïla Madior Fall, Pr Guy Carcassonne, etc. Après Wade et l’élection présidentielle de 2012, l’imam et Pape Ngagne Ndiaye ont abordé la question de la candidature unique au sein de la coalition Benno Siggil Senegal (BSS): « J'espère que Benno Siggil Senegal aura un seul et unique candidat. » D'après M. Niang, la multiplicité de la candidature au sein de BSS serait intéressante si elle participe à réduire la force du parti au pouvoir. Considéré comme l’un des plus grands et premiers détracteurs du Monument de la Renaissance africaine, Imam Mbaye Niang reste sur ses positions presque un an après l’inauguration de cette statue des Mamelles : « Le Monument de la Renaissance africaine c’est de l’idolâtrie ». Dans la même veine, M. Niang tance les organisateurs du 3ème Festival Mondial des Arts Nègres : « L’Afrique est souvent représenté par des masques, de la musique et de la danse ». Selon l’Imam, de grandes figures africaines ont faits des choses extraordinaires dans la religion musulmane entre le VII et le VIIIème siècle, « mais elles n’ont pas pu occuper une place centrale dans les thèmes développés lors du 3ème Fesman ». Il a aussi critiqué la tenue du festival dans un contexte économique difficile : « Si j'étais président de la République, personne ne pourrait me convaincre de dépenser 50 milliards pour l'organisation d'un festival. Durant le Fesma, il y a eu des échauffourées entre policiers et populations de Guédiawaye à cause des délestages. Ce n'est pas raisonnable (…) Avant de s'occuper de l'art, il faut d'abord manger. Regarder un concert ou un film ne peut guère arrêter la faim », pense Imam Mbaye Niang.