Comme annoncé, le chef de l’Etat a reçu hier les parlementaires au Palais de la République. Deux délégations, respectivement dirigées par les présidents de l’Assemblée et du Sénat ont ainsi fait le déplacement à la Présidence de la République. Alors que certains pensaient que la rencontre allait être consacrée aux postes à pourvoir au niveau de l’Assemblée, avec la nomination de certains membres du bureau dans le gouvernement, le chef de l’Etat a centré son discours autour de deux points : son projet de révolution rurale, qui va se traduire entre autres par la mise en place d’une banque, et la création d’une vice-Présidence de la République. Ici, le chef de l’Etat a démenti les informations selon lesquelles il aurait porté son choix sur Awa Ndiaye, nommée dans la journée ministre d’Etat. Si Alioune Sow, Fatou Gaye Sarr et Khadim Guèye étaient du rendez-vous parce que concernés par le sujet ayant trait à la révolution rurale, certains députés se sont étonnés de voir dans la salle Awa Ndiaye. Conscient sans doute de leur étonnement, le Président a lancé tout de go : « Awa Ndiaye est ici en tant que ministre d’Etat auprès du Président. Ce n’est pas parce que c’est ma candidate qu’elle est ici ». L’occasion est saisie par le chef de l’Etat pour expliquer dans le fond son projet de mise en place d’une vice-Présidence. Après avoir martelé qu’il va bel et bien confier le poste à une femme, Me Wade a révélé qu’il avait l’intention de demander à ce que le texte transmis à l’Assemblée soit modifié. Dans ce texte, il est écrit « Le Président sera assisté par le vice-président », ce que Me Wade compte changer par : « Le Président peut être assisté par le vice-Président ». Le chef de l’Etat explique cette modification par le fait que son successeur pourrait ne pas avoir la même envie que lui d’être secondé par une vice-Présidence. Me Wade qui a demandé aux députés de voter massivement le projet de loi qui passe en commission lundi, est aussi revenu sur ses consultations qui l’ont amené à recevoir des femmes de l’opposition notamment Aminata Mbengue Ndiaye, Aissata Sall et Habibatou Mbaye. Selon lui, ces dernières lui ont marqué leur accord quant au choix d’une femme pour diriger le poste. Cela dit, Me Wade précise qu’il ne se précipitera pas pour l’installation de la vice-présidence et qu’il prendra tout le temps nécessaire. À la suite du Président des députés et sénateurs ont pris la parole pour donner leur idée sur la vice-Présidence. Mais du lot, c’est Me El Hadji Diouf qui marquera les esprits en affirmant qu’il était opposé à ce qu’on donne le poste aux femmes. Jugeant que le Président avait déjà beaucoup donné au second sexe. Un discours auquel Wade, sur un ton moqueur, a répondu : « Lui, c’est un conservateur qui a des ambitions limitées pour les femmes. Il n’a pas la même générosité que moi ». À la suite de cette rencontre, le chef de l’Etat qui poursuit ses consultations dans le cadre de la vice-présidence a reçu en audience Maïmouna Sourang Ndir et Sawdatou Ndiaye Seck, respectivement ambassadeur du Sénégal à Paris et ambassadeur du Sénégal à Bamako.
Cheikh Mbacké GUISSE l'As
Cheikh Mbacké GUISSE l'As