La réunion du Conseil municipal, lundi, a été houleuse. Vos détracteurs ne vous ménagent pas depuis quelques mois. Vous sentez-vous acculés ?
Je suis habitué à ce genre de sorties, surtout venant de ces gens-là qui, aujourd'hui, sont aveuglés par l'adversité politique. C'est un problème politique qui ne peut pas m'ébranler parce que ces gens-là, je les connais. Et je sais faire face à cette adversité politique naturellement. Ils savent qu'ils ne peuvent pas m'ébranler, parce que le Conseil municipal dans son écrasante majorité est avec moi. Ils savent que je suis dans la vérité, dans la droiture. Ces gens, il faut comprendre un peu leurs réactions. Ils étaient avec l'ancienne équipe municipale dont moi-même j'étais membre. Mais, à l'époque, ils avaient constitué un lobby pour gérer la mairie comme ils voulaient. Ils bénéficiaient de tous les marchés de la mairie, avaient des quotas de terrains et en vendaient comme ils voulaient. Et quand je suis venu, on a tout arrêté. Et jusqu'à présent, ces gens ont des marchés dont ils avaient bénéficié et qu'ils n'avaient pas exécutés. Donc ils sont habitués à ces mauvaises pratiques-là.
C’est pour cela qu’ils vous en veulent ?
Quand je suis arrivé, Idrissa Seck, le maire, m'a donné des instructions très claires : pas de marchés fictifs. Parce que, rapport aux marchés, ces gens, à l'époque, avaient pris en otage l'ancien maire. Ils lui faisaient faire n’importe quoi. Par exemple, pour les fonds de dotation, eux ils me disaient à notre arrivée : «M. le maire vous savez, les fonds de dotation, c'est comme de l'argent dans sa poche, tu peux en donner à qui tu veux. Parce que c'est ça que l'autre faisait avec nous. Quand les fonds tombent, il nous dit celui-là prend ceci, l'autre prend cela». Ils me disaient même «vraiment tu ne connais pas le pouvoir, comment on gère une mairie». Je leur dis : «moi je gère dans la transparence». Et je ne peux pas me permettre moi avec mon jeune âge d'entrer dans des affaires fictives. Et pour les terrains également c'est la même chose. Ces gens étaient habitués à des quotas de terrains. L'ancienne équipe avait fait des morcellements de plus de dix mille terrains. Ils avaient des quotas. Avec moi ça a cessé. Quand je suis arrivé, j’ai fait un petit lotissement de 250 terrains qui était là, je suis parti voir les populations, je leur ai donné la moitié. Le reste j'ai donné à certains conseillers au bureau municipal. Idrissa m'a clairement dit que les terrains appartiennent aux Thiessois, il ne faut même pas donner aux conseillers ou aux adjoints. Eux ils sont adjoints au maire, ils sont deux, ils ont été attributaires. Et je peux vous donner même le numéro de leurs terrains. Ils les ont vendus et ils me réclament encore des terrains. Quand ils m'en ont parlé, j'ai dit : «mais attendez, les terrains c'est pour les Thiessois. Idrissa m'a dit les terrains sont pour les Thiessois». Donc sur ce plan-là, je suis très clair.
Mais si vous avez la latitude de donner des terrains, est-ce que ça ne confirme pas la nébulosité de la démarche ?
Ce que les gens ignorent, c'est que les terrains ne sont pas donnés par le maire. Les terrains sont donnés par une commission d'attribution, certes présidée par le maire et dont l'Urbanisme, le Cadastre, le Domaine, les directeurs des services techniques sont tous membres. C'est après cette réunion que le procès-verbal est approuvé par le préfet, qui fait le contrôle de légalité, si tout est régulier, avant d'adopter. Ces gens ne comprennent pas, ils disent le maire a donné tel, ce n'est pas comme ça. Les gens ne comprennent pas, il faut rétablir les faits.
Ils vous accusent sur les 200 millions prévus pour le social
Sur les secours, l'année dernière, on était à 44 millions. Le maire m'a dit : faire des investissements, c'est important, mais il ne faut pas oublier le social. Il m'a dit d'augmenter le budget des secours à 200 millions. C'est ce que nous avons commencé à faire. Mais cette année, nous avons voté notre budget au mois de février-mars. Depuis mars, on a commencé à exécuter. Vous savez, il y a des lenteurs administratives en matière de gestion. Nous nous sommes rendu compte aujourd'hui, malgré les efforts qui sont faits pour aider les gens, il y a des lenteurs un peu partout. De sorte que même si on continuait à maintenir les 200 millions, on ne pourra pas les consommer d'ici à la fin de l'année.
Ils vous accusent d’avoir déjà dépensé 71 millions…
Attendez, quand on a voté le budget au mois de mars, la première grande décision que nous avons prise, c'est lié un peu à la fête de Pacques, qui coïncidait d'ailleurs avec le 4 avril. Les catholiques ne bénéficiaient pas des secours. Je suis parti voir l'évêque, sur conseil du maire, et je lui ai dit : il faut dire aux catholiques qui sont démunis de demander l'aide à la mairie. L'évêque m'a dit : c'est la première fois que le maire lui demande de dire aux personnes démunies de demander l'aide. Je lui ai dit il y a un budget social pour les populations. Il n'y a pas que les musulmans, il y a aussi les catholiques. Et l’on a appuyé plus de deux cents personnes démunies dans la communauté catholique. C'était la première fois. Donc, aujourd'hui, il y a plus de 432 personnes qui ont été aidées pour près de 49 millions, ce qui est en cours de traitement. Aujourd'hui, si on en est à 71 millions, c'est tout à fait logique. À ce rythme, d'ici à la fin de l'année, on ne pourra pas consommer les 200 millions. C’est pourquoi on a estimé utile par rapport à des urgences que nous avons sur le carburant, sur la réfection des routes et certains axes, de prélever 40 millions. C’est tout à fait logique.
À propos de ces 40 millions, vos détracteurs disent que vous allez les utiliser pour vos frais d’hôtel, de restauration.
Les gens ne sont pas sérieux, ils ne connaissent pas la gestion. Un responsable doit avoir une vision ; compte tenu de la modicité de nos ressources, la ville de Thiès avec sa population d’à peu près 400 000 à 450 000 habitants n'a qu'un budget de 2,350 milliards. On a des contraintes réelles de budget. Le plus grand défi, aujourd'hui, c'est la gestion des ordures ménagères. On s'appuie sur du personnel, c'est le recrutement, on s'appuie sur notre matériel logistique, qui est vétuste qui doit être renouvelé et qui est presque totalement en panne. Je suis obligé de louer des camions à 100 000 francs par jour. La mairie de Thiès ne peut pas tenir ça. On n’a aucun appui de l'Etat. Sur le carburant, on achète 8000 litres pour la voirie. Pendant le vote du budget, on avait prévu 50 millions. On est aujourd'hui à peu près 5 ou 6 mois de fin de la gestion, on se rend compte que d'ici à la fin de l'année on ne pourra pas terminer avec les 50 millions. Il faut réajuster. On a dépensé à peu près 47 millions sur le carburant depuis le début de l'année. Il nous reste 2 millions 696 mille. On prélève 40 millions sur les secours, on renforce là-bas 15 millions pour pouvoir terminer l'année. C'est ça la gestion. Ils ne comprennent pas. Ils ne sont pas dedans, ils ne savent pas comment ça marche. Ils n'ont pas étudié. Ils n'ont aucun niveau, ils sont tombés comme ça dans les trucs de la mairie. Ce sont des affairistes. Ils n'étaient là qu’à vadrouiller autour de la mairie pour chercher des marchés, un terrain à vendre. Or, nous on a une obligation de résultats.
S’agissant de vos frais d’hôtels, vous ne vous privez pas semble-t-il.
On avait mis 6 millions. Depuis le début de l'année, on a reçu combien d'hôtes ? Vous avez suivi la grande cérémonie qu'on a organisée à la mairie avec l'arrivée du maire de Cergy Pontoise. On a reçu une délégation des Japonais qui nous ont apporté 7 milliards pour le marché central de Thiès. Combien de fois avons-nous reçu une mission de l'Adm, la Banque mondiale, qui nous ont accordé 3 milliards ? C’est pas des dépenses de prestige, pas des frais que je consomme. Ce sont des dépenses dans le cadre du travail, des hôtes que nous recevons, des déjeuners que nous organisons avec nos partenaires et tout. C'est dans ce cadre-là. Mais rien d'autre.
On vous accuse aussi de recruter à tour de bras et que le receveur municipal est contraint de mettre le holà. Que répondez-vous ?
Le receveur municipal n’a pas à dégommer les recrutements ou décisions du maire. Il doit payer sur la base de la régularité. Ce recrutement dont ils parlent concerne les ordures. La mairie a décidé de gérer les ordures par régie directe, c'est-à-dire on recrute le personnel, on met en place un dispositif logistique et l’on achète le carburant. Et sur ce plan, j’avais prévu de recruter une centaine de personnes, mais on s’est rendu compte en cours de gestion que beaucoup de jeunes ne travaillaient pas normalement. On a pris la décision d’enlever ceux qui n’étaient pas performants.
Propos recueillis par Birane LO le populaire
Je suis habitué à ce genre de sorties, surtout venant de ces gens-là qui, aujourd'hui, sont aveuglés par l'adversité politique. C'est un problème politique qui ne peut pas m'ébranler parce que ces gens-là, je les connais. Et je sais faire face à cette adversité politique naturellement. Ils savent qu'ils ne peuvent pas m'ébranler, parce que le Conseil municipal dans son écrasante majorité est avec moi. Ils savent que je suis dans la vérité, dans la droiture. Ces gens, il faut comprendre un peu leurs réactions. Ils étaient avec l'ancienne équipe municipale dont moi-même j'étais membre. Mais, à l'époque, ils avaient constitué un lobby pour gérer la mairie comme ils voulaient. Ils bénéficiaient de tous les marchés de la mairie, avaient des quotas de terrains et en vendaient comme ils voulaient. Et quand je suis venu, on a tout arrêté. Et jusqu'à présent, ces gens ont des marchés dont ils avaient bénéficié et qu'ils n'avaient pas exécutés. Donc ils sont habitués à ces mauvaises pratiques-là.
C’est pour cela qu’ils vous en veulent ?
Quand je suis arrivé, Idrissa Seck, le maire, m'a donné des instructions très claires : pas de marchés fictifs. Parce que, rapport aux marchés, ces gens, à l'époque, avaient pris en otage l'ancien maire. Ils lui faisaient faire n’importe quoi. Par exemple, pour les fonds de dotation, eux ils me disaient à notre arrivée : «M. le maire vous savez, les fonds de dotation, c'est comme de l'argent dans sa poche, tu peux en donner à qui tu veux. Parce que c'est ça que l'autre faisait avec nous. Quand les fonds tombent, il nous dit celui-là prend ceci, l'autre prend cela». Ils me disaient même «vraiment tu ne connais pas le pouvoir, comment on gère une mairie». Je leur dis : «moi je gère dans la transparence». Et je ne peux pas me permettre moi avec mon jeune âge d'entrer dans des affaires fictives. Et pour les terrains également c'est la même chose. Ces gens étaient habitués à des quotas de terrains. L'ancienne équipe avait fait des morcellements de plus de dix mille terrains. Ils avaient des quotas. Avec moi ça a cessé. Quand je suis arrivé, j’ai fait un petit lotissement de 250 terrains qui était là, je suis parti voir les populations, je leur ai donné la moitié. Le reste j'ai donné à certains conseillers au bureau municipal. Idrissa m'a clairement dit que les terrains appartiennent aux Thiessois, il ne faut même pas donner aux conseillers ou aux adjoints. Eux ils sont adjoints au maire, ils sont deux, ils ont été attributaires. Et je peux vous donner même le numéro de leurs terrains. Ils les ont vendus et ils me réclament encore des terrains. Quand ils m'en ont parlé, j'ai dit : «mais attendez, les terrains c'est pour les Thiessois. Idrissa m'a dit les terrains sont pour les Thiessois». Donc sur ce plan-là, je suis très clair.
Mais si vous avez la latitude de donner des terrains, est-ce que ça ne confirme pas la nébulosité de la démarche ?
Ce que les gens ignorent, c'est que les terrains ne sont pas donnés par le maire. Les terrains sont donnés par une commission d'attribution, certes présidée par le maire et dont l'Urbanisme, le Cadastre, le Domaine, les directeurs des services techniques sont tous membres. C'est après cette réunion que le procès-verbal est approuvé par le préfet, qui fait le contrôle de légalité, si tout est régulier, avant d'adopter. Ces gens ne comprennent pas, ils disent le maire a donné tel, ce n'est pas comme ça. Les gens ne comprennent pas, il faut rétablir les faits.
Ils vous accusent sur les 200 millions prévus pour le social
Sur les secours, l'année dernière, on était à 44 millions. Le maire m'a dit : faire des investissements, c'est important, mais il ne faut pas oublier le social. Il m'a dit d'augmenter le budget des secours à 200 millions. C'est ce que nous avons commencé à faire. Mais cette année, nous avons voté notre budget au mois de février-mars. Depuis mars, on a commencé à exécuter. Vous savez, il y a des lenteurs administratives en matière de gestion. Nous nous sommes rendu compte aujourd'hui, malgré les efforts qui sont faits pour aider les gens, il y a des lenteurs un peu partout. De sorte que même si on continuait à maintenir les 200 millions, on ne pourra pas les consommer d'ici à la fin de l'année.
Ils vous accusent d’avoir déjà dépensé 71 millions…
Attendez, quand on a voté le budget au mois de mars, la première grande décision que nous avons prise, c'est lié un peu à la fête de Pacques, qui coïncidait d'ailleurs avec le 4 avril. Les catholiques ne bénéficiaient pas des secours. Je suis parti voir l'évêque, sur conseil du maire, et je lui ai dit : il faut dire aux catholiques qui sont démunis de demander l'aide à la mairie. L'évêque m'a dit : c'est la première fois que le maire lui demande de dire aux personnes démunies de demander l'aide. Je lui ai dit il y a un budget social pour les populations. Il n'y a pas que les musulmans, il y a aussi les catholiques. Et l’on a appuyé plus de deux cents personnes démunies dans la communauté catholique. C'était la première fois. Donc, aujourd'hui, il y a plus de 432 personnes qui ont été aidées pour près de 49 millions, ce qui est en cours de traitement. Aujourd'hui, si on en est à 71 millions, c'est tout à fait logique. À ce rythme, d'ici à la fin de l'année, on ne pourra pas consommer les 200 millions. C’est pourquoi on a estimé utile par rapport à des urgences que nous avons sur le carburant, sur la réfection des routes et certains axes, de prélever 40 millions. C’est tout à fait logique.
À propos de ces 40 millions, vos détracteurs disent que vous allez les utiliser pour vos frais d’hôtel, de restauration.
Les gens ne sont pas sérieux, ils ne connaissent pas la gestion. Un responsable doit avoir une vision ; compte tenu de la modicité de nos ressources, la ville de Thiès avec sa population d’à peu près 400 000 à 450 000 habitants n'a qu'un budget de 2,350 milliards. On a des contraintes réelles de budget. Le plus grand défi, aujourd'hui, c'est la gestion des ordures ménagères. On s'appuie sur du personnel, c'est le recrutement, on s'appuie sur notre matériel logistique, qui est vétuste qui doit être renouvelé et qui est presque totalement en panne. Je suis obligé de louer des camions à 100 000 francs par jour. La mairie de Thiès ne peut pas tenir ça. On n’a aucun appui de l'Etat. Sur le carburant, on achète 8000 litres pour la voirie. Pendant le vote du budget, on avait prévu 50 millions. On est aujourd'hui à peu près 5 ou 6 mois de fin de la gestion, on se rend compte que d'ici à la fin de l'année on ne pourra pas terminer avec les 50 millions. Il faut réajuster. On a dépensé à peu près 47 millions sur le carburant depuis le début de l'année. Il nous reste 2 millions 696 mille. On prélève 40 millions sur les secours, on renforce là-bas 15 millions pour pouvoir terminer l'année. C'est ça la gestion. Ils ne comprennent pas. Ils ne sont pas dedans, ils ne savent pas comment ça marche. Ils n'ont pas étudié. Ils n'ont aucun niveau, ils sont tombés comme ça dans les trucs de la mairie. Ce sont des affairistes. Ils n'étaient là qu’à vadrouiller autour de la mairie pour chercher des marchés, un terrain à vendre. Or, nous on a une obligation de résultats.
S’agissant de vos frais d’hôtels, vous ne vous privez pas semble-t-il.
On avait mis 6 millions. Depuis le début de l'année, on a reçu combien d'hôtes ? Vous avez suivi la grande cérémonie qu'on a organisée à la mairie avec l'arrivée du maire de Cergy Pontoise. On a reçu une délégation des Japonais qui nous ont apporté 7 milliards pour le marché central de Thiès. Combien de fois avons-nous reçu une mission de l'Adm, la Banque mondiale, qui nous ont accordé 3 milliards ? C’est pas des dépenses de prestige, pas des frais que je consomme. Ce sont des dépenses dans le cadre du travail, des hôtes que nous recevons, des déjeuners que nous organisons avec nos partenaires et tout. C'est dans ce cadre-là. Mais rien d'autre.
On vous accuse aussi de recruter à tour de bras et que le receveur municipal est contraint de mettre le holà. Que répondez-vous ?
Le receveur municipal n’a pas à dégommer les recrutements ou décisions du maire. Il doit payer sur la base de la régularité. Ce recrutement dont ils parlent concerne les ordures. La mairie a décidé de gérer les ordures par régie directe, c'est-à-dire on recrute le personnel, on met en place un dispositif logistique et l’on achète le carburant. Et sur ce plan, j’avais prévu de recruter une centaine de personnes, mais on s’est rendu compte en cours de gestion que beaucoup de jeunes ne travaillaient pas normalement. On a pris la décision d’enlever ceux qui n’étaient pas performants.
Propos recueillis par Birane LO le populaire