D’abord connu pour son duo avec Neneh Cherry, 7 Seconds, succès pop international des années 90, Youssou N’dour a toujours refusé qu’on l’enferme dans un seul courant. Album après album, le chanteur sénégalais a sans cesse recherché de nouvelles collaborations, de nouvelles sonorités, dans une quête de renouvellement et d’approfondissement de sa musique.
C’est encore le cas pour ce concert au festival de Fès, dédié à la mémoire du Cheikh Sidi Ahmed al-Tijânî, grand maître de la confrérie soufie Tijâniyya fondée vers 1780. Ahmed al-Tijânî, né à Aïn Madhi en Algérie en 1735 gagne Fès à l’âge de 21 ans afin d’étudier à l’Université-Mosquée Qarawiyyin les sciences religieuses. Il rejoint très vite l’un des courants de la mystique soufie, et fonde sa propre confrérie (tariqa), la Tijâniyya, qui se répand très rapidement au Maghreb puis en Afrique subsaharienne avant de s’étendre jusqu’en Indonésie en passant par la Syrie, mais aussi en Europe et en Amérique du Nord. Elle sera introduite au Sénégal par le marabout Omar Tall.
Pour Youssou N’dour, cet hommage est important, et ce d’autant plus que la confrérie est en effet très présente en Afrique de l’Ouest, et particulièrement au Sénégal : "c’est un honneur et une grande émotion. Le mélange de la religion et de la culture motive les gens. Alors qu’il est mal compris en Occident, l’islam doit se présenter et montrer qu’il est une religion de paix, de tolérance et d’amour, comme l’illustre si bien Cheikh al-Tijânî". Le concert est donc placé sous le signe de la rencontre et du partage.
Ainsi des chanteurs du chœur soufi "Ahl Fès" sont invités à partager la scène avec Youssou N’dour pour quelques chansons. Mélange de rythme sénégalais et de sonorités arabes, avec la pureté des appels à Dieu. Et puis un griot venu du Sénégal se joint aux chants, et invoque inlassablement le prophète Muhammad et sa descendance. Musique et spiritualité, encore une fois intimement mêlés. Avec bonheur.
"Peu importe le style de musique - moderne, traditionnel - explique Youssou N’dour. Ce qui compte c’est ce qui est porté par la musique, par les mots, par la mélodie. Si l’on met de la spiritualité dans une chanson, cela se sent tout de suite, quelque soit le genre musical. C’est une manière de rendre les choses. Parfois, je suis tellement emporté par un morceau que je me retrouve spectateur de ma propre musique, et je pense que c’est un exemple de spiritualité totalement accomplie."
Cet état que l’on peut rapprocher d’une sorte de transe est d’ailleurs caractéristique de la voie soufie. Cela fait partie des méthodes utilisées pour mieux se rapprocher de Dieu, et Youssou N’dour, en tant que musulman mystique, ne fait pas exception à la règle. Bien entendu, tout le concert n’est pas constitué de chants extatiques, et des mélodies plus simples, plus classiques, succèdent aux chants dédiés à l’amour de Dieu sans que les uns ou les autres n’en soient amoindris. Le concert reflète sans doute assez bien le défi du festival de Fès, qui mélange les genres et les horizons, mais s’évertue toujours à préserver un espace où l’artistique et la quête de transcendance se rejoignent et fusionnent. Le concert de Youssou N’dour en est le parfait exemple. Un exemple réussi.
C’est encore le cas pour ce concert au festival de Fès, dédié à la mémoire du Cheikh Sidi Ahmed al-Tijânî, grand maître de la confrérie soufie Tijâniyya fondée vers 1780. Ahmed al-Tijânî, né à Aïn Madhi en Algérie en 1735 gagne Fès à l’âge de 21 ans afin d’étudier à l’Université-Mosquée Qarawiyyin les sciences religieuses. Il rejoint très vite l’un des courants de la mystique soufie, et fonde sa propre confrérie (tariqa), la Tijâniyya, qui se répand très rapidement au Maghreb puis en Afrique subsaharienne avant de s’étendre jusqu’en Indonésie en passant par la Syrie, mais aussi en Europe et en Amérique du Nord. Elle sera introduite au Sénégal par le marabout Omar Tall.
Pour Youssou N’dour, cet hommage est important, et ce d’autant plus que la confrérie est en effet très présente en Afrique de l’Ouest, et particulièrement au Sénégal : "c’est un honneur et une grande émotion. Le mélange de la religion et de la culture motive les gens. Alors qu’il est mal compris en Occident, l’islam doit se présenter et montrer qu’il est une religion de paix, de tolérance et d’amour, comme l’illustre si bien Cheikh al-Tijânî". Le concert est donc placé sous le signe de la rencontre et du partage.
Ainsi des chanteurs du chœur soufi "Ahl Fès" sont invités à partager la scène avec Youssou N’dour pour quelques chansons. Mélange de rythme sénégalais et de sonorités arabes, avec la pureté des appels à Dieu. Et puis un griot venu du Sénégal se joint aux chants, et invoque inlassablement le prophète Muhammad et sa descendance. Musique et spiritualité, encore une fois intimement mêlés. Avec bonheur.
"Peu importe le style de musique - moderne, traditionnel - explique Youssou N’dour. Ce qui compte c’est ce qui est porté par la musique, par les mots, par la mélodie. Si l’on met de la spiritualité dans une chanson, cela se sent tout de suite, quelque soit le genre musical. C’est une manière de rendre les choses. Parfois, je suis tellement emporté par un morceau que je me retrouve spectateur de ma propre musique, et je pense que c’est un exemple de spiritualité totalement accomplie."
Cet état que l’on peut rapprocher d’une sorte de transe est d’ailleurs caractéristique de la voie soufie. Cela fait partie des méthodes utilisées pour mieux se rapprocher de Dieu, et Youssou N’dour, en tant que musulman mystique, ne fait pas exception à la règle. Bien entendu, tout le concert n’est pas constitué de chants extatiques, et des mélodies plus simples, plus classiques, succèdent aux chants dédiés à l’amour de Dieu sans que les uns ou les autres n’en soient amoindris. Le concert reflète sans doute assez bien le défi du festival de Fès, qui mélange les genres et les horizons, mais s’évertue toujours à préserver un espace où l’artistique et la quête de transcendance se rejoignent et fusionnent. Le concert de Youssou N’dour en est le parfait exemple. Un exemple réussi.