Youssou N'Dour, quel regard portez-vous sur votre musique, son évolution au fil des années?
Elle évolue constamment. Dans ce métier, il est essentiel de conserver sa passion en vie. Si je faisais toujours les mêmes choses, gardais le même style, je m'ennuierais. Cela fait partie des raisons qui, au cours de ma carrière, m'ont amené à me lancer dans des explorations, des voyages sonores. Des voyages que j'ai voulu partager avec le public. Je suis comme les pêcheurs sénégalais qui quittent la côte pour le large. Je veux être sûr de ramener les meilleurs poissons.
Avec votre dernier album «Dakar-Kingston» vous vous lancez dans une production reggae, qu'est-ce qui vous y a poussé?
J'ai grandi avec le reggae. C'est une musique qui fait partie de moi. Elle essaie de dénoncer, d'éclairer sur les droits de l'homme, le ghetto... Aujourd'hui en Afrique mais ailleurs aussi, il est plus facile de faire passer ses mots, des idées avec le reggae.
La réalisation de l'album a aussi été une expérience riche. Nous sommes allés ensemble à Kingston avec Tyrone Downie, ancien clavier des Wailers. Il m'a permis de faire le lien avec les autres, Earl China Smith, guitariste des Wailers, Mutabaruka, (activiste et poète jamaïcain), etc.
Il y a Youssou N'Dour l'artiste (musique, cinéma,...), mais il y a aussi, avec un journal, une radio et maintenant une télévision, Youssou N'Dour l'homme de médias au Sénégal
Oui. Je veux faire fonctionner l'équilibre, jouer mon rôle de citoyen. Cela me permet de passer le micro à d'autres, de leur donner la parole. Nous faisons remonter les revendications des gens. Pour moi les médias ont toujours été une aide pour éveiller les consciences. De plus, 300 personnes travaillent dans mon groupe de presse. C'est du concret, des emplois. Cela permet ensuite aussi à ces personnes de répercuter ça sur l'extérieur, en consommant par exemple, mais aussi de par la mentalité qu'ils véhiculent.
Je sais exactement ce que je fais. Je ne dis pas à mes journalistes comment faire leur travail. Mais, notre travail permet de faire pression sur les politiques pour que les choses évoluent. Les problèmes récurrents de coupure de courant à Dakar par exemple Ce n'est pas pas tolérable dans une ville comme celle-ci au 21e siècle.
Youssou N'Dour sera-t-il candidat à la présidentielle en 2012?
Non, je ne souhaite pas jouer un premier rôle mais je veux continuer d'être un citoyen engagé. Avec mon groupe d'opinions (réd: Feke Maki Bolle; «l'invité surprise» en wolof), nous apporterons notre soutien à l'un des candidats en fonction de son programme, de son engagement. /YHU
Youssou N'Dour sera le 9 juillet au Montreux Jazz Festival
YANN HULMANN arcinfo.ch
Elle évolue constamment. Dans ce métier, il est essentiel de conserver sa passion en vie. Si je faisais toujours les mêmes choses, gardais le même style, je m'ennuierais. Cela fait partie des raisons qui, au cours de ma carrière, m'ont amené à me lancer dans des explorations, des voyages sonores. Des voyages que j'ai voulu partager avec le public. Je suis comme les pêcheurs sénégalais qui quittent la côte pour le large. Je veux être sûr de ramener les meilleurs poissons.
Avec votre dernier album «Dakar-Kingston» vous vous lancez dans une production reggae, qu'est-ce qui vous y a poussé?
J'ai grandi avec le reggae. C'est une musique qui fait partie de moi. Elle essaie de dénoncer, d'éclairer sur les droits de l'homme, le ghetto... Aujourd'hui en Afrique mais ailleurs aussi, il est plus facile de faire passer ses mots, des idées avec le reggae.
La réalisation de l'album a aussi été une expérience riche. Nous sommes allés ensemble à Kingston avec Tyrone Downie, ancien clavier des Wailers. Il m'a permis de faire le lien avec les autres, Earl China Smith, guitariste des Wailers, Mutabaruka, (activiste et poète jamaïcain), etc.
Il y a Youssou N'Dour l'artiste (musique, cinéma,...), mais il y a aussi, avec un journal, une radio et maintenant une télévision, Youssou N'Dour l'homme de médias au Sénégal
Oui. Je veux faire fonctionner l'équilibre, jouer mon rôle de citoyen. Cela me permet de passer le micro à d'autres, de leur donner la parole. Nous faisons remonter les revendications des gens. Pour moi les médias ont toujours été une aide pour éveiller les consciences. De plus, 300 personnes travaillent dans mon groupe de presse. C'est du concret, des emplois. Cela permet ensuite aussi à ces personnes de répercuter ça sur l'extérieur, en consommant par exemple, mais aussi de par la mentalité qu'ils véhiculent.
Je sais exactement ce que je fais. Je ne dis pas à mes journalistes comment faire leur travail. Mais, notre travail permet de faire pression sur les politiques pour que les choses évoluent. Les problèmes récurrents de coupure de courant à Dakar par exemple Ce n'est pas pas tolérable dans une ville comme celle-ci au 21e siècle.
Youssou N'Dour sera-t-il candidat à la présidentielle en 2012?
Non, je ne souhaite pas jouer un premier rôle mais je veux continuer d'être un citoyen engagé. Avec mon groupe d'opinions (réd: Feke Maki Bolle; «l'invité surprise» en wolof), nous apporterons notre soutien à l'un des candidats en fonction de son programme, de son engagement. /YHU
Youssou N'Dour sera le 9 juillet au Montreux Jazz Festival
YANN HULMANN arcinfo.ch