Le complexe de diplôme, un héritage colonial au Sénégal
Le malheur au Sénégal comme dans plusieurs pays issus du système colonial français, est qu’on attache une telle importance au diplôme qu’on ne donne jamais la chance à ceux qui ne sont pas allés à l’école française de montrer leur capacité et leur compétences. On croît à tord que les intellectuels, les élites ou les leaders d’opinions doivent tous être des personnes passées par l’école française ou dans une moindre mesure être des arabisants. Si on n’est pas dans un de ces camps, on est plutôt perçu comme un délinquant social, un moins que rien. Pourtant dans le système anglophone et particulièrement en Amérique du Nord et au Canada la réalité est différente. Ici, comme dans les autres pays anglophones, on valorise certes le diplôme, mais on valorise surtout les compétences et l’expérience. On n’hésite jamais de donner à une personne sa chance pour voir si effectivement si elle est en mesure de mener à bien un travail ou une tâche qu’on lui confie. On appelle ça le pragmatisme et le gain de temps (time is money). D’ailleurs c’est rare de voir en Amérique du Nord des personnes diplômées jusqu’en doctorat ou autre. Chaque personne a une formation (pas forcément universitaire) qui la permet d’apporter sa contribution au développement. L’élite ou l’intellectuel n’est pas forcément celui qui a u Ph.D (doctorat), mais celui qui est capable, celui qui a montré le plus ses preuves. C’est seulement des pays comme le Sénégal où on continue de penser que sans le diplôme, on est un raté social. Or sii tel était le cas, Ousmane Sembene, écrivain, cinéaste et un grand intellectuel sénégalais ne serait jamais connu. Comme Sembene Ousmane, Youssou Ndour est lui aussi un autodidacte et il a prouvé au monde entier de quoi il est capable à tous les niveaux.
Les compétences de Youssou Ndour sont connues et reconnues
Youssou a montré au monde entier ses compétences et son génie créateur. S’il a réussi à exceller dans son domaine en travaillant avec les plus grosses pointures de la musique comme Peter Gabriel, Paul Fréderic Simon, Manu Dibango, Alan Stivell, Neneh Cherry, etc. qu’est-ce qui l’empêcherait de faire autant dans le tourisme et la culture au Sénégal, un petit pays de moins de 200.000 kms carrés. En quoi doit-on être un diplômé de Harvard, de Princeton ou de MC Gill pour diriger un ministère au Sénégal ? En 1998, Youssou Ndour a composé l'hymne pour la phase finale de la Coupe du monde de football 1998, La Cour des grands, qu'il chante avec Axelle Red. En 2008, il a travaillé avec l'artiste congolais Koffi Olomide dans l'album Bord Ezanga Kombo ; il a interprété la chanson festival avec Koffi Olomide et Cindy Le Cœur. Il est le compositeur de la musique du film d'animation Kirikou et la sorcière (1998). Il a également joué dans le film Amazing Grace (2006) à travers le personnage de Olaudah Equiano et a exercé son propre rôle dans le documentaire Retour à Gorée (2007) évoquant l'histoire de la traite négrière et son héritage musical à travers le jazz et le gospel. Youssou Ndour est aussi un infatigable défenseur du Sénégal et de l’Afrique.
Youssou est un patriote et un panafricaniste :
Il faut respecter Youssou Ndour car c’est un grand patriote et un panafricaniste convaincu. Il a toujours donné une bonne image du Sénégal qu’il a défendu dans toutes les chaînes de télévision du monde et dans les journaux les plus réputés). Chanteur engagé, Youssou N'Dour a organisé en 1985 un concert pour la libération de Nelson Mandela au Stade de l'Amitié de Dakar. Pendant ce temps, la plupart des chefs d’États africains comme Houphouët Boigny et Mobutu de l’ex Zaïre ont soutenu le régime raciste de P. Botha. En 1987, de nombreux opposants au Sénégal et des membres de la société civile ont voulu manifester pour se solidariser avec leurs frères sud africains, mais leur manifestation fut violemment dispersée par les forces de l’ordre sous le régime d’Abdou Diouf. Á quoi bon d’être intellectuel ou diplômé si c’est pour participer au complot contre ses frères et sœurs africains ? Préoccupé par les questions de droit de l’homme et décidé à graver son nom dans le combat contre l’injustice, l’enfant de Médine a également organisé plusieurs concerts au profit de l'organisation humanitaire Amnesty International. Reconnu par le monde entier pour ses compétences, son leadership et son engagement, Youssou Ndour a été nommé ambassadeur de bonne volonté pour l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et pour l'UNICEF, puis il a été choisi en tant qu'ambassadeur au Bureau international du travai (BIT)l. Youssou Ndour a créé sa propre Fondation qui porte son nom dont l'objectif d'œuvrer en faveur du développement durable et du droit des enfants, et de lutter contre le paludisme. Cette fondation a vu le jour en l'an 2000, année où le Sénégal célèbre sa première alternance démocratique. En 2004, Youssou N'Dour a participé au disque Agir Réagir en faveur des sinistrés du tremblement de terre qui a secoué la région d'Al-Hoceima au Maroc. En 2007, avec d'autres artistes engagés, il participe à la réalisation de Make some noises qui est une reprise du célèbre album de John Lennon, Imagine. Cet album est le symbole d'une grande mobilisation pour le dénouement de la crise au Darfour qui a occasionné des milliers de morts devant l’indifférence des grandes puissances de ce monde. Dans cette version originale d'Imagine, Youssou N'Dour interprète Jealous Guy. Puis il a lancé le 13 février 2008 avec la collaboration de Benetton United Color une société de microcrédit, baptisée Birima, du nom d’un des damel (roi) du Royaume de Cayor qu’il a chanté au milieu des années 1990. En novembre 2009, il présente sa société de microcrédit au World Forum Lille (Forum mondial de l’économie responsable) qui se tient à Lille sur le thème de « l'argent responsable ». Il est également membre du comité d'honneur de la Fondation Chirac, aux côtés de l'ancien président de la République française ainsi que de Kofi Annan, ancien secrétaire général de l'ONU, des prix Nobel de la paix Rajendra Pachauri, Muhammad Yunus et Rigoberta Menchu, du Polonais Bronislaw Geremek, et du secrétaire général de la francophonie Abdou Diouf. Quel est donc cet intellectuel, homme politique ou diplômé sénégalais qui ose affirmer haut et fort qu’il a fait autant que Youssou Ndour pour la défense des libertés, les respects des Africains et le développement du Sénégal et du continent. Même si Youssou Ndour n’a pas obtenu de diplôme dans le système éducatif sénégalais, il est quand un homme très instruit.
Youssou, le plus instruit des « intellectuels sénégalais »
Á ceux qui s’attaquent à Youssou Ndour sur la base des diplômes, nous leur répondons, que depuis sa tendre jeunesse jusqu’à maintenant, Youssou n’a cessé de s’instruire. Rappelons que l’instruction n’est rien d’autre qu’un ensemble de savoir ou de connaissances transmis soit à travers l’école ou d’une autre manière (observer, voyager, découvrir, entendre les gens dire, voir des gens faire, pratiquer, etc.). Mais parmi tous ces éléments, le voyage semble être le moyen d’instruction le plus efficace.
Savez-vous qu’un seul voyage vaut mieux que la lecture de 7 livres disant un grand savant. N’est-ce pas notre prophète Mohamed PSL qui disait à ses fidèles de voyager : « partez jusqu’en Chine pour chercher le savoir). Le prophète Mohamed PSL en disant cela n’a pas parlé de diplôme, il a plutôt évoqué le voyage, la découverte, le contact avec d’autres réalités, d’autres cultures et d’autres sociétés différentes des nôtres et qui nous enrichissent pour la vie. Plus proche de nous, El Hadji Omar Tall disait aux membres de sa communauté « peree ndarjoon = voyager et vous serez riches en savoir, en culture et en biens ». Parmi les 13 millions de Sénégalais d’aujourd’hui, existe-t-il un ou une qui a plus voyagé que Youssou Ndour ? Youssou est allé dans les tous continents. Rares sont les pays où il n’a pas mis ses pieds. Durant ces pérégrinations, Youssou a rencontré de grandes personnalités de ce monde, il a lié d’amitié avec des hommes de cultures, des artistes, des entrepreneurs, des personnes qui excellent toutes dans leurs domaines respectifs. Bien qu’il ait arrêté de fréquenter l’école au primaire, Youssou s’est instruit tout seul. Aujourd’hui il manipule parfaitement bien la langue de Molière et parle mieux anglais que de nombreux diplômés et intellectuels sénégalais. Il faut savoir que pour s’instruire on n’a pas besoin de rester entre quatre murs, assis sur des bancs et faire face à un enseignant qui lui-même est un aliéné culturel. Pour s’instruire, on n’a pas forcément besoin d’aller à l’école. S’il fallait aller à l’école pour diriger Aline Sitoe Diatta ne serait pas une héroïne en Casamance et dans le Sénégal. S’il fallait fréquenter l’école ou être diplômer pour diriger un ministère ou un pays Michel Martelly roi du compa ne serait jamais président d’Haïti. Les exemples sont nombreux.
D’un autre côté, on a vu des hyper diplômés, des docteurs en économie, en droit, en histoire, en sciences politiques, en mathématiques ou physiques sortis des plus grandes universités du monde mais qui ont divisé leur pays, manipulé et terrorisé leurs populations, créé des situations de guerre, détourné les budgets et deniers publics, trahi les populations qu’ils sont pourtant sensés servir. Certains ont même accepté de comploter avec puissances étrangères contre leur pays ou leur continent en leur vendant presque gratuitement toutes les ressources disponibles. Ces dirigeants là, qu’est-ce leurs diplômes leur ont servi si ce n’est de tuer, encore tuer et toujours tuer, si ce n’est de faire souffrir leurs citoyens tous les jours, de séparer des familles et d’anéantir l’espoir de la jeunesse.
Personnellement, je demeure convaincu que Youssou Ndour est capable de mener à bien la tâche qui lui ait confiée, il apportera son génie créateur, et développera le secteur du tourisme et celui de la culture. Ses compétences, ses diverses expériences, son charisme, son leadership et les nombreux et intéressants contacts qu’il possède à travers le monde entier lui permettront rapidement d’apporter du sang neuf dans le ministère qu’on lui a confié. Je ne vois pas pourquoi des personnes comme Pierre Bérégovoy ouvrier syndicaliste et ancien premier ministre de François Mitterrand, Lula ouvrier-syndicaliste et ancien chef d’État du Brésil, Pelé, le roi du ballon rond (ancien ministre du sport du Brésil), Ronald Reagan cinéaste et ancien président des États-Unis, etc. qui ne sont pas diplômés, mais qui sont des personnes compétentes, ont réussi et pas Youssou Ndour. Dire que Youssou Ndour ne pourra rien faire comme ministre est non seulement du mépris pour sa personne mais aussi une grosse insulte à tous les Sénégalais et Sénégalaises qui ne sont pas allés à l’école française ou arabe, qui pourtant excellent dans leur domaine et jouent quotidiennement un rôle de premier plan pour le développement et la stabilité du pays. On ne pourra juger Youssou Ndour dans sa nouvelle fonction de ministre qu’à la fin de son mandat, comme l’ensemble des membres du gouvernement et le Président de la République.
Par conséquent, c’est un faux débat, voire de la mauvaise foi que de dire que Youssou ne mérite pas le poste de ministre parce qu’il n’a pas des diplômes. Au lieu de s’attaquer contre ce vaillant garçon de l’Afrique qui est chéri dans le monde entier, il faut au contraire le féliciter et le soutenir.
Dr Amadou BA
Université Laurentienne Sudbury ON Canada
beewdoo@gmail.com
Le malheur au Sénégal comme dans plusieurs pays issus du système colonial français, est qu’on attache une telle importance au diplôme qu’on ne donne jamais la chance à ceux qui ne sont pas allés à l’école française de montrer leur capacité et leur compétences. On croît à tord que les intellectuels, les élites ou les leaders d’opinions doivent tous être des personnes passées par l’école française ou dans une moindre mesure être des arabisants. Si on n’est pas dans un de ces camps, on est plutôt perçu comme un délinquant social, un moins que rien. Pourtant dans le système anglophone et particulièrement en Amérique du Nord et au Canada la réalité est différente. Ici, comme dans les autres pays anglophones, on valorise certes le diplôme, mais on valorise surtout les compétences et l’expérience. On n’hésite jamais de donner à une personne sa chance pour voir si effectivement si elle est en mesure de mener à bien un travail ou une tâche qu’on lui confie. On appelle ça le pragmatisme et le gain de temps (time is money). D’ailleurs c’est rare de voir en Amérique du Nord des personnes diplômées jusqu’en doctorat ou autre. Chaque personne a une formation (pas forcément universitaire) qui la permet d’apporter sa contribution au développement. L’élite ou l’intellectuel n’est pas forcément celui qui a u Ph.D (doctorat), mais celui qui est capable, celui qui a montré le plus ses preuves. C’est seulement des pays comme le Sénégal où on continue de penser que sans le diplôme, on est un raté social. Or sii tel était le cas, Ousmane Sembene, écrivain, cinéaste et un grand intellectuel sénégalais ne serait jamais connu. Comme Sembene Ousmane, Youssou Ndour est lui aussi un autodidacte et il a prouvé au monde entier de quoi il est capable à tous les niveaux.
Les compétences de Youssou Ndour sont connues et reconnues
Youssou a montré au monde entier ses compétences et son génie créateur. S’il a réussi à exceller dans son domaine en travaillant avec les plus grosses pointures de la musique comme Peter Gabriel, Paul Fréderic Simon, Manu Dibango, Alan Stivell, Neneh Cherry, etc. qu’est-ce qui l’empêcherait de faire autant dans le tourisme et la culture au Sénégal, un petit pays de moins de 200.000 kms carrés. En quoi doit-on être un diplômé de Harvard, de Princeton ou de MC Gill pour diriger un ministère au Sénégal ? En 1998, Youssou Ndour a composé l'hymne pour la phase finale de la Coupe du monde de football 1998, La Cour des grands, qu'il chante avec Axelle Red. En 2008, il a travaillé avec l'artiste congolais Koffi Olomide dans l'album Bord Ezanga Kombo ; il a interprété la chanson festival avec Koffi Olomide et Cindy Le Cœur. Il est le compositeur de la musique du film d'animation Kirikou et la sorcière (1998). Il a également joué dans le film Amazing Grace (2006) à travers le personnage de Olaudah Equiano et a exercé son propre rôle dans le documentaire Retour à Gorée (2007) évoquant l'histoire de la traite négrière et son héritage musical à travers le jazz et le gospel. Youssou Ndour est aussi un infatigable défenseur du Sénégal et de l’Afrique.
Youssou est un patriote et un panafricaniste :
Il faut respecter Youssou Ndour car c’est un grand patriote et un panafricaniste convaincu. Il a toujours donné une bonne image du Sénégal qu’il a défendu dans toutes les chaînes de télévision du monde et dans les journaux les plus réputés). Chanteur engagé, Youssou N'Dour a organisé en 1985 un concert pour la libération de Nelson Mandela au Stade de l'Amitié de Dakar. Pendant ce temps, la plupart des chefs d’États africains comme Houphouët Boigny et Mobutu de l’ex Zaïre ont soutenu le régime raciste de P. Botha. En 1987, de nombreux opposants au Sénégal et des membres de la société civile ont voulu manifester pour se solidariser avec leurs frères sud africains, mais leur manifestation fut violemment dispersée par les forces de l’ordre sous le régime d’Abdou Diouf. Á quoi bon d’être intellectuel ou diplômé si c’est pour participer au complot contre ses frères et sœurs africains ? Préoccupé par les questions de droit de l’homme et décidé à graver son nom dans le combat contre l’injustice, l’enfant de Médine a également organisé plusieurs concerts au profit de l'organisation humanitaire Amnesty International. Reconnu par le monde entier pour ses compétences, son leadership et son engagement, Youssou Ndour a été nommé ambassadeur de bonne volonté pour l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et pour l'UNICEF, puis il a été choisi en tant qu'ambassadeur au Bureau international du travai (BIT)l. Youssou Ndour a créé sa propre Fondation qui porte son nom dont l'objectif d'œuvrer en faveur du développement durable et du droit des enfants, et de lutter contre le paludisme. Cette fondation a vu le jour en l'an 2000, année où le Sénégal célèbre sa première alternance démocratique. En 2004, Youssou N'Dour a participé au disque Agir Réagir en faveur des sinistrés du tremblement de terre qui a secoué la région d'Al-Hoceima au Maroc. En 2007, avec d'autres artistes engagés, il participe à la réalisation de Make some noises qui est une reprise du célèbre album de John Lennon, Imagine. Cet album est le symbole d'une grande mobilisation pour le dénouement de la crise au Darfour qui a occasionné des milliers de morts devant l’indifférence des grandes puissances de ce monde. Dans cette version originale d'Imagine, Youssou N'Dour interprète Jealous Guy. Puis il a lancé le 13 février 2008 avec la collaboration de Benetton United Color une société de microcrédit, baptisée Birima, du nom d’un des damel (roi) du Royaume de Cayor qu’il a chanté au milieu des années 1990. En novembre 2009, il présente sa société de microcrédit au World Forum Lille (Forum mondial de l’économie responsable) qui se tient à Lille sur le thème de « l'argent responsable ». Il est également membre du comité d'honneur de la Fondation Chirac, aux côtés de l'ancien président de la République française ainsi que de Kofi Annan, ancien secrétaire général de l'ONU, des prix Nobel de la paix Rajendra Pachauri, Muhammad Yunus et Rigoberta Menchu, du Polonais Bronislaw Geremek, et du secrétaire général de la francophonie Abdou Diouf. Quel est donc cet intellectuel, homme politique ou diplômé sénégalais qui ose affirmer haut et fort qu’il a fait autant que Youssou Ndour pour la défense des libertés, les respects des Africains et le développement du Sénégal et du continent. Même si Youssou Ndour n’a pas obtenu de diplôme dans le système éducatif sénégalais, il est quand un homme très instruit.
Youssou, le plus instruit des « intellectuels sénégalais »
Á ceux qui s’attaquent à Youssou Ndour sur la base des diplômes, nous leur répondons, que depuis sa tendre jeunesse jusqu’à maintenant, Youssou n’a cessé de s’instruire. Rappelons que l’instruction n’est rien d’autre qu’un ensemble de savoir ou de connaissances transmis soit à travers l’école ou d’une autre manière (observer, voyager, découvrir, entendre les gens dire, voir des gens faire, pratiquer, etc.). Mais parmi tous ces éléments, le voyage semble être le moyen d’instruction le plus efficace.
Savez-vous qu’un seul voyage vaut mieux que la lecture de 7 livres disant un grand savant. N’est-ce pas notre prophète Mohamed PSL qui disait à ses fidèles de voyager : « partez jusqu’en Chine pour chercher le savoir). Le prophète Mohamed PSL en disant cela n’a pas parlé de diplôme, il a plutôt évoqué le voyage, la découverte, le contact avec d’autres réalités, d’autres cultures et d’autres sociétés différentes des nôtres et qui nous enrichissent pour la vie. Plus proche de nous, El Hadji Omar Tall disait aux membres de sa communauté « peree ndarjoon = voyager et vous serez riches en savoir, en culture et en biens ». Parmi les 13 millions de Sénégalais d’aujourd’hui, existe-t-il un ou une qui a plus voyagé que Youssou Ndour ? Youssou est allé dans les tous continents. Rares sont les pays où il n’a pas mis ses pieds. Durant ces pérégrinations, Youssou a rencontré de grandes personnalités de ce monde, il a lié d’amitié avec des hommes de cultures, des artistes, des entrepreneurs, des personnes qui excellent toutes dans leurs domaines respectifs. Bien qu’il ait arrêté de fréquenter l’école au primaire, Youssou s’est instruit tout seul. Aujourd’hui il manipule parfaitement bien la langue de Molière et parle mieux anglais que de nombreux diplômés et intellectuels sénégalais. Il faut savoir que pour s’instruire on n’a pas besoin de rester entre quatre murs, assis sur des bancs et faire face à un enseignant qui lui-même est un aliéné culturel. Pour s’instruire, on n’a pas forcément besoin d’aller à l’école. S’il fallait aller à l’école pour diriger Aline Sitoe Diatta ne serait pas une héroïne en Casamance et dans le Sénégal. S’il fallait fréquenter l’école ou être diplômer pour diriger un ministère ou un pays Michel Martelly roi du compa ne serait jamais président d’Haïti. Les exemples sont nombreux.
D’un autre côté, on a vu des hyper diplômés, des docteurs en économie, en droit, en histoire, en sciences politiques, en mathématiques ou physiques sortis des plus grandes universités du monde mais qui ont divisé leur pays, manipulé et terrorisé leurs populations, créé des situations de guerre, détourné les budgets et deniers publics, trahi les populations qu’ils sont pourtant sensés servir. Certains ont même accepté de comploter avec puissances étrangères contre leur pays ou leur continent en leur vendant presque gratuitement toutes les ressources disponibles. Ces dirigeants là, qu’est-ce leurs diplômes leur ont servi si ce n’est de tuer, encore tuer et toujours tuer, si ce n’est de faire souffrir leurs citoyens tous les jours, de séparer des familles et d’anéantir l’espoir de la jeunesse.
Personnellement, je demeure convaincu que Youssou Ndour est capable de mener à bien la tâche qui lui ait confiée, il apportera son génie créateur, et développera le secteur du tourisme et celui de la culture. Ses compétences, ses diverses expériences, son charisme, son leadership et les nombreux et intéressants contacts qu’il possède à travers le monde entier lui permettront rapidement d’apporter du sang neuf dans le ministère qu’on lui a confié. Je ne vois pas pourquoi des personnes comme Pierre Bérégovoy ouvrier syndicaliste et ancien premier ministre de François Mitterrand, Lula ouvrier-syndicaliste et ancien chef d’État du Brésil, Pelé, le roi du ballon rond (ancien ministre du sport du Brésil), Ronald Reagan cinéaste et ancien président des États-Unis, etc. qui ne sont pas diplômés, mais qui sont des personnes compétentes, ont réussi et pas Youssou Ndour. Dire que Youssou Ndour ne pourra rien faire comme ministre est non seulement du mépris pour sa personne mais aussi une grosse insulte à tous les Sénégalais et Sénégalaises qui ne sont pas allés à l’école française ou arabe, qui pourtant excellent dans leur domaine et jouent quotidiennement un rôle de premier plan pour le développement et la stabilité du pays. On ne pourra juger Youssou Ndour dans sa nouvelle fonction de ministre qu’à la fin de son mandat, comme l’ensemble des membres du gouvernement et le Président de la République.
Par conséquent, c’est un faux débat, voire de la mauvaise foi que de dire que Youssou ne mérite pas le poste de ministre parce qu’il n’a pas des diplômes. Au lieu de s’attaquer contre ce vaillant garçon de l’Afrique qui est chéri dans le monde entier, il faut au contraire le féliciter et le soutenir.
Dr Amadou BA
Université Laurentienne Sudbury ON Canada
beewdoo@gmail.com