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ZIMBABWE :Thabo Mbeki à nouveau appelé à la rescousse pour sortir le pays de l'impasse

L'ancien président sud-africain Thabo Mbeki est une nouvelle fois appelé à la rescousse comme médiateur au Zimbabwe, où le blocage se prolonge dans les discussions pour la formation d'un gouvernement d'union nationale.


Rédigé par leral.net le Jeudi 2 Octobre 2008 à 19:46 | | 0 commentaire(s)|

ZIMBABWE :Thabo Mbeki à nouveau appelé à la rescousse pour sortir le pays de l'impasse
Le président zimbabwéen Robert Mugabe s'est entretenu mardi avec son rival et Premier ministre désigné Morgan Tsvangirai pour discuter de la répartition des portefeuilles dans le futur gouvernement.

Mais, une fois de plus, ils ont échoué à s'entendre, malgré l'impatience d'une population qui se débat avec un chômage de masse, une hyperinflation délirante et des pénuries quotidiennes.

"C'est un bourbier tragique considérant les souffrances endurées par le peuple du Zimbabwe", a déclaré mercredi à l'AFP Nelson Chamisa, porte-parole du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de Morgan Tsvangirai.

"Malheureusement, nos collègues de la Zanu-PF (l'Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique, de M. Mugabe) tiennent la nation en otage", a-t-il ajouté.

Le MDC assure que la Zanu-PF réclame tous les postes-clés - Défense, Intérieur, Finances - en violation de l'esprit d'un accord de partage du pouvoir signé le 15 septembre.

Selon cet accord, le gouvernement doit compter 15 ministres de la Zanu-PF, 13 du MDC et trois d'une faction dissidente du MDC dirigée par Arthur Mutambara. M. Mugabe reste président, M. Tsvangirai devient son Premier ministre et M. Mutambara son adjoint.

Pour sortir de l'impasse, le MDC en appelle à la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) et aux Nations unies.

"Nous demandons à la SADC et l'ONU, en tant que garants de l'accord, d'enclencher les mécanismes pour remédier à la crise, notamment de déployer le médiateur", a ajouté M. Chamisa.

La SADC avait chargé Thabo Mbeki, qui présidait alors l'Afrique du Sud, de la médiation dans la crise zimbabwéenne. Mais celui-ci a été poussé à la démission par son propre parti, le Congrès national africain (ANC), le 21 septembre.

Depuis la SADC et l'ANC ont indiqué que, même s'il n'est plus chef de l'État, le Sud-Africain pouvait poursuivre sa mission chez son voisin.

"Si nous devons discuter du Zimbabwe, le seul canal de communication passe par le facilitateur (...) qui est l'ex-président Thabo Mbeki", a encore dit mercredi le porte-parole de la SADC, Charles Mubita.

L'ancien chef de l'État n'a pas encore fait connaître sa position. Son porte-parole, Mukoni Ratshitanga, a indiqué attendre "une déclaration formelle" de la SADC.

"Le président Mbeki participera à tout processus visant à faire avancer le continent africain", a-t-il toutefois ajouté.

Thabo Mbeki a longtemps été critiqué pour sa "diplomatie discrète" envers Robert Mugabe, malgré les accusations répétées de violations des droits de l'Homme au Zimbabwe.

Il a notamment été accusé de complaisance pour ne pas avoir fait publiquement pression sur le président Mugabe face à la multiplication des violences entre les élections générales de mars perdues par le régime et le second tour de la présidentielle, fin juin.

Morgan Tsvangirai avait boycotté le second tour et demandé à la SADC de remplacer M. Mbeki ou d'élargir sa médiation.

Le Sud-Africain, qui a toujours assuré que son attitude visait à ne pas couper les contacts avec Robert Mugabe, a semblé tenir sa revanche après le second tour, MM. Tsvangirai et Mugabe ayant accepté de s'assoir autour d'une même table.

La signature de l'accord de partage du pouvoir a été saluée comme une de ses plus grandes victoires diplomatiques. Sauf que l'accord n'existe encore que sur le papier.

En attendant qu'il entre en vigueur, ce qui permettrait le retour de l'aide internationale, des millions de Zimbabwéens sont menacés de famine, selon des agences de l'ONU.

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