Ce qui intéresse les médias, ce sont les clashs. Pour accéder aux medias, l'intellectuel se prête donc au jeu. Et il comprend très vite que ce n'est pas sa pensée qui intéresse mais la polémique qu'il va provoquer. Mais à partir du moment où il la provoque, il s'enferme dans celle-ci
Pour réussir médiatiquement, il faut souvent s'enfermer dans le rôle de clivant. Les exemples d'Eric Zemmour et d'Alain Finkielkraut sont à ce titre probants. Leurs pensées étaient auparavant marginales, dérangeantes, complexes et contradictoires
Ceux qui pensent indépendamment des répercussions médiatiques, le font souvent très profondément sans que personne ne le sache
Si les intellectuels pensent que les médias asphyxient la pensée et la réflexion, ils ont le devoir soit de ne pas y aller, soit de corriger leur interlocuteur journalistique dans tous les sens du terme.
Atlantico : En surexposant les intellectuels autour de polémiques en réalité stériles, les médias asphyxient-ils de fait la pensée et la réflexion ? Cela nous détourne-t-il des problèmes réels ?
Jean-François Kahn : Tout cela est la conséquence d'une dévalorisation et dévaluation radicale de ce qu'est la fonction intellectuelle. Depuis 30 ans, les medias ont installé par paresse les mêmes intellectuels médiatiques. Il se trouve que pratiquement tous ont conduit des erreurs énormes : d'analyse, d'appréciation, etc. Si cela avait été des erreurs philosophiques, les gens ne s'en seraient pas aperçu et elles auraient été relatives. Mais en se projetant dans la vie politique, ils ont commis des erreurs considérables et finalement, tout le monde s'en est aperçu !
J'en veux pour preuve, (...)lire la suite sur Atlantico
Pour réussir médiatiquement, il faut souvent s'enfermer dans le rôle de clivant. Les exemples d'Eric Zemmour et d'Alain Finkielkraut sont à ce titre probants. Leurs pensées étaient auparavant marginales, dérangeantes, complexes et contradictoires
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Si les intellectuels pensent que les médias asphyxient la pensée et la réflexion, ils ont le devoir soit de ne pas y aller, soit de corriger leur interlocuteur journalistique dans tous les sens du terme.
Atlantico : En surexposant les intellectuels autour de polémiques en réalité stériles, les médias asphyxient-ils de fait la pensée et la réflexion ? Cela nous détourne-t-il des problèmes réels ?
Jean-François Kahn : Tout cela est la conséquence d'une dévalorisation et dévaluation radicale de ce qu'est la fonction intellectuelle. Depuis 30 ans, les medias ont installé par paresse les mêmes intellectuels médiatiques. Il se trouve que pratiquement tous ont conduit des erreurs énormes : d'analyse, d'appréciation, etc. Si cela avait été des erreurs philosophiques, les gens ne s'en seraient pas aperçu et elles auraient été relatives. Mais en se projetant dans la vie politique, ils ont commis des erreurs considérables et finalement, tout le monde s'en est aperçu !
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