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Ziguinchor: Les populations dénoncent l'attitude négative des banques locales


Rédigé par leral.net le Samedi 26 Mars 2022 à 10:27 | | 0 commentaire(s)|

Ziguinchor: Les populations dénoncent l'attitude négative des banques locales
Dans le cadre de la sensibilisation des populations sur le dispositif de la médiation pour les banques, les établissements financiers, les systèmes financiers décentralisés et la Poste, l’Observatoire de la qualité et des services financiers a tenu le mercredi une réunion publique d’informations à Ziguinchor. L’objectif de la rencontre était de sensibiliser les opérateurs économiques de la région, par rapport aux missions et les modalités de saisine du Médiateur, pour trouver des compromis en cas de problème avec les établissements financiers, informe "Le Temoin".

‘’L’objet de la visite, c’est l’offre que nous proposons aux acteurs de l’écosystème financier. Si on parle d’écosystème financier, ce sont les opérateurs financiers, les services financiers décentralisés (DFD), mais c’est aussi les opérateurs de téléphonie mobile. Nous sommes venus pour encore davantage pacifier l’écosystème en proposant aux acteurs, aux usagers les services qu’offre la médiation financière’’, explique le Médiateur Banda Diop, qui salue l’engagement des populations locales pour la préservation de l’écosystème des finances au niveau de la Casamance et de collaborer avec l’Observatoire.

‘’Durant cette rencontre publique d’information qui a enregistré la présence de toute la Casamance, nous, nous nous sommes rendus compte que nous étions en symbiose avec les populations sur les questions d’actualité, à savoir les relations entre les usagers et les opérateurs financiers et les SFD. À l’unisson, nous avons remarqué un véritable engagement des acteurs de Ziguinchor pour la présentation de l’écosystème au niveau des finances. Mais aussi, nous avons senti des populations très engagées à référer leurs problèmes au niveau de l’Observatoire de la qualité des services financiers.

Et pour ça, nous les avons rassurés que la saisine est éminemment gratuite, nous faisons un service gratuit sans aucune grille tarifaire. Et aujourd’hui, nous avons senti des populations qui veulent continuer la collaboration avec l’Observatoire de la qualité des services financiers
’’, confie-t-il, soulignant qu’ils ont laissé un certain nombre de documentations, pour faciliter l’accès aux services des usagers.

‘’C’est-à-dire, nous avons laissé des contacts, les contacts téléphoniques, le numéro vert de l’Observatoire, le numéro par lequel on peut faire rapidement un message whatsapp et avoir un retour, mais aussi profiter de la séance pour dire que nous ne sommes pas là uniquement pour régler les réclamations, nous sommes aussi dans une position avant-gardiste, c’est-à-dire essayer d’aider les populations à avoir l’assistance et le conseil qu’il faut, au moment de prendre des crédits et de rembourser’’, renseigne-t-il.

Véritables réquisitoires contre les banques

À noter que cette rencontre s’est transformée en une tribune pour de nombreux opérateurs frustrés, qui ont prononcé de véritables réquisitoires contre les banques et autres établissements financiers de la région à l’égard des usagers. Le responsable régional de l’Unacois Jappo, Mame Birane Ndiaye a qualifié les banquiers de la place d’arnaqueurs.
Pour étayer sa thèse, il révèle que, par exemple, "si un client sollicite un prêt d’un million de francs, on lui demande un apport de 100 000 FCfa mais lors du remboursement, ils prennent des intérêts pour un million, alors que c’est seulement 900 000 FCfa qu’ils ont prêtés. Il soutient aussi que ces banques refusent systématiquement de financer les opérateurs de la région. Chose que l’Etat doit corriger, en exigeant de ces banques de financer l’économie locale, faute de quoi, de les mettre dehors", martèle-t-il.

Un autre opérateur a dénoncé les difficultés que les clients éprouvent pour réunir les garanties exigées pour trouver un prêt. Selon lui, "parfois, on va même jusqu’à te demander la cravate de ton grand-père que Hitler avait tué pour pouvoir bénéficier d’un prêt". Répondant à ces plaignants, Banda Diop les a rassurés en ces termes. ‘’On a entendu ces complaintes et réclamations, on les a comprises, on a perçu le message. Maintenant, on les encourage dans le futur à aller fréquenter les services de l’Observatoire de la qualité des services financiers. Aujourd’hui, le Conseil départemental, la Chambre des métiers, la Chambre de commerce et même, la mairie de Ziguinchor, sont des réceptacles qui permettent d’enregistrer ces réclamations-là et de nous les faire parvenir’’.

Ndèye Fatou Kébé