Créer un réseau social, faire fortune, influer sur l’opinion et s’entourer de politiciens… pour se faire élire à la tête de la plus grande puissance mondiale ? Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook et milliardaire philanthrope, accumule les indices laissant présager une politisation de son action.
Selon le site Politico, le PDG du réseau social âgé de 33 ans et sa femme Priscilla Chan viennent de recruter Joel Benenson, le grand manitou des sondages des Clinton.
Officiellement pour un job de consultant au sein de la fondation philanthropique du couple : la Chan Zuckerberg Initiative dont le but est de «Faire évoluer le potentiel humain et promouvoir l’égalité des chances».
N’empêche. Depuis que Zuckerberg a publié des photos de ses voyages notamment à travers l’Iowa, le premier état à organiser des primaires, beaucoup lui prêtent des intentions moins charitables.
Au point qu’il a dû démentir le 21 mai sur sa page Facebook son intention de briguer en 2020 l’investiture démocrate : «Mon objectif cette année est de visiter chaque Etat (fédéré) dans lequel je n’ai pas passé du temps pour m’informer des espoirs et des problèmes des gens, et savoir comment ils pensent leur travail et leurs communautés […]. Certains d’entre vous se demandent si ce challenge signifie que je me porte candidat à la présidentielle. Ce n’est pas le cas».Qui est Joel Benenson, la nouvelle recrue de Zuckerberg ?
Joel Benenson avait joué un rôle en tant que sondeur dans la réélection de Bill Clinton en 1996, avant de devenir un des principaux conseillers de Barack Obama durant ses deux mandats. Et, de se charger par la suite de la stratégie et des sondages de la candidate Hillary Clinton, en 2016.
Certes la société Benenson Strategy Group n’est chargée que d’une mission de recherche pour la fondation du couple Zuckerberg. Et ce n’est pas la première fois qu’elle collabore avec une fondation à but non lucratif puisqu’elle a travaillé à la «Born this way foundation» de la pop star Lady Gaga. Mais la personnalité et le CV de Benenson, qui s’est gardé de tout commentaire à Politico, alimentent les spéculations sur l’agenda caché de Zuckerberg.
D’autres signaux de politisation ont été émis
Surtout que le sondeur n’est pas la première personnalité politique d’envergure à rejoindre les rangs de Zuckerberg. En janvier dernier, c’était David Plouffe, le directeur de la campagne d’Obama de 2008, et Ken Mehlal, celui de George W Bush en 2004… sans oublier Amy Dudley, ex-conseillère en communication du sénateur démocrate de Virginie, Tim Kaine.
Zuckerberg a même recruté le photographe de la Maison-Blanche : Charles Ommanney, connu pour ses portraits des présidents George W. Bush et Barack Obama.
Par ailleurs, le nom de Mark Zuckerberg figure sur plusieurs listes de candidats potentiels pour l’élection présidentielle de 2020 dont celle de CNN, qui le compte parmi «au moins 22 démocrates songeant à se lancer dans la course» pour la prochaine présidentielle.
Libération