Un manifestant au Caire, devant une barricade en flammes, le 28 janvier 2011. REUTERS/Goran Tomasevic.
Quelle année historique! En 2011, l’Afrique était au centre de tous les regards. L'année aurait pu débuter en avance, le 17 décembre 2010. Ce jour-là, un jeune marchand ambulant de légumes tunisien, Mohamed Bouazizi, s’est immolé par le feu dans son village de Sidi Bouzid, pour manifester son désespoir face à sa situation socio-économique sans perspective, à l'instar de la majorité des gens de sa génération. Contre toute attente, cette étincelle a déclenché un vent de révolte en Tunisie.
Tout est allé très vite. Depuis la fuite du chef d’Etat, Zine-el-Abidine Ben Ali, le 14 janvier 2011, les Tunisiens ont organisé des élections libres pour élire une Assemblée constituante. Moins d’un an après l'immolation de son fils, la mère de Mohamed Bouazizi a pu se rendre dans un bureau de vote le 23 octobre comme 4 millions de Tunisiens, et exhiber son doigt teint d'encre bleu, preuve qu'elle a voté. L’Assemblée constituante tunisienne, dont la première force politique est le parti islamiste Ennahda (89 sièges sur 217) a désigné un nouveau président le 12 décembre: Moncef Marzouki, le chef du parti de gauche nationaliste le Congrès pour la République.
Tout est allé très vite. Depuis la fuite du chef d’Etat, Zine-el-Abidine Ben Ali, le 14 janvier 2011, les Tunisiens ont organisé des élections libres pour élire une Assemblée constituante. Moins d’un an après l'immolation de son fils, la mère de Mohamed Bouazizi a pu se rendre dans un bureau de vote le 23 octobre comme 4 millions de Tunisiens, et exhiber son doigt teint d'encre bleu, preuve qu'elle a voté. L’Assemblée constituante tunisienne, dont la première force politique est le parti islamiste Ennahda (89 sièges sur 217) a désigné un nouveau président le 12 décembre: Moncef Marzouki, le chef du parti de gauche nationaliste le Congrès pour la République.
1. L'ancien président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali pose à côté de Mohamed Bouazizi, le 28 décembre 2010, à l'hopital de Ben Arous, près de Tunis. Il tente ainsi d'afficher son soutien afin d'apaiser le mouvement de protestation qui est né de l'immolation par le feu de ce jeune homme, décédé quelques jours plus tard, le 4 janvier 2011. REUTERS/Présidence tunisienne.
Comme la Tunisie, l’Egypte et la Libye ont surpris le monde entier en faisant tomber les régimes autoritaires dans lesquelles les populations étouffaient et en amorçant un processus de démocratisation. Ces révolutions ont ainsi servi de modèle aux mouvements de protestation au Proche-Orient (Syrie,Yémen ou encore au Bahreïn) et aux «Indignés» des pays occidentaux. Alors, oui, le temps était à la révolution, et le héros de l’année 2011, comme l’affirme le magazine Time, est bien le manifestant. La photographie qui suit en est l’une des représentations les plus spectaculaires:
2. Un manifestant au Caire, devant une barricade en flammes, le 28 janvier 2011, au quatrième jour de heurts violents avec la police où des dizaines de milliers de manifestants égyptiens ont réclamé le démission d’Hosni Moubarak, en place depuis trente ans. REUTERS/Goran Tomasevic.
Du côté du Caire, les Egyptiens ont vécu au rythme des manifestations de la place Tahrir, la place de la liberté, où le monde entier a pu voir les scènes de liesse lors de la démission d’Hosni Moubarak, le 11 février. La place Tahrir, lieu de violences et de répressions sanglantes par l’armée égyptienne qui fait office de gouvernement de transition, est toujours assaillie d’Egyptiens qui rêvent de démocratie et ne veulent plus être dirigés par l’armée du général Tantaoui. Les élections législatives débutées le 28 novembre ne s’achèveront qu’en janvier 2012. Quant à l’élection présidentielle, elle devrait avoir lieu avant juin 2012, selon les autorités.
3. «Marche de la victoire», le vendredi 18 février sur la place Tahrir du Caire, après la démission d’Hosni Moubarak le 11 février, à la suite de 18 jours de manifestations et de violences. REUTERS/Mohamed Abd El-Ghany
La Libye n’a pas échappé au vent de liberté qui a soufflé dans cette région de l’Afrique. Dès le 16 février les manifestations éclatent dans la deuxième ville du pays, Benghazi. Mais pour déloger celui qui se faisait appeler «le Guide», le colonel Mouammar Khadafi, les milices rebelles ont eu besoin d’une intervention militaire (zone d’exclusion aérienne et soutien aérien de l’Otan) permise par la résolution 1973 de l’ONU le 18 mars. Le Conseil national de transition libyen a constitué un gouvernement en août, avec à sa tête Moustafa Abdel Jalil.
4. Explosion d'un convoi de véhicules appartenant à des forces loyales à Kadhafi après des frappes aériennes de la coalition de l'Otan sur la route de Benghazi le 20 mars, deux jours après le vote de la résolution de l'ONU autorisant l'intervention. REUTERS/Goran Tomasevic.
Le 20 octobre, c’est aussi le jour où le monde entier a pu découvrir les nombreuses (bien que floues) images et vidéos montrant la capture extrêmement violente de Mouammar Kadhafi à Syrte, bastion des loyalistes libyens. On voit Kadhafi encore vivant, ensanglanté et lynché par des rebelles, puis mort, dans la chambre frigorifique d’un supermarché de la ville vaincue.
5. Un combattant du CNT, tire Mouammar Kadhafi blessé sur un véhicule à Syrte, quelques heures ou minutes avant la mort du dictateur, le 20 octobre. Images tirées d’une vidéo. REUTERS.
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