Lendemain du 19 mars. Au petit matin, des radios annoncent un coup de fil : celui du candidat à sa propre succession, Abdou Diouf, à son adversaire au second tour de la présidentielle, Me Abdoulaye Wade. C’était pour reconnaître sa défaite et le féliciter. Le Sénégal assiste ainsi à la fin de 40 ans de règne des socialistes.
Une nouvelle vie commence pour les héritiers de Senghor qui, pour la première fois depuis l’indépendance, vont porter les habits d’opposants. Face à un pouvoir libéral déterminé à écraser totalement la formation qui l’a fait courir derrière le pouvoir pendant 26 ans. Une vaste entreprise de débauchage des responsables socialistes est mise en branle avec à la clé des promotions au sein de l’appareil d’Etat ou « des menaces d’emprisonnement » avec les résultats d’audit d’entreprises publiques. La saignée touche beaucoup de bases socialistes. Du Fouta à Touba en passant par Kaolack et les autres régions.
Face à la transhumance, les observateurs les plus pessimistes du landernau politique prédisent l’implosion du Ps. Mais c’est sans compter avec la détermination de responsables avec à la tête le Premier secrétaire Ousmane Tanor Dieng, la responsable des femmes Aminata Mbengue Ndiaye, les sages ainsi que les autres. La « résistance » est organisée. « Après une introspection au lendemain de la défaite, la première démarche adoptée était la résistance face aux assauts du pouvoir », déclare Moussa Taye, ancien coordonnateur de « Vision socialiste », un mouvement né des flancs de la formation socialiste. Notre interlocuteur explique d’ailleurs que la création de ce mouvement, qui avait pour « vocation » d’accueillir des cadres du parti, s’inscrivait dans le cadre de la résistance.
Cette lutte semble donner ses premiers fruits deux ans après la défaite. Le Ps obtient 10 postes de député aux législatives du 29 avril 2001. La résistance s’invite ainsi au Parlement. Khalifa Sall, Aminata Mbengue Ndiaye, entre autre, s’érigent en défenseurs « des intérêts du peuple », dénonçant de grands dossiers comme la Loi Ezan qui amnistie les présumés assassins de feu Me Babacar Sèye, le couplage des élections, etc. Le Parti socialiste renforce également son ancrage dans les coalitions de l’opposition comme le Cadre permanent de concertation (Cpc) et remporte des collectivités locales à travers la liste portant le nom de cette entité lors des élections locales du 12 mai 2002. Il joue également les premiers rôles au sein de la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa). Dans les débats publics et les manifestations également. L’on retient de ces actes de résistance, les brassards rouges qui avaient accueilli le leader du Pds à Louga, fief de Aminata Mbengue Ndiaye...
Ces stratégies ont été accompagnées par la naissance de mouvements et de nouvelles adhésions. On note parmi celles-ci « Vision socialiste », le réseau des universitaires, « Convergence socialiste », « Synergie » en plus des cadres qui étaient apolitiques et qui ont maintenant choisi de s’engager dans la bataille. Le parti devient manifestement plus attractif. Une nouvelle jeunesse est née. Avec un slogan : « le nouvel élan ».
« Ce nouvel élan est, non seulement un slogan, mais une façon de vivre, d’agir, de parler, de se comporter, de voir les choses », explique le leader des Jeunesses socialistes.
Pour Barthélemy Dias, les jeunes ont comme objectif : « d’impulser une nouvelle dynamique, d’être le fer de lance de ce nouvel élan ». Il admet que la tâche n’est pas facile, mais les jeunes vont pleinement jouer leur rôle. « Un parti d’opposition, c’est totalement difficile, d’abord la politique particulièrement au Sénégal nécessite beaucoup de moyens. Le Mouvement national des jeunesses socialistes peine dès fois à réunir des moyens, de même que le parti », dit-il.
Et la transition est trouvée pour le jeune socialiste pour préciser : « beaucoup de gens ont véhiculé des intoxications sur le Ps et aujourd’hui, tout le monde est arrivé à la conclusion que ce n’est pas un parti de voleurs. Nous faisons notre petit bout de chemin ». La jeunesse vient avec « ses convictions ». « Nous faisons partie de ceux qui croient que le Parti socialiste, c’est le parti des Sénégalais, c’est un parti qui a de l’avenir, parce qu’il n’a pas été créé autour d’une personne pour une personne et par une personne. C’est bien sûr un parti politique avec son côté négatif et positif, mais force est de reconnaître que c’est le Parti démocratique que nous pouvons retrouver sur toute la sphère politique », selon Barthélemy Dias.
La jeunesse féminine n’est pas en reste dans le nouvel élan. Les filles sont devant pendant les meetings, scandant le nom de leur leader.
« Nous venons au moment où le parti n’est plus au pouvoir. Il n’a plus ce qu’il avait. Il n’y a que la conviction qui amène tous ces jeunes. Ils pensent que la solution se trouve au Parti socialiste », souligne Aminata Diallo Thior, première responsable du Mouvement des jeunesses féminines.
A en croire Mme Thior, les socialistes ont su créer une nouvelle dynamique contraire à celle des libéraux. Cela a suscité « un engouement qui fait aujourd’hui que les jeunes veulent tous aller au Parti socialiste ou adhérer aux instances ». Pour la jeune socialiste, le Ps « a compris qu’il devait se reconstruire avec cette jeunesse ». Mais cette nouvelle jeunesse a des explications lointaines, à en croire Abdoulaye Wilane, porte-parole adjoint du parti. « Le Ps est dans une phase de régénérescence parce que la graine qui a été semée il y a longtemps est une bonne graine », indique-t-il. Pour M. Wilane, « cela fait que malgré les vicissitudes du temps et des changements que nous avons vécu, l’essentiel demeure intact, parce que transcendant les considérations factuelles ». Le patron du Ps à Kaffrine estime également que le Ps doit sa situation à ses pères fondateurs. « Le Ps a été porté sur les fonts baptismaux par des hommes qui avaient des solidarités fortes et sincères. Cette solidarité continue à déteindre sur l’engagement militant dont font montre toutes les générations d’hommes et de femmes », fait-il remarquer. Les socialistes n’entendent pas se contenter de ce « regain de vitalité ». Barthélemy Dias propose une nouvelle piste pour mieux l’embellir : les retrouvailles de la grande famille de la social-démocratie. De son côté, Moussa Taye, prône une évaluation, un an après le congrès, du nouvel élan. Pour certainement repartir sur des bases plus solides.
Babacar DIONE source le soleil
Une nouvelle vie commence pour les héritiers de Senghor qui, pour la première fois depuis l’indépendance, vont porter les habits d’opposants. Face à un pouvoir libéral déterminé à écraser totalement la formation qui l’a fait courir derrière le pouvoir pendant 26 ans. Une vaste entreprise de débauchage des responsables socialistes est mise en branle avec à la clé des promotions au sein de l’appareil d’Etat ou « des menaces d’emprisonnement » avec les résultats d’audit d’entreprises publiques. La saignée touche beaucoup de bases socialistes. Du Fouta à Touba en passant par Kaolack et les autres régions.
Face à la transhumance, les observateurs les plus pessimistes du landernau politique prédisent l’implosion du Ps. Mais c’est sans compter avec la détermination de responsables avec à la tête le Premier secrétaire Ousmane Tanor Dieng, la responsable des femmes Aminata Mbengue Ndiaye, les sages ainsi que les autres. La « résistance » est organisée. « Après une introspection au lendemain de la défaite, la première démarche adoptée était la résistance face aux assauts du pouvoir », déclare Moussa Taye, ancien coordonnateur de « Vision socialiste », un mouvement né des flancs de la formation socialiste. Notre interlocuteur explique d’ailleurs que la création de ce mouvement, qui avait pour « vocation » d’accueillir des cadres du parti, s’inscrivait dans le cadre de la résistance.
Cette lutte semble donner ses premiers fruits deux ans après la défaite. Le Ps obtient 10 postes de député aux législatives du 29 avril 2001. La résistance s’invite ainsi au Parlement. Khalifa Sall, Aminata Mbengue Ndiaye, entre autre, s’érigent en défenseurs « des intérêts du peuple », dénonçant de grands dossiers comme la Loi Ezan qui amnistie les présumés assassins de feu Me Babacar Sèye, le couplage des élections, etc. Le Parti socialiste renforce également son ancrage dans les coalitions de l’opposition comme le Cadre permanent de concertation (Cpc) et remporte des collectivités locales à travers la liste portant le nom de cette entité lors des élections locales du 12 mai 2002. Il joue également les premiers rôles au sein de la Coalition populaire pour l’alternative (Cpa). Dans les débats publics et les manifestations également. L’on retient de ces actes de résistance, les brassards rouges qui avaient accueilli le leader du Pds à Louga, fief de Aminata Mbengue Ndiaye...
Ces stratégies ont été accompagnées par la naissance de mouvements et de nouvelles adhésions. On note parmi celles-ci « Vision socialiste », le réseau des universitaires, « Convergence socialiste », « Synergie » en plus des cadres qui étaient apolitiques et qui ont maintenant choisi de s’engager dans la bataille. Le parti devient manifestement plus attractif. Une nouvelle jeunesse est née. Avec un slogan : « le nouvel élan ».
« Ce nouvel élan est, non seulement un slogan, mais une façon de vivre, d’agir, de parler, de se comporter, de voir les choses », explique le leader des Jeunesses socialistes.
Pour Barthélemy Dias, les jeunes ont comme objectif : « d’impulser une nouvelle dynamique, d’être le fer de lance de ce nouvel élan ». Il admet que la tâche n’est pas facile, mais les jeunes vont pleinement jouer leur rôle. « Un parti d’opposition, c’est totalement difficile, d’abord la politique particulièrement au Sénégal nécessite beaucoup de moyens. Le Mouvement national des jeunesses socialistes peine dès fois à réunir des moyens, de même que le parti », dit-il.
Et la transition est trouvée pour le jeune socialiste pour préciser : « beaucoup de gens ont véhiculé des intoxications sur le Ps et aujourd’hui, tout le monde est arrivé à la conclusion que ce n’est pas un parti de voleurs. Nous faisons notre petit bout de chemin ». La jeunesse vient avec « ses convictions ». « Nous faisons partie de ceux qui croient que le Parti socialiste, c’est le parti des Sénégalais, c’est un parti qui a de l’avenir, parce qu’il n’a pas été créé autour d’une personne pour une personne et par une personne. C’est bien sûr un parti politique avec son côté négatif et positif, mais force est de reconnaître que c’est le Parti démocratique que nous pouvons retrouver sur toute la sphère politique », selon Barthélemy Dias.
La jeunesse féminine n’est pas en reste dans le nouvel élan. Les filles sont devant pendant les meetings, scandant le nom de leur leader.
« Nous venons au moment où le parti n’est plus au pouvoir. Il n’a plus ce qu’il avait. Il n’y a que la conviction qui amène tous ces jeunes. Ils pensent que la solution se trouve au Parti socialiste », souligne Aminata Diallo Thior, première responsable du Mouvement des jeunesses féminines.
A en croire Mme Thior, les socialistes ont su créer une nouvelle dynamique contraire à celle des libéraux. Cela a suscité « un engouement qui fait aujourd’hui que les jeunes veulent tous aller au Parti socialiste ou adhérer aux instances ». Pour la jeune socialiste, le Ps « a compris qu’il devait se reconstruire avec cette jeunesse ». Mais cette nouvelle jeunesse a des explications lointaines, à en croire Abdoulaye Wilane, porte-parole adjoint du parti. « Le Ps est dans une phase de régénérescence parce que la graine qui a été semée il y a longtemps est une bonne graine », indique-t-il. Pour M. Wilane, « cela fait que malgré les vicissitudes du temps et des changements que nous avons vécu, l’essentiel demeure intact, parce que transcendant les considérations factuelles ». Le patron du Ps à Kaffrine estime également que le Ps doit sa situation à ses pères fondateurs. « Le Ps a été porté sur les fonts baptismaux par des hommes qui avaient des solidarités fortes et sincères. Cette solidarité continue à déteindre sur l’engagement militant dont font montre toutes les générations d’hommes et de femmes », fait-il remarquer. Les socialistes n’entendent pas se contenter de ce « regain de vitalité ». Barthélemy Dias propose une nouvelle piste pour mieux l’embellir : les retrouvailles de la grande famille de la social-démocratie. De son côté, Moussa Taye, prône une évaluation, un an après le congrès, du nouvel élan. Pour certainement repartir sur des bases plus solides.
Babacar DIONE source le soleil