Là-dessus, nous pensons que la version officielle ne suffit pas, à elle seule, pour convaincre les sceptiques. Car, le président de la République, et c’est un secret de polichinelle, ne s’est pas limité à effectuer des «tournées économiques». Il a battu campagne pour la Coalition Sopi 2009 et tenté de persuader son fils à aller de l’avant dans sa volonté de s’installer au sommet. Mais, en agissant de la sorte, Abdoulaye Wade court d’énormes risques tant au niveau de sa personne qu’en ce qui concerne son bilan et sa succession «planifiée». Parce que si demain, les électeurs confiaient une majorité de collectivités locales à l’opposition, cela équivaudrait à un rejet de sa politique dont son charisme personnel a toujours été le garant. D’ailleurs, la déferlante bleue qui s’est abattue, hier, sur les Allées du Centenaire et qui l’a accompagné jusqu’au Palais pourrait être interprétée comme un signe d’affection d’une partie du peuple envers Me Wade. Mais pour autant, le président de la République ne peut pas crier victoire. Car rien n’indique que les électeurs seront sensibles à son discours et, ce dimanche, tout se jouera sur le taux de participation et sur la capacité de la Cena à assumer pleinement son rôle. Sur ce plan, le communiqué du ministre de l’Intérieur, Cheikh Tidiane Sy, n’augure rien de bon. L’organisateur des élections a, en effet, vertement critiqué la décision de Moustapha Touré et de ses collègues d’invalider les listes de la Coalition Sopi 2009 à Ndindy et Ndoulo. L’autre risque encouru par Me Wade réside dans le caractère référendaire qu’il a fini par donner à ces joutes électorales. Les analystes sont tous d’avis que les Sénégalais ont là, l’une des dernières occasions pour juger l’homme qu’ils ont élu en 2000 et réélu en 2007. Dans la même veine, nos compatriotes vont, soit donner à Karim l’occasion de rester dans la course pour la succession, soit prononcer sa messe de requiem. Un ensemble de facteurs qui, ajoutés à l’attitude que pourrait adopter Benno Siggil Senegaal et les autres opposants en cas de fraude électorale, laisse planer l’incertitude. Mais quelle que soit l’issue du scrutin, le Président Wade aura pris des risques dont les conséquences, bonnes ou mauvaises, auront des répercussions sur l’après-Locales du 22 mars.
90 LISTES, 4,8 MILLIONS D'ÉLECTEURS, 14 RÉGIONS, 150 COMMUNES, 353 COMMUNAUTÉS RURALES : LE GRAND SUSPENSEDe mémoire d’observateurs de la scène politique sénégalaise, jamais une compétition électorale n’a impliqué un père de président et son fils. Mais au-delà de l’image inédite et confuse que donne Me Wade, flanqué de son fils Karim, la question est de savoir pourquoi le Chef de l’Etat s’est aussi jeté à fond dans la course pour les Locales de ce 22 mars.Rédigé par leral.net le Dimanche 22 Mars 2009 à 02:25 | | 0 commentaire(s)|
Alioune Diop
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