Comme je le dis souvent à propos du parrain de l’Université de Dakar par rapport à la recherche, la vraie passion de S.E. est le journaliste. Elle nage dans ce milieu comme un poisson dans l’eau. On voit combien elle y est épanouie. Je l’avais remarqué en Algérie lors de son premier voyage en Afrique alors que je faisais partie de sa délégation d’experts et de représentant-e-s d’ONG. Dans ce pays frère, on lui avait offert également de mener une discussion avec les journalistes de la Radio et de la Télévision publique algérienne, le 22 novembre 2006. Il vrai qu’elle adore rencontrer toute sorte de personnes, surtout les femmes et les enfants, mais, avec ses confrères journalistes, on la sent encore plus être dans son élément.
En tant que canadienne issue d’un pays du Tiers Monde comme Haïti, pays traversé par des dictatures et des tragédies de toutes sortes qui ont portaient atteintes à la liberté ou à la vie de bon nombre d’acteurs des médias, S.E. Michaëlle JEAN est bien armée pour comprendre les journalistes africain-e-s mieux que beaucoup de dirigeant-e-s des pays développés.
En Algérie comme au Sénégal, elle a abordé avec eux des questions sociales cruciales. Dans le premier pays, qui se cherchait après une décennie sombre de guerre et de violences vis-à-vis de l’intelligentsia algérienne dont beaucoup de journalistes, elle a situé les difficultés d’exercer leur métier. Une journaliste algérienne lui dira d’ailleurs : «On a senti que vous avez parlé avec votre sensibilité. J’adhère à votre idée de rapprochement des solitudes et des solidarités. …Les bonnes conditions de vie et de travail des journalistes ne sont pas assurées, et il y a aussi des résistances qu’en tant que femme journaliste je ressens. Cela fait partie de la lutte.»
Au Sénégal, son discours introductif au débat avec les journalistes, elle a réaffirmé sa conviction que l’éducation est la clef de l’affranchissement et du progrès dans lequel tout pays doit investir pour son avenir et celui de ses enfants. De même, elle a abordé l’importance du rôle du journaliste en rendant hommage à la clairvoyance du premier président de la République du Sénégal, membre de l’Académie française et fondateur de la première école de journalisme en Afrique francophone avec l’appui de l’UNESCO et l’aide canadienne, Léopold Cédar Senghor. Celui-ci « estimait que la formation des journalistes était cruciale, car, il voyait en eux et en elles des gardiens de la démocratie et des vigies de la liberté civique» dit-elle.
Elle mettra en relief le lien indissociable, entre l’éducation, la formation et la liberté, ainsi que leur interrelation avec le respect des droits humains et l’émergence d’un État de droit. Elle ne manque pas de souligner que le journalisme suppose «une éthique rigoureuse de la responsabilité citoyenne.»
Femme engagée et éveilleurE de consciences pour le développement humain, S.E. Michaëlle JEAN laisse partout des traces indélébiles. Elle suscite la réflexion et/ou pousse à l’action. Comme me le disait Dr. Moustapha Touré, gynécologue et militant anti MGF-excision : « à votre départ du Mali, j’ai été invité à la télévision nationale malienne. Une chose inimaginable quelque temps avant…» Notons que la Gouverneure générale du Canada, contre toute attente avait abordé la question taboue des mutilations génitales féminines (MGF-excision), dans son discours à l’Assemblée nationale du Mali, pays où elles ne sont encore interdites. Avec beaucoup de tact, elle avait invité les autorités maliennes à légiférer afin «qu’aucune fillette n’ait plus à vivre ce supplice.» «Un discours qui a fait mouche ...» dira Jean-François Coulombe, reporter de Radio Canada (24 novembre 2006).
De cette même façon qu’au Mali et ailleurs, je suis assurée que le discours de S.E. Michaëlle JEAN sur le rôle des médias dans l’émergence d’une Afrique nouvelle, fera un grand écho dans les consciences des Sénégalais, un peuple intelligent, vaillant et épris de justice sociale qui a su très souvent trouver des mécanismes pacifiques pour la sauvegarde de sa liberté et de sa dignité.
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Dre Aoua Bocar LY-TALL
Sociologue et Chercheure associée à l’Institut des Études des femmes, Université d'Ottawa, CANADA
Présidente Fem En Vie, Inc., Expert-conseil en Genre, Diversité, Environnement et Stratégies organisationnelles, QUÉBEC
Présidente-Fondatrice du Réseau "FEMMES AFRICAINES, Horizon 2015"
E-mail: aouab_ly.tall@ymail.com ou alytall@uottawa.ca ; Site Web: www.femenvie.ca
En tant que canadienne issue d’un pays du Tiers Monde comme Haïti, pays traversé par des dictatures et des tragédies de toutes sortes qui ont portaient atteintes à la liberté ou à la vie de bon nombre d’acteurs des médias, S.E. Michaëlle JEAN est bien armée pour comprendre les journalistes africain-e-s mieux que beaucoup de dirigeant-e-s des pays développés.
En Algérie comme au Sénégal, elle a abordé avec eux des questions sociales cruciales. Dans le premier pays, qui se cherchait après une décennie sombre de guerre et de violences vis-à-vis de l’intelligentsia algérienne dont beaucoup de journalistes, elle a situé les difficultés d’exercer leur métier. Une journaliste algérienne lui dira d’ailleurs : «On a senti que vous avez parlé avec votre sensibilité. J’adhère à votre idée de rapprochement des solitudes et des solidarités. …Les bonnes conditions de vie et de travail des journalistes ne sont pas assurées, et il y a aussi des résistances qu’en tant que femme journaliste je ressens. Cela fait partie de la lutte.»
Au Sénégal, son discours introductif au débat avec les journalistes, elle a réaffirmé sa conviction que l’éducation est la clef de l’affranchissement et du progrès dans lequel tout pays doit investir pour son avenir et celui de ses enfants. De même, elle a abordé l’importance du rôle du journaliste en rendant hommage à la clairvoyance du premier président de la République du Sénégal, membre de l’Académie française et fondateur de la première école de journalisme en Afrique francophone avec l’appui de l’UNESCO et l’aide canadienne, Léopold Cédar Senghor. Celui-ci « estimait que la formation des journalistes était cruciale, car, il voyait en eux et en elles des gardiens de la démocratie et des vigies de la liberté civique» dit-elle.
Elle mettra en relief le lien indissociable, entre l’éducation, la formation et la liberté, ainsi que leur interrelation avec le respect des droits humains et l’émergence d’un État de droit. Elle ne manque pas de souligner que le journalisme suppose «une éthique rigoureuse de la responsabilité citoyenne.»
Femme engagée et éveilleurE de consciences pour le développement humain, S.E. Michaëlle JEAN laisse partout des traces indélébiles. Elle suscite la réflexion et/ou pousse à l’action. Comme me le disait Dr. Moustapha Touré, gynécologue et militant anti MGF-excision : « à votre départ du Mali, j’ai été invité à la télévision nationale malienne. Une chose inimaginable quelque temps avant…» Notons que la Gouverneure générale du Canada, contre toute attente avait abordé la question taboue des mutilations génitales féminines (MGF-excision), dans son discours à l’Assemblée nationale du Mali, pays où elles ne sont encore interdites. Avec beaucoup de tact, elle avait invité les autorités maliennes à légiférer afin «qu’aucune fillette n’ait plus à vivre ce supplice.» «Un discours qui a fait mouche ...» dira Jean-François Coulombe, reporter de Radio Canada (24 novembre 2006).
De cette même façon qu’au Mali et ailleurs, je suis assurée que le discours de S.E. Michaëlle JEAN sur le rôle des médias dans l’émergence d’une Afrique nouvelle, fera un grand écho dans les consciences des Sénégalais, un peuple intelligent, vaillant et épris de justice sociale qui a su très souvent trouver des mécanismes pacifiques pour la sauvegarde de sa liberté et de sa dignité.
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Dre Aoua Bocar LY-TALL
Sociologue et Chercheure associée à l’Institut des Études des femmes, Université d'Ottawa, CANADA
Présidente Fem En Vie, Inc., Expert-conseil en Genre, Diversité, Environnement et Stratégies organisationnelles, QUÉBEC
Présidente-Fondatrice du Réseau "FEMMES AFRICAINES, Horizon 2015"
E-mail: aouab_ly.tall@ymail.com ou alytall@uottawa.ca ; Site Web: www.femenvie.ca