Le torchon a donc fini de brûler entre Samuel Eto’o et la sélection camerounaise.
Convoqué par Denis Lavagne pour le match contre le Cap-Vert, prévu le 8 septembre et comptant pour les éliminatoires de la CAN 2013, le désormais ex-capitaine des Lions Indomptables a dit «non».
Et pris sa retraite internationale dans la foulée.
Dans une lettre adressée au président de la Fédération camerounaise de football et publiée sur son site, l’attaquant, âgé de 31 ans, explique son choix:
«Les insuffisances que j'ai eues à décrier de façon récurrente en tant que capitaine demeurent», assure-t-il.
Avant d’insister:
«Notre équipe nationale continue de baigner dans un environnement caractérisé par l'amateurisme et la mauvaise organisation, incompatible avec les exigences du sport de haut niveau. »
Non, non, rien n’a changé
En clair, après être passé par le FC Barcelone ou l’Inter Milan, pas question pour Eto’o de se contenter des structures bancales de l’Afrique et ses voyages à n’en plus finir avec des délégations qui ressemblent de plus en plus à une armée mexicaine.
Entre les différents attachés de presse (celui de la sélection, celui du ministère et celui de la Fécafoot), qui jouent bien souvent les yeux de Moscou au sein de la Tanière, un staff pléthorique, les dirigeants, les joueurs… et les marabouts (plusieurs dizaines lors de la Coupe du monde 2010), le Cameroun se déplace en masse.
Et Eto’o, qui a payé de sa poche les billets d’avion de certains de ses coéquipiers (y compris en sélection), en a visiblement marre.
Il l’avait déjà démontré en menant la fronde à la veille du match amical face à l’Algérie, à la fin de l’année 2011.
Une sombre histoire de primes qui s’était terminée en eau de boudin avec l’annulation de la rencontre et la suspension pour huit mois de l’ancien Blaugrana sanction finalement ramenée à quinze matches par la suite, également déchu du brassard de capitaine.
Tout va continuer?
En filigrane de ce courrier, qui jette un pavé dans la mare de la Fécafoot, le buteur de l’Anzhi Makhachkala veut aller plus loin, expliquant que sa démarche vise «uniquement à attirer l’attention des tous sur la nécessité impérieuse de professionnaliser la gestion de cette équipe, véritable institution, qui a tant apporté à notre nation et dont on peut légitimement encore beaucoup attendre».
Alors, compteur bloqué à 109 sélections et 54 buts pour Eto’o? On n’est pas obligé de croire. Dans le football, et c’est d’autant plus vrai au Cameroun, on n’est jamais à l’abri d’un revirement de situation.
Le quadruple Ballon d’Or africain (2003, 2004, 2005 et 2010) avait besoin d’envoyer un signal fort pour faire passer son message.
Le football camerounais est malade, il va mal et ce n’est qu’en changeant les choses que les Lions Indomptables, piteusement sortis de la Coupe du monde 2010, avec un zéro pointé et non qualifiés pour la CAN 2012, retrouveront leur lustre d’antan.
Sur le papier, les hommes de Denis Lavagne ont, avec Idriss Kameni (Malaga), Alexandre Song (Barça), Nicolas Nkoulou (OM), Eyong Enoh (Ajax), Henri Bedimo (Montpellier), Benoît Assou-Ekotto (Tottenham), Aurélien Chedjou (Lille) ou Henri Bienvenu (Fenerbahçe), de quoi danser sur le ventre de l’Afrique.
Eto’o, cet habile politique
Mais la Tanière est trop souvent minée par des querelles intestines qui transpirent sur le terrain. Eto’o himself n’y est pas étranger.
Mais, en tapant du poing sur la table de cette manière, il frappe un grand coup.
Si les dirigeants de la Fédération décident de se passer de l’un des meilleurs joueurs camerounais de l’histoire, la responsabilité leur incombe.
En cas de retour, Eto’o reviendrait renforcé, avec une autorité nouvelle d’autant consolidée qu’il débarquerait en vainqueur.
Et les anti-Eto’o d’un temps (Kameni, Song, Emana…) qui sont de retour ne pourraient que se plier, sous peine de mettre à mal l’unité de l’équipe.
slateafrique
Convoqué par Denis Lavagne pour le match contre le Cap-Vert, prévu le 8 septembre et comptant pour les éliminatoires de la CAN 2013, le désormais ex-capitaine des Lions Indomptables a dit «non».
Et pris sa retraite internationale dans la foulée.
Dans une lettre adressée au président de la Fédération camerounaise de football et publiée sur son site, l’attaquant, âgé de 31 ans, explique son choix:
«Les insuffisances que j'ai eues à décrier de façon récurrente en tant que capitaine demeurent», assure-t-il.
Avant d’insister:
«Notre équipe nationale continue de baigner dans un environnement caractérisé par l'amateurisme et la mauvaise organisation, incompatible avec les exigences du sport de haut niveau. »
Non, non, rien n’a changé
En clair, après être passé par le FC Barcelone ou l’Inter Milan, pas question pour Eto’o de se contenter des structures bancales de l’Afrique et ses voyages à n’en plus finir avec des délégations qui ressemblent de plus en plus à une armée mexicaine.
Entre les différents attachés de presse (celui de la sélection, celui du ministère et celui de la Fécafoot), qui jouent bien souvent les yeux de Moscou au sein de la Tanière, un staff pléthorique, les dirigeants, les joueurs… et les marabouts (plusieurs dizaines lors de la Coupe du monde 2010), le Cameroun se déplace en masse.
Et Eto’o, qui a payé de sa poche les billets d’avion de certains de ses coéquipiers (y compris en sélection), en a visiblement marre.
Il l’avait déjà démontré en menant la fronde à la veille du match amical face à l’Algérie, à la fin de l’année 2011.
Une sombre histoire de primes qui s’était terminée en eau de boudin avec l’annulation de la rencontre et la suspension pour huit mois de l’ancien Blaugrana sanction finalement ramenée à quinze matches par la suite, également déchu du brassard de capitaine.
Tout va continuer?
En filigrane de ce courrier, qui jette un pavé dans la mare de la Fécafoot, le buteur de l’Anzhi Makhachkala veut aller plus loin, expliquant que sa démarche vise «uniquement à attirer l’attention des tous sur la nécessité impérieuse de professionnaliser la gestion de cette équipe, véritable institution, qui a tant apporté à notre nation et dont on peut légitimement encore beaucoup attendre».
Alors, compteur bloqué à 109 sélections et 54 buts pour Eto’o? On n’est pas obligé de croire. Dans le football, et c’est d’autant plus vrai au Cameroun, on n’est jamais à l’abri d’un revirement de situation.
Le quadruple Ballon d’Or africain (2003, 2004, 2005 et 2010) avait besoin d’envoyer un signal fort pour faire passer son message.
Le football camerounais est malade, il va mal et ce n’est qu’en changeant les choses que les Lions Indomptables, piteusement sortis de la Coupe du monde 2010, avec un zéro pointé et non qualifiés pour la CAN 2012, retrouveront leur lustre d’antan.
Sur le papier, les hommes de Denis Lavagne ont, avec Idriss Kameni (Malaga), Alexandre Song (Barça), Nicolas Nkoulou (OM), Eyong Enoh (Ajax), Henri Bedimo (Montpellier), Benoît Assou-Ekotto (Tottenham), Aurélien Chedjou (Lille) ou Henri Bienvenu (Fenerbahçe), de quoi danser sur le ventre de l’Afrique.
Eto’o, cet habile politique
Mais la Tanière est trop souvent minée par des querelles intestines qui transpirent sur le terrain. Eto’o himself n’y est pas étranger.
Mais, en tapant du poing sur la table de cette manière, il frappe un grand coup.
Si les dirigeants de la Fédération décident de se passer de l’un des meilleurs joueurs camerounais de l’histoire, la responsabilité leur incombe.
En cas de retour, Eto’o reviendrait renforcé, avec une autorité nouvelle d’autant consolidée qu’il débarquerait en vainqueur.
Et les anti-Eto’o d’un temps (Kameni, Song, Emana…) qui sont de retour ne pourraient que se plier, sous peine de mettre à mal l’unité de l’équipe.
slateafrique