Abdou Latif Coulibaly ne comprend pas qu’un ministre de la République puisse, un instant, déclarer qu’on ne lui fera rien. Comme si cela relevait de la norme. Et que la violence physique pouvait constituer une réponse normale au travail d’investigation d’un journaliste. Aliou Sow a, en effet, pu dire : «Nous sommes dans un pays de démocratie (…). Où il (Latif Coulibaly) lui est permis de produire des ouvrages. Il n’a absolument pas à avoir peur pour qu’il puisse penser que sa vie est en danger.» Pour le journaliste, «affirmer qu’ils ne feront rien constitue déjà un acte suspect. C’est l’indice qu’ils pensent peut-être à faire quelque chose», déclare-t-il. Ayant appris, depuis le temps qu’il écrit, à dépasser les sentiments de peur, il pense que ces affirmations sont simplement «scandaleuses». Par contre, «ce qui serait tout à fait normal», aux yeux du journaliste, c’est que les personnes visées par ses écrits «intentent une action en justice. Une perspective qui ne craint pas, car ajoute-t-il, il a «assez d’éléments de preuve» pour se défendre. Mais en lieu et place, ce sont des déclarations, sur un pseudo respect de son intégrité physique qui sont jetées dans la mare. Diversion ? Latif estime, en tout cas, que cela est d’autant plus bizarre qu’un proche conseiller de Karim Wade s’est fait l’écho de mêmes déclarations du ministre Aliou Sow. Réagissant sur les ondes de la Rfm, Cheikh Diallo a ainsi pu affirmer que «nous n’avons pas l’intention de casser la plume de Latif Coulibaly, il n’a pas à s’inquiéter». «Demain, ils pourront dire qu’on n’a rien à voir avec ça. On avait déjà dit qu’on ne lui ferait rien.» Ce sont, pour l’instant, les seules réactions enregistrées depuis la parution de l’ouvrage «Contes et mécomptes de l’Anoci». Qui fustigent dans la même veine, l’acharnement dont fait montre Abdou Latif Coulibaly à l’endroit de la famille présidentielle. Ni Karim Wade, ni Abdoulaye Balbé, encore moins le Président Wade n’ont encore claqué la langue dans cette affaire.
Dès les premières pages de son ouvrage dédié à feu Norbert Zongo, journaliste d’investigation assassiné au Burkina Faso, Abdou Latif Coulibaly rend hommage à son défunt confrère. Tout en relevant que lui-même court le même risque, parce qu’ayant fait le choix de révéler ce que nos dirigeants cachent, dans leurs actes de gestion des deniers publics.
Dès les premières pages de son ouvrage dédié à feu Norbert Zongo, journaliste d’investigation assassiné au Burkina Faso, Abdou Latif Coulibaly rend hommage à son défunt confrère. Tout en relevant que lui-même court le même risque, parce qu’ayant fait le choix de révéler ce que nos dirigeants cachent, dans leurs actes de gestion des deniers publics.