Que pensez vous de ce message envoyé par la génération du concret à certains journalistes « A ceux qui disent pourquoi Karim Wade, répondez pourquoi pas Karim Wade. Why not Karim Wade. » ?
Certains Sénégalais, j’imagine une minorité se demandent pourquoi Karim Wade doit succéder à son père. Pour moi la façon de poser la question suffit à elle seule à informer sur le malaise de ceux qui la posent. Cette question est tellement saugrenue qu’il me paraît inutile de répondre, mais puisque vous me posez cette question, je vais répondre en disant : pourquoi ça ne doit pas être lui et ça ne peut pas être lui. Nous ne sommes pas au Sénégal dans une monarchie élective. Par ailleurs, je suis convaincu que Karim n’a la compétence, ni l’étoffe encore moins la rigueur et le profil d’un homme d’Etat. Rien dans son histoire et dans son expérience personnelle ne le prépare à de telles charges, sauf de valoir le fait que son père est le président de la république. Un autre élément et non des moindres, s’oppose à cette éventualité. Karim Wade n’a pas la culture sénégalaise, même si effectivement il peut exhiber des papiers prouvant sa nationalité sénégalaise. Or, pour moi nul ne peut sérieusement prétendre diriger un peuple quand on n’est pas pénétré de ses valeurs et ses coutumes. Ce n’est pas une qualité suffisante, mais elle est nécessairement cumulative avec d’autres tout aussi essentielles. Cette donne est d’autant plus pertinente dans le cas d’espèce que l’intéressé ne peut s’adresser au peuple sénégalais dans aucune langue locale du pays. Imaginez un américain pouvant justifier sa nationalité française aller se présenter aux suiffrages aux citoyens de ce pays dans un français presque incompréhensible à cause de l’accent anglais prononcé. Karim Wade est certes un sénégalais, mais il n’est pas un sénégalais comme nous tous. Soyons de ce point de vue exigents avec nous-mêmes dans la manière d’envisager l’avenir de ce pays. A cause de cette exigence, Karim Wade ne peut pas prétendre à la succession de son père.
Est ce que ce n’est pas l’élection d’un métis à la tête des Etats-Unis qui encourager la « Génération du concret » ?
Obama est américain, parle l’anglais américain et est ancré dans la culture américaine. Culturellement Karim Wade n’est pas un sénégalais à part entière. Ce serait démocratiquement indécent d’essayer de faire de Karim Wade le quatrième président du Sénégal.
Quelle lecture faites-vous de la démission de Macky Sall du Pds et de tous les mandats acquis sous la bannière de ce parti ?
Je pense que le départ de Macky obéit à une logique politique cohérente. L’ancien président de l’Assemblée se donne en démissionnant les moyens de ses nouvelles ambitions politiques. Il sait qui’en restant dans le Pds, il n’aurait pas la possibilité de conduire de façon libre un quelconque projet politique. En partant, ce dernier entend se battre et se mettre au service de son pays et de son peuple qui, en définitive, devait être le seul arbitre habilité à trancher le débat sur la succession de Wade. Personnellement, je pense que Macky Sall est cohérent et a bien fait, en ce qui concerne son avenir politique personnel, de quitter le Pds.
Ne s’achemine t-on pas vers la dislocation du parti de Me Wade eu égards à ce qui s’est passé avec le Ps à la fin des années 1990 ?
Sans nul doute. Le Ps a connu un éclatement du fait de déchirures et de la loyauté de son président (Abdou Diouf Ndlr). Si jamais demain, on organise des élections libres et transparentes dans ce pays, le Pds sera balayé. Wade est incapable d’organiser des élections et les perdre. Mais c’est pas parce qu’on ne veut pas perdre des élections qu’on restera nécessairement au pouvoir. Est ce que le « Front Siggil Sénégal » peut être une alternative crédible ?
Je vais répondre par autre chose. C’est ce que le « Front Siggil Sénégal » a préparé qui constitue une alternative parce que la démarche des "Assises nationales" repose sur des idées et la recherche d’un consensus. Autrement dit, il ne s’agit plus de mettre en avant un homme mais des idées ou des principes. Tout le monde peut s’en approprier. Ce qui est fondammental aujourd’hui c’est que les « Assises Nationales » donne une réponse à ce peuple. Maintenant il faudra avoir un leadership pluriel et collectif pour que l’alternative se réalise. Nous allons sortir enfin de la perspective homme-messie, homme-providentiel.
Est ce que cette question du leadership ne sera pas la pomme de discorde ? Un leadership ne se dégage pas naturellement, sans anicroches. . Barack Obama a combattu Hilary Clinton. En France avec le Parti socialiste, il y a eu un combat féroce. que tout le monde combatte et les meilleurs vaincrons. C’est ça la démocratie Il y a une perspective qui se dessine : capacité de réflexion, recherche d’un consensus. Après quand on aura fini, il n’est pas dit que nécessairement le leadership sortira de l’opposition telle qu’elle se présente aujourd’hui. Il peut sortir de la société civile.
Auteur: Nettali
Certains Sénégalais, j’imagine une minorité se demandent pourquoi Karim Wade doit succéder à son père. Pour moi la façon de poser la question suffit à elle seule à informer sur le malaise de ceux qui la posent. Cette question est tellement saugrenue qu’il me paraît inutile de répondre, mais puisque vous me posez cette question, je vais répondre en disant : pourquoi ça ne doit pas être lui et ça ne peut pas être lui. Nous ne sommes pas au Sénégal dans une monarchie élective. Par ailleurs, je suis convaincu que Karim n’a la compétence, ni l’étoffe encore moins la rigueur et le profil d’un homme d’Etat. Rien dans son histoire et dans son expérience personnelle ne le prépare à de telles charges, sauf de valoir le fait que son père est le président de la république. Un autre élément et non des moindres, s’oppose à cette éventualité. Karim Wade n’a pas la culture sénégalaise, même si effectivement il peut exhiber des papiers prouvant sa nationalité sénégalaise. Or, pour moi nul ne peut sérieusement prétendre diriger un peuple quand on n’est pas pénétré de ses valeurs et ses coutumes. Ce n’est pas une qualité suffisante, mais elle est nécessairement cumulative avec d’autres tout aussi essentielles. Cette donne est d’autant plus pertinente dans le cas d’espèce que l’intéressé ne peut s’adresser au peuple sénégalais dans aucune langue locale du pays. Imaginez un américain pouvant justifier sa nationalité française aller se présenter aux suiffrages aux citoyens de ce pays dans un français presque incompréhensible à cause de l’accent anglais prononcé. Karim Wade est certes un sénégalais, mais il n’est pas un sénégalais comme nous tous. Soyons de ce point de vue exigents avec nous-mêmes dans la manière d’envisager l’avenir de ce pays. A cause de cette exigence, Karim Wade ne peut pas prétendre à la succession de son père.
Est ce que ce n’est pas l’élection d’un métis à la tête des Etats-Unis qui encourager la « Génération du concret » ?
Obama est américain, parle l’anglais américain et est ancré dans la culture américaine. Culturellement Karim Wade n’est pas un sénégalais à part entière. Ce serait démocratiquement indécent d’essayer de faire de Karim Wade le quatrième président du Sénégal.
Quelle lecture faites-vous de la démission de Macky Sall du Pds et de tous les mandats acquis sous la bannière de ce parti ?
Je pense que le départ de Macky obéit à une logique politique cohérente. L’ancien président de l’Assemblée se donne en démissionnant les moyens de ses nouvelles ambitions politiques. Il sait qui’en restant dans le Pds, il n’aurait pas la possibilité de conduire de façon libre un quelconque projet politique. En partant, ce dernier entend se battre et se mettre au service de son pays et de son peuple qui, en définitive, devait être le seul arbitre habilité à trancher le débat sur la succession de Wade. Personnellement, je pense que Macky Sall est cohérent et a bien fait, en ce qui concerne son avenir politique personnel, de quitter le Pds.
Ne s’achemine t-on pas vers la dislocation du parti de Me Wade eu égards à ce qui s’est passé avec le Ps à la fin des années 1990 ?
Sans nul doute. Le Ps a connu un éclatement du fait de déchirures et de la loyauté de son président (Abdou Diouf Ndlr). Si jamais demain, on organise des élections libres et transparentes dans ce pays, le Pds sera balayé. Wade est incapable d’organiser des élections et les perdre. Mais c’est pas parce qu’on ne veut pas perdre des élections qu’on restera nécessairement au pouvoir. Est ce que le « Front Siggil Sénégal » peut être une alternative crédible ?
Je vais répondre par autre chose. C’est ce que le « Front Siggil Sénégal » a préparé qui constitue une alternative parce que la démarche des "Assises nationales" repose sur des idées et la recherche d’un consensus. Autrement dit, il ne s’agit plus de mettre en avant un homme mais des idées ou des principes. Tout le monde peut s’en approprier. Ce qui est fondammental aujourd’hui c’est que les « Assises Nationales » donne une réponse à ce peuple. Maintenant il faudra avoir un leadership pluriel et collectif pour que l’alternative se réalise. Nous allons sortir enfin de la perspective homme-messie, homme-providentiel.
Est ce que cette question du leadership ne sera pas la pomme de discorde ? Un leadership ne se dégage pas naturellement, sans anicroches. . Barack Obama a combattu Hilary Clinton. En France avec le Parti socialiste, il y a eu un combat féroce. que tout le monde combatte et les meilleurs vaincrons. C’est ça la démocratie Il y a une perspective qui se dessine : capacité de réflexion, recherche d’un consensus. Après quand on aura fini, il n’est pas dit que nécessairement le leadership sortira de l’opposition telle qu’elle se présente aujourd’hui. Il peut sortir de la société civile.
Auteur: Nettali