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AFRICAMER - Bras de fer entre les travailleurs et la direction

Le «non-respect» des engagements de Souleymane N. Ndiaye déploré

Les travailleurs d’Africamer avaient suspendu leur grève de la faim suite à l’intervention du ministre de l’Economie maritime, Souleymane Ndéné Ndiaye. Mais, constatant que ce dernier n’a «pas respecté» ses engagements, ils comptent déterrer la hache de guerre en exigeant de leur patron, Gorgio Gabrelli, 40 mois d’arriérés de salaires.


Rédigé par leral.net le Vendredi 8 Août 2008 à 11:38 | | 0 commentaire(s)|

AFRICAMER - Bras de fer entre les travailleurs et la direction
Il gesticule, bégaie de colère dans une salle chaude et archi comble de femmes notamment. Le coordonnateur du Collectif des travailleurs d’Africamer, Youssoupha Faye, et ses camarades n’en peuvent plus de constater que leur patron, Gorgio Gabrielli, «se terre dans son bureau et oublie leurs dus». Hier, comme chaque jeudi d’ailleurs, l’Assemblée générale dudit collectif n’a pas tiré en longueur dans les locaux de la Bourse du travail de la Cnts. Ils ont crié, les visages anxieux, pantalons retroussés pour les hommes et pagnes bien ceinturés pour les femmes, pour se faire entendre.
Après une séance de «dopage» par les mots, une liste des maux, de nécrologie aussi puisque les travailleurs d’Africamer ont perdu, il y a quelques jours, un des leurs, Singhane Ndiaye, tué suite à une bagarre devant un bar à Guédiawaye. Ce qui a provoqué une montée d’adrénaline chez les travailleurs de la société dirigée par l’Italien Gorgio Gabrielli. Ainsi, M. Ndiaye n’aura pas jubilé avec ses 400 mille francs Cfa d’arriérés. Ce qui était parti pour être une énième assemblée générale s’est transformé, à l’arrivée, en une marche vers le Port de Dakar. «Nous n’en pouvons plus. On y va, camarades», lance une quinquagénaire déterminée à en découdre avec M. Gabrielli. Lorsque certains cherchaient encore cette dame, elle avait déjà devancé tout le monde. «Ah non, se rebelle M. Faye, on ne doit pas laisser les femmes diriger ce combat.» Des journaliers pour certains et des retraités pour d’autres, réclament quarante mois d’arriérés de salaires que M. «Gabrieli (leur) doit»- soit 1 milliard de francs Cfa. Les travailleurs évaluent, en plus et «en l’espace de 8 mois, les recettes de l’entreprise à 2 milliards découlant des produits exportés».
SUR 1 MILLIARD, GABRIELLI PROPOSERAIT 40 MILLIONS
Ce qui sidère les employés, c’est que M. Gabrielli «nous a proposés les 40 millions dérisoires sur le milliard que nous réclamons. Le commandant de la Brigade de gendarmerie nous a intimés l’ordre de sortir, estimant que nous avons forcé l’entrée». La médiation du ministre de l’Economie maritime, Souleymane Ndéné Ndiaye, en juin dernier, suite à leur grève de la faim, n’a rien changé à cette situation. Lui qui avait pris des engagements, promettant que «vérification sera faite pour voir les rentrées financières d’Africamer pour qu’en conséquence, l’entreprise puisse leur payer leurs arriérés». Sans quoi, avait menacé le ministre, «l’usine sera purement et simplement fermée ; engagements qui n’ont pas été respectés jusque-là». Le hic dans tout cela, c’est que, peste M. Faye, «nous continuons de travailler parce que liés par un contrat. Mais, cela ne peut prospérer. Nous allons arrêter nos activités».

Par Hamath KANE