Seuls trois chefs d'Etat, sur les 15 membres du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’UA, étaient présents à l'ouverture des débats: le Djiboutien Ismaël Omar Guelleh, l'Ougandais Yoweri Museveni et le sud-africain Jacob Zuma, qui préside la réunion en l'absence de son homologue burundais Pierre Nkurunziza. Certes, l’on peut expliquer que la chute de Kadhafi, l’un des plus grands parrains de l’UA soit très mal perçue, mais il y a surtout que les présidents africains sont mécontents du dénouement de la crise en Libye.
Pourquoi les chefs d’Etat africains se plaignent-ils de la chute brutale de Kadhafi ? Il s’agit simplement de la loi du plus fort. Une loi dont ils usent et abusent au quotidien face à leurs populations qui sont matées, dont les votes sont détournées et qui n’ont leurs yeux que pour pleurer.
Mais, au lieu de se lamenter, il est peut-être temps qu’ils tirent les leçons de ce qui vient de se passer. Pour notre part, voici ce qu’il faut tirer comme conséquences
Premièrement, il ne sert à rien de lancer les diatribes enflammées contre l’Occident. L’expérience montre bien que ce n’est pas en jouant la carte du nationalisme ou du panafricanisme que cela changera quoi que ce soit. La soif du changement est un besoin fondamental chez les peuples et, il y aura toujours, même dans le pays le plus avancé du monde, des mécontents qui peuvent prendre les armes pour renverser le régime aux affaires.
Donc, le nationalisme et le panafricanisme éculés que nous servent nos dictateurs pour s’accrocher au pouvoir n’ont plus d’impact durable.
Deuxièmement, il n’y a plus de place pour les présidents qui restent au pouvoir des décennies. Même les hommes les plus populaires comme Nelson Mandela ou le Brésilien Lula Da Silva ne seraient plus aussi admirés s’ils s’étaient accrochés au pouvoir.
Plus on y reste, plus on développe les mauvaises habitudes. Et plus, on n’a plus envie de partir et on commence à frauder aux élections etc.
Dans ce contexte, parce que l’Occident sait à quel point les « présidents éternels et naturels » sont mal aimés, il trouvera facilement les prétextes et les partisans pour renverser un régime. Comment imaginer que l’Occident attaque le Ghana, le Mali, le Nigeria et ces pays où la démocratie et surtout l’alternance sont une règle. C’est surtout dans les dictatures que l’Occident a des facilités à opérer.
Troisièmement, il faut que les chefs d’Etat tirent leur légitimité dans leur pays. Certains chefs d’Etat sont au pouvoir essentiellement parce qu’ils sont soutenus par les grandes puissances.
Dans ce contexte, on a très peu de soutien dans son propre pays et on laisse le champ à des manifestations de rue qui peuvent emporter tout un régime comme ce fut le cas en Egypte.
Quatrièmement, Il faut travailler pour le bonheur des populations et non pour financer les campagnes des hommes politiques occidentaux.
Le peuple n’est pas dupe. Le président de Guinée Equatoriale, Obiang Nguema par exemple est chef d’Etat depuis 1979. Mais, au vu des travaux gigantesques qu’il entreprend, il est difficilement envisageable de le dégommer. Les Guinéens auront du mal à se liguer contre cet homme qui a choisi d’utiliser l’argent du pétrole pour construire son pays.
Cinquièmement, il faut savoir que le monde est devenu un village planétaire.
On ne peut plus se permettre de faire tirer sur les populations, taper sur les opposants, opprimer la presse, réprimer les ONG, dicter la loi à la justice, triturer la constitution à sa guise. Ce temps là est fini. Tant pis pour ceux qui continuent de regarder le monde avec les binocles des années 1960.
Pour finir, nous ne cesserons de le dire, le monde de ce siècle est un monde extrêmement médiatique. Les médias joueront un rôle de plus en plus important dans notre société. Il ne faut donc plus laisser l’espace aux seuls médias occidentaux qui répandent la propagande des lobbies sur le reste du monde. Il faut favoriser la création des médias africains crédibles et forts dont l’audience et la crédibilité pourront défier ceux de l’Occident.
Loin donc de soutenir aveuglement les bombardements occidentaux pour imposer « la démocratie » dans les pays du sud, (alors qu’ils se battent pour les richesses) nous saluons les débordements comme celui survenu en Libye. Dans l’espoir que nos satrapes en tireront les conséquences.
EMERGENCE : MAGNUS BIAGA
Pourquoi les chefs d’Etat africains se plaignent-ils de la chute brutale de Kadhafi ? Il s’agit simplement de la loi du plus fort. Une loi dont ils usent et abusent au quotidien face à leurs populations qui sont matées, dont les votes sont détournées et qui n’ont leurs yeux que pour pleurer.
Mais, au lieu de se lamenter, il est peut-être temps qu’ils tirent les leçons de ce qui vient de se passer. Pour notre part, voici ce qu’il faut tirer comme conséquences
Premièrement, il ne sert à rien de lancer les diatribes enflammées contre l’Occident. L’expérience montre bien que ce n’est pas en jouant la carte du nationalisme ou du panafricanisme que cela changera quoi que ce soit. La soif du changement est un besoin fondamental chez les peuples et, il y aura toujours, même dans le pays le plus avancé du monde, des mécontents qui peuvent prendre les armes pour renverser le régime aux affaires.
Donc, le nationalisme et le panafricanisme éculés que nous servent nos dictateurs pour s’accrocher au pouvoir n’ont plus d’impact durable.
Deuxièmement, il n’y a plus de place pour les présidents qui restent au pouvoir des décennies. Même les hommes les plus populaires comme Nelson Mandela ou le Brésilien Lula Da Silva ne seraient plus aussi admirés s’ils s’étaient accrochés au pouvoir.
Plus on y reste, plus on développe les mauvaises habitudes. Et plus, on n’a plus envie de partir et on commence à frauder aux élections etc.
Dans ce contexte, parce que l’Occident sait à quel point les « présidents éternels et naturels » sont mal aimés, il trouvera facilement les prétextes et les partisans pour renverser un régime. Comment imaginer que l’Occident attaque le Ghana, le Mali, le Nigeria et ces pays où la démocratie et surtout l’alternance sont une règle. C’est surtout dans les dictatures que l’Occident a des facilités à opérer.
Troisièmement, il faut que les chefs d’Etat tirent leur légitimité dans leur pays. Certains chefs d’Etat sont au pouvoir essentiellement parce qu’ils sont soutenus par les grandes puissances.
Dans ce contexte, on a très peu de soutien dans son propre pays et on laisse le champ à des manifestations de rue qui peuvent emporter tout un régime comme ce fut le cas en Egypte.
Quatrièmement, Il faut travailler pour le bonheur des populations et non pour financer les campagnes des hommes politiques occidentaux.
Le peuple n’est pas dupe. Le président de Guinée Equatoriale, Obiang Nguema par exemple est chef d’Etat depuis 1979. Mais, au vu des travaux gigantesques qu’il entreprend, il est difficilement envisageable de le dégommer. Les Guinéens auront du mal à se liguer contre cet homme qui a choisi d’utiliser l’argent du pétrole pour construire son pays.
Cinquièmement, il faut savoir que le monde est devenu un village planétaire.
On ne peut plus se permettre de faire tirer sur les populations, taper sur les opposants, opprimer la presse, réprimer les ONG, dicter la loi à la justice, triturer la constitution à sa guise. Ce temps là est fini. Tant pis pour ceux qui continuent de regarder le monde avec les binocles des années 1960.
Pour finir, nous ne cesserons de le dire, le monde de ce siècle est un monde extrêmement médiatique. Les médias joueront un rôle de plus en plus important dans notre société. Il ne faut donc plus laisser l’espace aux seuls médias occidentaux qui répandent la propagande des lobbies sur le reste du monde. Il faut favoriser la création des médias africains crédibles et forts dont l’audience et la crédibilité pourront défier ceux de l’Occident.
Loin donc de soutenir aveuglement les bombardements occidentaux pour imposer « la démocratie » dans les pays du sud, (alors qu’ils se battent pour les richesses) nous saluons les débordements comme celui survenu en Libye. Dans l’espoir que nos satrapes en tireront les conséquences.
EMERGENCE : MAGNUS BIAGA