Après que les tentatives supposées ou réelles du Président de la République, Abdoulaye Wade de mettre son fils Karim Wade à la mairie de Dakar pour pouvoir éventuellement le succéder, aient avorté le 22 mars dernier, le père a confié au fils un “méga“ département dans le gouvernement de Souleymane Ndéné Ndiaye où il est nommé, Ministre d’Etat, Ministre de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures.
Mais pour Albert Bourgi, “vouloir mettre son fils sur orbite pour lui succéder est une hérésie“. “C’est une idée perverse qui risque d’avoir des conséquences complètement inattendues“, a soutenu le Pr de Droit Public à l’université de Reims, expert en politique africaine, et auteur de beaucoup d’articles sur l’Afrique. Il était l’invité spécial de l’émission hebdomadaire “Remue Ménage“ de la Rfm (privé), hier, dimanche 8 novembre.
Toutefois, il s’est empressé de préciser : “Je ne dis pas que c’est une idée complètement abandonnée“, même si “les élections municipales du 22 mars, ont été un signal fort“. Car selon lui, “bien qu’il s’agissait d’élections à enjeu local, elles ont été fortement personnalisées“. On rappelle à l’époque que Karim Wade candidat à la mairie du Point E a été battu dans son propre bureau de vote.
Ce qui fait dire à Albert Bourgi que “c’était une erreur“. “Parce que, renchérit-il, le Sénégal n’est pas le Gabon où en 1960, les gens négociaient pour rester un département rattaché à la France alors qu’à la même période, au Sénégal, on ne voyait que l’accession à l’indépendance. Les combats ne sont pas les mêmes“. Pour Albert Bourgi “l’effet Karim Wade a été dévastateur pour le régime libéral“ qui, fait-il remarquer, a perdu le lien avec sa base.
Interpellé sur les réactions du Chef de l’Etat sur le livre “Contes et Mécomptes de l’Anoci“, Albert Bourgi répond : “Nous avons assisté à une réaction d’un père envers son fils. Or, la réponse aurait dû se situer sur le plan politique“.
Quid de la portée des retrouvailles Wade/Idy ? le politologue préfère donner sa langue au chat. “Je ne sais pas“, s’est-il contenté de répondre. Toutefois précise-t-il, “ils se sont vus plusieurs fois. Ces retrouvailles ont été annoncées à plusieurs reprises. La seule nouveauté, c’est que cette fois, elles ont eu lieu à Thiès, fief politique de Idrissa Seck“.
“Mais il faut reconnaître qu’il y a une rupture entre les Sénégalais et le pouvoir politique“. Il ne faut pas être un grand clerc pour comprendre que les Sénégalais sont fatigués. Kéba Mbaye l’avait dit à Abdou Diouf à l’époque. Aujourd’hui aussi, je pense que les Sénégalais sont très fatigués“.
“L’affaire Segura est triste pour le Sénégal“
Interrogé sur l’affaire Segura, du nom de l’ex-représentant résident du Fmi au Sénégal, il déclare : “c’est une affaire vraiment triste pour le Sénégal. L’image du pays a été écornée. Cette affaire est malheureuse. Elle a été gérée de manière maladroite avec beaucoup d’amateurisme. C’était une terrible erreur. Le Sénégal s’est égaré avec de terribles explications“.
On se souvient dela maladresse avec laquelle le 1er ministre Souleymane Ndené Ndiaye a tenté de justifier cette faramineuse somme octroyée à Alex Segra en guise de “cadeau“. Le maire de Guinguinéo avait estimé que 100.000 euros (plus de 65 millions de F Cfa) “ce n’est rien. On ne peut même pas se payer un appartement en France avec ça“.
« Pourtant, plus de 60 % de la population sénégalaise vivent au dessus du seuil de la pauvreté ». Me Madické Niang lui, s’est contenté de dire que “tout le monde sait que le président de la République est un homme généreux“, alors que le Chef de l’Etat s’est déchargé sur son aide de camp, le Colonel Cisskho.
Quant au ministre de la Communication, porte-parole qui a été le premier à monter au créneau, il avait déclaré que “les autorités sénégalaises n’étaient mêlées ni de près, ni de loin dans cette affaire“.
Ce qui fait dire à Albert Bourgi, que la Seguragate est une “illustration du côté pervers de la gestion du pouvoir“. “On ne parle que d’argent surtout entre Wade et Idy, précise-t-il. Les Sénégalais sont désappointés“, ajoute-t-il encore.
Mbow et l’Unesco : Bourgi interpelle Iba Der Thiam
Interpellé sur la sortie du Président Wade contre Amadou Mactar Mbow, le professeur de droit s’est dit “peiné“. “J’étais peiné d’entendre le président de la République parlait comme ça de son concitoyen, un national, un Sénégalais qui a dirigé pendant 13 ans une institution comme l’Unesco“, dit-il. Mieux, s’empresse-t-il d’ajouter : “il n’a pas été reconduit à cause d’une seule voix. Celle d’un pays africain, épaté par les Etats-Unis qui avaient déjà quitté l’Unesco pour des raisons que tout le monde sait. Parce que tout simplement, ils n’étaient pas d’accord avec son projet : le Nomic, qui est encore d’actualité“, rappelle-t-il.
“Ce que Wade a fait est totalement inconvenant. Pourtant, révèle-t-il, même les Américains ont salué sa probité et ont reconnu son intégrité“. C’est pourquoi, souligne-t-il, “je ne comprends pas le silence du Pr. Iba Der Thiam qui, confie-t-il, avait fait des déclarations dithyrambiques sur Mbow. Je ne comprends pas son silence“.
Pour rappel, le président de la République avait rapporté les propos d’un ambassadeur des Usa au Bahreïn qui, selon lui, avait traité Amadou Mactar Mbow de tous les noms d’oiseaux.
“L’ambassadeur des Etats-Unis à Bahreïn a accusé Mactar Mbow à la télévision de Bahreïn de népotisme, de mauvaise gestion et même de détournement. Il a dit que Mactar Mbow avait tous ses parents autour de lui à l’Unesco“, avait lancé Abdoulaye Wade devant les membres de son gouvernement et en présence du Pr Iba Der Thiam.
Mais pour Albert Bourgi, “vouloir mettre son fils sur orbite pour lui succéder est une hérésie“. “C’est une idée perverse qui risque d’avoir des conséquences complètement inattendues“, a soutenu le Pr de Droit Public à l’université de Reims, expert en politique africaine, et auteur de beaucoup d’articles sur l’Afrique. Il était l’invité spécial de l’émission hebdomadaire “Remue Ménage“ de la Rfm (privé), hier, dimanche 8 novembre.
Toutefois, il s’est empressé de préciser : “Je ne dis pas que c’est une idée complètement abandonnée“, même si “les élections municipales du 22 mars, ont été un signal fort“. Car selon lui, “bien qu’il s’agissait d’élections à enjeu local, elles ont été fortement personnalisées“. On rappelle à l’époque que Karim Wade candidat à la mairie du Point E a été battu dans son propre bureau de vote.
Ce qui fait dire à Albert Bourgi que “c’était une erreur“. “Parce que, renchérit-il, le Sénégal n’est pas le Gabon où en 1960, les gens négociaient pour rester un département rattaché à la France alors qu’à la même période, au Sénégal, on ne voyait que l’accession à l’indépendance. Les combats ne sont pas les mêmes“. Pour Albert Bourgi “l’effet Karim Wade a été dévastateur pour le régime libéral“ qui, fait-il remarquer, a perdu le lien avec sa base.
Interpellé sur les réactions du Chef de l’Etat sur le livre “Contes et Mécomptes de l’Anoci“, Albert Bourgi répond : “Nous avons assisté à une réaction d’un père envers son fils. Or, la réponse aurait dû se situer sur le plan politique“.
Quid de la portée des retrouvailles Wade/Idy ? le politologue préfère donner sa langue au chat. “Je ne sais pas“, s’est-il contenté de répondre. Toutefois précise-t-il, “ils se sont vus plusieurs fois. Ces retrouvailles ont été annoncées à plusieurs reprises. La seule nouveauté, c’est que cette fois, elles ont eu lieu à Thiès, fief politique de Idrissa Seck“.
“Mais il faut reconnaître qu’il y a une rupture entre les Sénégalais et le pouvoir politique“. Il ne faut pas être un grand clerc pour comprendre que les Sénégalais sont fatigués. Kéba Mbaye l’avait dit à Abdou Diouf à l’époque. Aujourd’hui aussi, je pense que les Sénégalais sont très fatigués“.
“L’affaire Segura est triste pour le Sénégal“
Interrogé sur l’affaire Segura, du nom de l’ex-représentant résident du Fmi au Sénégal, il déclare : “c’est une affaire vraiment triste pour le Sénégal. L’image du pays a été écornée. Cette affaire est malheureuse. Elle a été gérée de manière maladroite avec beaucoup d’amateurisme. C’était une terrible erreur. Le Sénégal s’est égaré avec de terribles explications“.
On se souvient dela maladresse avec laquelle le 1er ministre Souleymane Ndené Ndiaye a tenté de justifier cette faramineuse somme octroyée à Alex Segra en guise de “cadeau“. Le maire de Guinguinéo avait estimé que 100.000 euros (plus de 65 millions de F Cfa) “ce n’est rien. On ne peut même pas se payer un appartement en France avec ça“.
« Pourtant, plus de 60 % de la population sénégalaise vivent au dessus du seuil de la pauvreté ». Me Madické Niang lui, s’est contenté de dire que “tout le monde sait que le président de la République est un homme généreux“, alors que le Chef de l’Etat s’est déchargé sur son aide de camp, le Colonel Cisskho.
Quant au ministre de la Communication, porte-parole qui a été le premier à monter au créneau, il avait déclaré que “les autorités sénégalaises n’étaient mêlées ni de près, ni de loin dans cette affaire“.
Ce qui fait dire à Albert Bourgi, que la Seguragate est une “illustration du côté pervers de la gestion du pouvoir“. “On ne parle que d’argent surtout entre Wade et Idy, précise-t-il. Les Sénégalais sont désappointés“, ajoute-t-il encore.
Mbow et l’Unesco : Bourgi interpelle Iba Der Thiam
Interpellé sur la sortie du Président Wade contre Amadou Mactar Mbow, le professeur de droit s’est dit “peiné“. “J’étais peiné d’entendre le président de la République parlait comme ça de son concitoyen, un national, un Sénégalais qui a dirigé pendant 13 ans une institution comme l’Unesco“, dit-il. Mieux, s’empresse-t-il d’ajouter : “il n’a pas été reconduit à cause d’une seule voix. Celle d’un pays africain, épaté par les Etats-Unis qui avaient déjà quitté l’Unesco pour des raisons que tout le monde sait. Parce que tout simplement, ils n’étaient pas d’accord avec son projet : le Nomic, qui est encore d’actualité“, rappelle-t-il.
“Ce que Wade a fait est totalement inconvenant. Pourtant, révèle-t-il, même les Américains ont salué sa probité et ont reconnu son intégrité“. C’est pourquoi, souligne-t-il, “je ne comprends pas le silence du Pr. Iba Der Thiam qui, confie-t-il, avait fait des déclarations dithyrambiques sur Mbow. Je ne comprends pas son silence“.
Pour rappel, le président de la République avait rapporté les propos d’un ambassadeur des Usa au Bahreïn qui, selon lui, avait traité Amadou Mactar Mbow de tous les noms d’oiseaux.
“L’ambassadeur des Etats-Unis à Bahreïn a accusé Mactar Mbow à la télévision de Bahreïn de népotisme, de mauvaise gestion et même de détournement. Il a dit que Mactar Mbow avait tous ses parents autour de lui à l’Unesco“, avait lancé Abdoulaye Wade devant les membres de son gouvernement et en présence du Pr Iba Der Thiam.