APRES LA REVOCATION DE MBAYE NDIAYE : L'Etat lance la chasse aux maires véreux

Que les tous les maires de collectivités locales se le tiennent pour dit. Les mêmes fautes de gestion et autres malversations financières qui ont perdu le maire des Parcelles Assainies, Mbaye Ndiaye, risquent de les rattraper. En défendant son budget pour la gestion 2009, le ministre de la Décentralisation, Ousmane Masseck Ndiaye, est revenu sur la révocation de Mbaye Ndiaye pour dire que son département assume pleinement ce qui a été fait. Aux députés, prévient le ministre d’Etat, «ce n’est pas seulement la mairie des Parcelles qui est concernée. Plusieurs collectivités locales sont dans la même situation», poursuivant que «très prochainement, vous verrez bel et bien qu’après Mbaye Ndiaye, d’autres collectivités locales seront dans la même situation pour les mêmes fautes. Des inspections ont été faites au niveau des communes de ville et d’arrondissement et les résultats sont en cours d’exploitation». Sur un autre registre, le ministre d’Etat indique que «nous sommes pour le moment à 528 collectivités locales». Toutefois, ajoute-t-il, «il n’est pas exclu d’augmenter ce nombre». Ousmane Masseck Ndiaye rassure que le processus de la réforme du Fonds de dotation de la décentralisation et d’équipement des collectivités locales sera poursuivi avec plus de transparence et de rationalité dans leur gestion par l’application de nouvelles procédures de répartition. Sur le découpage administratif, le ministre d’Etat a répété que rien n’a été fait sur des considérations électoralistes. «Tout a été fait dans l’intérêt du pays», a insisté le ministre d’Etat, annonçant une enveloppe de 321 millions de Fcfa pour la régularisation des chauffeurs et des secrétaires communautaires.

Incompétence et boulimie foncière de certains élus

Les députés ont déploré l’incompétence notoire, voire l’incurie de certains élus locaux, avec comme conséquence : leur boulimie foncière doublée de leur ignorance des textes en la matière. Et c’est à peine si Thierno Lô ne s’est pas coupé les cheveux en quatre, vociférant : «C’est vraiment l’échec. Le problème du foncier, l’utilisation des fonds, le manque de transparence, sont autant de manquements dus à l’incompétence et à la méconnaissance des textes par certains élus». Nous allons vers d’autres échéances et, il faut mettre l’accent sur la compétence des hommes si l’on veut conduire une véritable politique de décentralisation, conseille le député libéral. Les parlementaires ont tour à tour appelé à plus de rigueur dans le choix des futurs élus. La représentation nationale a par ailleurs jugé très faible le Fonds de dotation de la décentralisation. Pour le député libéral, Seydou Diouf, les 14 milliards représentant le Fonds de dotation, les 12 milliards pour le Fonds d’équipement plus le budget de toutes les collectivités locales ne font même pas 100 milliards du budget de l’Etat (1 800 milliards), soit donc 5% des ressources publiques allouées aux collectivités locales. «Comment peut-on réussir une bonne décentralisation avec cette broutille ?», s’interroge Seydou Diouf, persistant que les 26 milliards que constituent le transfert de l’Etat aux collectivités locales sont insignifiants. Le projet de budget du ministère de la Décentralisation pour la gestion 2009, est arrêté à la somme de 49 370 042 840 F Cfa, contre 44 271 417 300 F Cfa pour la gestion en cours, soit une hausse de 5 098 625 540 F Cfa en valeur absolue et 11% en valeur relative.

Auteur: JEAN-PIERRE MANE