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ASSEMBLEE NATIONALE - Le «sabre législatif» pour Macky et Farba ; Karim Wade à l’abri

Qu’elle a été riche et houleuse à certains endroits, hier, la réunion marathon du Bureau de l’Assemblée nationale, avec au menu la proposition de Loi Sada Ndiaye portant modification de la Constitution, le dossier Farba Senghor et l’initiative de l’opposition parlementaire visant à empêcher Karim Wade de succéder à son père. Tout semble indiquer, à la lecture de cette réunion, que le sabre législatif risque de s’abattre sur Macky Sall et Farba Senghor pour des raisons différentes, mais que Karim Wade, lui, sera épargné par la magie de la majorité bleue.


Rédigé par leral.net le Mercredi 8 Octobre 2008 à 09:18 | | 0 commentaire(s)|

ASSEMBLEE NATIONALE - Le «sabre législatif» pour Macky et Farba ; Karim Wade à l’abri
Iba Der Thiam, le 1er vice-président de l’Assemblée nationale, en l’absence du président de cette institution, Macky Sall, qui a préféré faire un tour du côté de Taïf (lire ailleurs), a présidé hier une réunion qui donne un avant-goût des duels épiques qui vont alimenter ces jours-ci l’actualité parlementaire. En effet, le Bureau de l’Assemblée nationale a étudié hier la modification éventuelle de l’Article 15 du Règlement intérieur de l’institution parlementaire qui va forcément entraîner une révision de la Constitution en son Article 62. C’est là d’ailleurs la quintessence de ce qu’il est convenu, désormais, d’appeler la proposition de Loi Sada Ndiaye. Si au niveau du Bureau de l’Assemblée nationale, la modification de l’Article 15 du Règlement intérieur n’a soulevé aucune objection, par contre, certains sont revenus sur l’erreur commise par le député Sada Ndiaye dans la rédaction de sa proposition de loi, notamment sur la mention «proposition de résolution».

On rapporte, d’ailleurs, que l’auteur de cette proposition a mis sa bourde sur le compte d’une «erreur de frappe». «Faux !», lui ont rétorqué des membres du Bureau de l’Assemblée nationale. Ceux-ci ont fait remarquer au député Sada Ndiaye, par ailleurs administrateur civil, que son malheureux libellé «est revenu cinq fois» dans son texte. Finalement, c’est au «forcing», pour dévaliser une formule d’un de nos interlocuteurs, que «le Bureau a accepté la recevabilité de la proposition portant sur l’Article 15 du Règlement intérieur» de l’Assemblée nationale. Par contre, la «patate chaude» concernant l’Article 62 de la Constitution a été renvoyée à la Conférence des présidents qui doit se tenir aujourd’hui.


Il a été question aussi, hier, de la proposition de loi qui avait été déposée, en fin septembre, par les députés de l’opposition parlementaire, Ndèye Fatou Touré, Imam Mbaye Niang et Oumou Khaïry Diakhaté. Cette proposition de loi avait été ainsi déclinée : «l’Article 28 de la Constitution du Sénégal, dans sa mouture actuelle, est remplacé par le nouvel Article 28 dont la teneur suit : Art 28 nouveau de la Constitution. Tout candidat aux fonctions de président de la République du Sénégal doit être exclusivement de nationalité sénégalaise, jouir de ses droits civils et politiques, être âgé de trente-cinq ans au moins et soixante-quinze ans au plus, le jour du premier scrutin et ne pas avoir d’ascendant ou de descendant aux premier et second degré ou ceux de son conjoint, occupant ou ayant occupé ladite fonction, depuis au moins cinq ans.» Beaucoup avaient décelé dans cette proposition de loi une manière de barrer la route vers le sommet à Karim Wade dans la succession à son père.


D’ailleurs, selon plusieurs confidences, la majorité des membres du Bureau de l’Assemblée nationale ne voulaient même pas qu’on parle de cette proposition de loi de l’opposition parlementaire. Mais c’était sans compter avec la détermination de certains qui ont brandi l’argument qu’en son temps, une commission, présidée par Abdou Fall, avait été mise sur pied pour étudier la proposition de loi. On rapporte que Doudou Wade, président du groupe parlementaire Libéral et Démocratique, a soutenu qu’«un Rapport dans ce sens avait été remis à Macky Sall», le président de l’Assemblée nationale. «Faux ! Macky Sall n’a jamais reçu un Rapport de Abdou Fall», lui ont répondu certains membres du Bureau. Toutefois, une volonté de bloquer la proposition de loi de l’opposition parlementaire s’est manifestée lorsque des voix ont fait remarquer que cette proposition, examinée ou non, finira dans les tiroirs, si elle venait en plénière où la loi de la majorité s’imposerait. Cela en dépit de l’argument brandi par ceux qui voulaient la faire passer et qui ont profité de l’occasion pour rappeler que tout le monde avait refusé qu’une commission soit créée pour examiner la proposition de Loi Sada Ndiaye, comme suggérée par Oumar Khassimou Dia (opposition parlementaire) en son temps..


A certains moments, des passes d’armes ont émaillé la réunion, notamment entre Sitor Ndour et Doudou Wade, entre Sitor Ndour et Ndiawar Touré et Daour Niang Ndiaye. Finalement, Iba Der Thiam, le 1er vice-président, va trancher cette question en proposant de bloquer cette proposition de loi, le temps de voir si Abdou Fall détient ou non le Rapport.
Source le quotidien

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