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AVERTISSEMENT - Tanor Dieng du Parti socialiste met en garde contre la fraude par le régime

«L’étincelle risquera d’embraser le Sénégal»

Le secrétaire général du Parti socialiste (Ps) Ousmane Tanor Dieng, a installé, mardi dernier, les sections communales de Ngaparou et Somone, érigées récemment communes. Il a profité de son séjour sur la Petite Côte pour donner son point de vue sur des questions d’actualité, non sans avertir le gouvernement face à toute tentative d’imposer la fraude aux élections locales.


Rédigé par leral.net le Jeudi 18 Décembre 2008 à 10:33 | | 0 commentaire(s)|

AVERTISSEMENT - Tanor Dieng du Parti socialiste met en garde contre la fraude par le régime
Il y a quelques mois, par décret présidentiel, de nombreuses collectivités locales ont vu leurs conseillers municipaux et ruraux évincés et remplacés par des délégations spéciales. Ces mesures administratives n’ont pas épargné le département de Mbour, notamment la commune, les communautés rurales de Malicounda, Diass et Sindia. Des décisions jugées illégales, puisque rien n’a été reproché aux responsables de ces différentes collectivités locales dirigées par l’opposition. «Ça ne lui (le président Wade) a pas suffit ; il pense que pour placer, de manière politicienne, ces militants. Il fallait donc saucissonner, découper à nouveau ces collectivités locales», fulmine Ousmane Tanor Dieng, le Sg du Ps général du Ps. C’est ainsi, soutient-il, que les villages de Somone et Ngaparou de la communauté rurale de Sindia, ainsi que Saly et Popenguine, communautés rurales de Malicounda et Diass, ont été érigés commune.
Vu le nouveau statut de ces localités, le Ps s’est dit obligé de créer, lui aussi, de nouvelles sections. Venu installer les bureaux des sections communales de Somone et Ngaparou, M. Dieng estime que vue la forte mobilisation des populations de ces localités, «il ne fait aucun doute qu’il y a une véritable hégémonie du parti dans ces localités là et les militants envisagent la réponse qu’ils vont faire à Abdoulaye Wade et son parti : gagner à nouveau, de manière claire et transparente les nouvelles collectivités locales créées pour se les approprier».
Réagissant au souhait d’une partie des partis membres du Front Siggil Senegaal, Tanor Dieng estime que c’est une bonne décision. «Moi-même j’ai pris part à cette rencontre au cours de laquelle nous avons mis en place la coalition And Siggil Senegaal. J’ai demandé à mes camarades de faire preuve de générosité et de lucidité, parce que nous sommes sommés et tenus d’aller ensemble pour faire face à Abdoulaye Wade et avoir la coalition la plus large, non seulement avec les partis membres du Front Siggil Senegaal, mais aussi nous devons nous ouvrir à la société civile, à tous les porteurs de voix, pour qu’il y ait un large front national qui se mette face contre Abdoulaye Wade», explique-t-il.

Enjeu local
Pour lui, «Wade ne compte que sur la corruption, le chantage et l’achat de conscience. Il ne peut pas gagner des élections transparentes et régulières dans ce pays. Ce n’est pas possible ! Nous prendrons nos dispositions pour que la fraude, même si elle existe, soit à la périphérie. Nous allons tout faire pour avoir la liste du corps électoral, notamment dans les nouvelles collectivités locales», prévient-il. Avant de poursuivre : «Aujourd’hui dans les villages de Somone ou Ngaparou, nous ne pouvons pas investir parce que nous ne savons pas combien il y a de conseillers municipaux. Nous sommes à un mois de l’échéance fixée pour le dépôt des listes, prévu le 20 janvier prochain, date à laquelle nous devons présenter nos listes. Ce n’est pas sérieux ça !», s’alarme Tanor Dieng. Et puis, «le gouvernement entretien la confusion pour pouvoir, demain, frauder. Mais ça ne se passera pas comme ça, parce qu’il ne faut pas qu’ils oublient que les Locales concernent les populations dans leur chair et celles-ci n’accepteront pas qu’on leur vole leur victoire». Toutefois, il avise que des dispositions seront prises pour connaître non seulement le corps électoral réel de la Somone et Ngaparou, mais aussi les lieux, les bureaux de vote, la liste des représentants dans ces bureaux. Les non ressortissants de ces localités seront extirpés, car il n’est pas question d’accepter «des systèmes de transferts de militants».
Pour Tanor Dieng, «si le gouvernement choisit de nous imposer une fraude aussi manifeste, ce sera, peut-être, l’étincelle qui risquera d’embraser le pays». Puis, de demander aux militants de son camp d’éviter toutes les formes de violence. «Nous sommes un parti dans lequel nous avons été éduqués dans le respect des règles de la République, dans le souci de sauvegarder la paix civile. C’est comme ça que Senghor, puis Abdou Diouf nous ont éduqué. Nous ne sommes pas comme le Pds qui a la violence dans ses gênes (…) Et puisque nous sommes sûrs de nous, nous pensons qu’il n’y a pas besoin d’utiliser des armes autres que la carte d’électeur et les urnes pour gagner», ajoute M. Dieng. Ce dernier dit ne pas comprendre l’attitude du président de la République qui « fait ce qu’il veut, ne respecte rien. Parce que, dans la situation de paupérisation et de dénuement dans laquelle se trouvent les populations sénégalaises, aujourd’hui, il continue à affréter des avions pour voyager, en laissant la Pointe de Sangomar à l’aéroport». Pour le Sg du Ps, le Sénégal «est dans une situation telle que la dette intérieure est ce qu’elle est ; il a fallu l’aide de la France, mais également nous délester et vendre nos actions dans un certain nombre de sociétés ; il a fallu aussi vendre le Méridien Président pour, peut-être, et ce n’est pas sûr, pouvoir payer la dette intérieure. Au même moment, l’Etat continue de maintenir le même train de vie».
source nettali

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