De la crise de la fédération du Mali à l’assassinat de Mr Sèye en passant par la grande grève de 1988 (sans oublier les affaires du Président Dia, de Blondin Diop…), le Sénégal a connu au cours de sa « petite histoire » des bouleversements sociopolitiques de grandes envergures. En 2000, tous les observateurs, s’accordaient à dire que ça y est : le pays a atteint son point culminant dans sa méthode de « diplomatie sociale ». Et cette fois-ci (comme les autres fois d’ailleurs), le pays s’en est sorti encore plus grand.
L’exception sénégalaise s’explique, d’après certains spécialistes, par trois facteurs que sont la langue, la religion et l’éducation. La langue joue un rôle capital dans le maintien de la cohésion sociale. Son poids dans la gestion des conflits n’est pas sans importance. Au Sénégal, les circonstances ont fait qu’une langue prime sur les autres. Sans se départir des leurs, les autres ethnies acceptent d’utiliser le Wolof comme moyen de communication sociale. Une chance rarissime en Afrique noire. Aussi, la religion a plus ou moins réussi à cimenter les liens sociaux. Le modèle confrérique (source de division ailleurs) a toujours assuré son devoir de « normalisateur » en cas de contentieux. Sans doute, cela s’explique par les rapports amicaux qu’entretiennent les différentes autorités califales. Si les disciples spéculent (avec véhémence parfois) quant à la supériorité de leurs guides, les marabouts eux préfèrent la voix de la prudence et de la sagesse. Cette attitude a beaucoup contribué à purifier l’atmosphère sociale sénégalaise. A ces deux facteurs, s’ajoute l’éducation. A la différence de beaucoup de pays pauvres, le Sénégal bénéficie d’une bonne politique dans ce domaine. Les hasards de l’histoire ont fait que le pays a très vite eu des contacts avec de grandes civilisations arabes ou occidentales. Et fort heureusement, cet héritage culturel est transmis voire conservé de génération en génération. De Fouta à Salimata, on note une forte présence intellectuelle (arabisant comme produit de l’école européen ou même traditionnelle). Un peuple instruit n’est-il pas un peuple guéri ?
Toutes fois, les politiques semblent prendre pour argent comptant ces donnes : ce qui est très dangereux. Par le passé, des peuples qui ont partagé une langue commune, une même religion et ayant une vaste culture intellectuelle ont sombré dans le chaos le plus total. Aujourd’hui encore on assiste à de tels scénarii. Ces facteurs ne sont que de simples moyens et non des fins. Combien de fois on entend souvent dire : « Le sénégalais est un poltron par excellence » ou que « ceci n’arrive qu’aux autres » ? Mais qui aurait pu croire que des jours sombres, comme on en assiste ces derniers temps, arriverons ; des jours où des sénégalais s’aspergent de l’essence pour s’immoler et donc mourir dans la douleur. En dépit des appels au « bon sens », on continu cas même d’assister, la mort dans l’âme, à ces scènes d’immolations terribles. Faut-il y voir la main du diable ou le malaise de tout un peuple ?
Malao Kante, Sociologue et Doctorant en Philosophie Nice.
L’exception sénégalaise s’explique, d’après certains spécialistes, par trois facteurs que sont la langue, la religion et l’éducation. La langue joue un rôle capital dans le maintien de la cohésion sociale. Son poids dans la gestion des conflits n’est pas sans importance. Au Sénégal, les circonstances ont fait qu’une langue prime sur les autres. Sans se départir des leurs, les autres ethnies acceptent d’utiliser le Wolof comme moyen de communication sociale. Une chance rarissime en Afrique noire. Aussi, la religion a plus ou moins réussi à cimenter les liens sociaux. Le modèle confrérique (source de division ailleurs) a toujours assuré son devoir de « normalisateur » en cas de contentieux. Sans doute, cela s’explique par les rapports amicaux qu’entretiennent les différentes autorités califales. Si les disciples spéculent (avec véhémence parfois) quant à la supériorité de leurs guides, les marabouts eux préfèrent la voix de la prudence et de la sagesse. Cette attitude a beaucoup contribué à purifier l’atmosphère sociale sénégalaise. A ces deux facteurs, s’ajoute l’éducation. A la différence de beaucoup de pays pauvres, le Sénégal bénéficie d’une bonne politique dans ce domaine. Les hasards de l’histoire ont fait que le pays a très vite eu des contacts avec de grandes civilisations arabes ou occidentales. Et fort heureusement, cet héritage culturel est transmis voire conservé de génération en génération. De Fouta à Salimata, on note une forte présence intellectuelle (arabisant comme produit de l’école européen ou même traditionnelle). Un peuple instruit n’est-il pas un peuple guéri ?
Toutes fois, les politiques semblent prendre pour argent comptant ces donnes : ce qui est très dangereux. Par le passé, des peuples qui ont partagé une langue commune, une même religion et ayant une vaste culture intellectuelle ont sombré dans le chaos le plus total. Aujourd’hui encore on assiste à de tels scénarii. Ces facteurs ne sont que de simples moyens et non des fins. Combien de fois on entend souvent dire : « Le sénégalais est un poltron par excellence » ou que « ceci n’arrive qu’aux autres » ? Mais qui aurait pu croire que des jours sombres, comme on en assiste ces derniers temps, arriverons ; des jours où des sénégalais s’aspergent de l’essence pour s’immoler et donc mourir dans la douleur. En dépit des appels au « bon sens », on continu cas même d’assister, la mort dans l’âme, à ces scènes d’immolations terribles. Faut-il y voir la main du diable ou le malaise de tout un peuple ?
Malao Kante, Sociologue et Doctorant en Philosophie Nice.