Quand Macky voyait le jour à Fatick, il y’a 53 ans, rien ne présageait pour lui un destin national, tout, comme un siècle plutôt, Joseph Staline né d’un père cordonnier et d’une mère servante.
La similitude de leur origine sociale les unit pourtant comme pour conforter Miguel de Unamuno pour qui : aucune mère n’a conçu un fils dans le sentiment de la patrie.
Le président Macky s’évertue à donner à une jeune nation confiance, fierté et dignité. Staline est entré dans l’histoire mondiale pour avoir écrasé l’armée hitlérienne.
D’autres hommes illustres, par leur génie propre, et obéissant à un appel, à une vocation plus haute ont remodelé le visage de leur société, si ce n’est celui de l’humanité. Ainsi se sont développées les sciences grâce aux échanges.
Senghor magnifiait le rendez-vous du donner et du recevoir.
Au XIXe siècle, El-Hadji Omar Foutiyou Tall exhortait ses coreligionnaires du Fouta, confrontés à la précarité, à émigrer vers de nouveaux horizons plus cléments. Ces premiers émigrants toucouleurs ont beaucoup contribué à l’expansion pacifique de l’islam dans la sous-région et même en Afrique centrale.
Ainsi donc, Mignou Sall, adolescent et confiant en l’avenir, quitta son village de Ndouloumadji Founébé alors dirigé par ses proches parents. Son allure altière est en parfaite harmonie avec une force physique héritée certainement de ses lointains ancêtres, les Sebé-Koliyabé. Cette caste guerrière, attachée au culte des ancêtres, fonda, sous la direction de Koli Tenguela, la dynastie des Dianankés qui durera jusqu’en 1776 avant d’être renversée par le clan des Torodbés qui proclament l’islam, religion d’Etat. L’Almamy est investi à la fois du pouvoir religieux et politique. Il en sera ainsi jusqu’à la conquête coloniale. Toutefois, l’émigration se poursuivait de plus belle.
A Fatick ou il choisit de s’installer, Mignou Sall s’évertue à travailler à la force de ses muscles, ne dédaignant pas les travaux les plus pénibles. Ce bourreau du travail ne tardera pas à être récompensé par la Providence avec son recrutement au service de l’agriculture.
J’ai personnellement connu la famille Sall pour avoir été le maitre de Macky et de sa sœur Rokhaya.
Autant le frère était brillant, autant sa sœur éprouvait des difficultés pour suivre. Ce handicap sera vite compensé par son mariage avec un brillant professeur de Mathématiques Abdoul Samba Ndiaye fondateur de And -Jef dans la capitale du Sine.
Il recrutera Macky et son frère Aliou dans son parti avant d’aller s’installer, avec son épouse Rokhaya, en France pour monnayer ses talents de scientifique.
En ces années 70-80 la débrouille était la chose la mieux partagée. Aucune entreprise, sinon celle du transporteur Antoine Khoury pratiquement délocalisée à Dakar et deux boulangeries qui n’emploient que des journaliers.
Le périmètre communal profondément envahi par les tannes, souffre de terres de culture. La ville vivait au rythme du blues.
Exception faite de quelques familles relativement fortunées : les Gassama, les Ndour et les Wade, le reste, des gens normaux vivaient de plus en plus mal sans autant tomber dans la misère.
Toutefois la vie politique tournait autour du parti socialiste qui pour occuper le terrain entretenait artificiellement des tendances, aujourd’hui irréconciliables, demain unies comme les deux doigts de la main.
Son leader Macky Gassama, homonyme du président, était le prototype même du populiste : combatif et généreux, sensible aux préoccupations des masses, toujours accessible. La petite communauté poular lui est demeurée fidèle, exception faite de quelques éléments nourris par le marxisme et l’impatience révolutionnaire à vouloir changer le mouvement du réel. Les gauchistes ont toujours péché par excès d’optimisme. Cependant Macky par son caractère conciliant, savait user de charmes sans tomber dans la vulgarité, à l’inverse Aliou En en anticonformiste,, tout aussi prompt à dénoncer les conditions de travail de ses camarades d’études au lycée Coumba Ndofféne qu’à combattre l’injustice sociale.
A présent qu’il est aux affaires, gageons qu’il mettra en pratique les idéaux pour les lesquels il a raté une fois son bac et renvoyé du lycée.
Quand Macky lui, quittait l’AJ pour le PDS en 1989, avec son diplôme d’ingénieur géologue en poche, il était désillusionné comme beaucoup de’ camarades.
La disparation de la gauche révolutionnaire en tant que pôle d’attraction était programmée. Le contrôle de la classe ouvrière lui a toujours échappé tout comme l’adhésion du petit peuple.
Son combat n’a jamais débordé le champ clos des intellectuels… Le débat politique portait plus sur le conflit idéologique sino-soviétique que sur les potentialités révolutionnaires à explorer.
Nous avons manqué aussi d’approfondir la réflexion sur le socialisme aux couleurs nationales comme l’a réussi la gauche latino-américaine (Lula, Chavez,Morales …).
De plus, Wade a porté un coup de massue décisif, qui a fait des néo-marxistes un club de soutien. A l’heure de la mondialisation, il s’agit moins d’opposer le socialisme au libéralisme que de les confondre dans le même moule pour accoucher le social-libéralisme.
Macky avec son Yonu Yokuté, fait encore rêver des millions de sénégalais, mais comme le dit François Hollande, ceux qui échouent sont ceux qui ont cessé de rêver, il s’agit de changer la réalité.
Déjà, le partage équitable des richesses produites parmi les couches sociales les plus vulnérables, est un jalon aussi important que la lutte contre la corruption ou l’instauration de l’Etat de droit qui protège les faibles et punit les voleurs de la république. Wade qui s’enorgueillit d’avoir fabriqué des milliardaires et favorisé l’émergence d’une couche de fonctionnaires surpayés, est surpris de voir où il a laissé le Sénégal et ce que le pays est devenu. Ainsi, s’explique sa rancœur et sa rage donnant raison à Marie Von-Elne pour qui distingue deux catégories d’être intelligents, ceux dont l’esprit rayonnent et ceux qui brillent : les premiers éclairent leur entourage, les seconds le plongent dans les ténèbres.
Mamadou Ndiaye
Enseignant en retraite Fatick
Email :m.ndiaye33@yahoo.fr
La similitude de leur origine sociale les unit pourtant comme pour conforter Miguel de Unamuno pour qui : aucune mère n’a conçu un fils dans le sentiment de la patrie.
Le président Macky s’évertue à donner à une jeune nation confiance, fierté et dignité. Staline est entré dans l’histoire mondiale pour avoir écrasé l’armée hitlérienne.
D’autres hommes illustres, par leur génie propre, et obéissant à un appel, à une vocation plus haute ont remodelé le visage de leur société, si ce n’est celui de l’humanité. Ainsi se sont développées les sciences grâce aux échanges.
Senghor magnifiait le rendez-vous du donner et du recevoir.
Au XIXe siècle, El-Hadji Omar Foutiyou Tall exhortait ses coreligionnaires du Fouta, confrontés à la précarité, à émigrer vers de nouveaux horizons plus cléments. Ces premiers émigrants toucouleurs ont beaucoup contribué à l’expansion pacifique de l’islam dans la sous-région et même en Afrique centrale.
Ainsi donc, Mignou Sall, adolescent et confiant en l’avenir, quitta son village de Ndouloumadji Founébé alors dirigé par ses proches parents. Son allure altière est en parfaite harmonie avec une force physique héritée certainement de ses lointains ancêtres, les Sebé-Koliyabé. Cette caste guerrière, attachée au culte des ancêtres, fonda, sous la direction de Koli Tenguela, la dynastie des Dianankés qui durera jusqu’en 1776 avant d’être renversée par le clan des Torodbés qui proclament l’islam, religion d’Etat. L’Almamy est investi à la fois du pouvoir religieux et politique. Il en sera ainsi jusqu’à la conquête coloniale. Toutefois, l’émigration se poursuivait de plus belle.
A Fatick ou il choisit de s’installer, Mignou Sall s’évertue à travailler à la force de ses muscles, ne dédaignant pas les travaux les plus pénibles. Ce bourreau du travail ne tardera pas à être récompensé par la Providence avec son recrutement au service de l’agriculture.
J’ai personnellement connu la famille Sall pour avoir été le maitre de Macky et de sa sœur Rokhaya.
Autant le frère était brillant, autant sa sœur éprouvait des difficultés pour suivre. Ce handicap sera vite compensé par son mariage avec un brillant professeur de Mathématiques Abdoul Samba Ndiaye fondateur de And -Jef dans la capitale du Sine.
Il recrutera Macky et son frère Aliou dans son parti avant d’aller s’installer, avec son épouse Rokhaya, en France pour monnayer ses talents de scientifique.
En ces années 70-80 la débrouille était la chose la mieux partagée. Aucune entreprise, sinon celle du transporteur Antoine Khoury pratiquement délocalisée à Dakar et deux boulangeries qui n’emploient que des journaliers.
Le périmètre communal profondément envahi par les tannes, souffre de terres de culture. La ville vivait au rythme du blues.
Exception faite de quelques familles relativement fortunées : les Gassama, les Ndour et les Wade, le reste, des gens normaux vivaient de plus en plus mal sans autant tomber dans la misère.
Toutefois la vie politique tournait autour du parti socialiste qui pour occuper le terrain entretenait artificiellement des tendances, aujourd’hui irréconciliables, demain unies comme les deux doigts de la main.
Son leader Macky Gassama, homonyme du président, était le prototype même du populiste : combatif et généreux, sensible aux préoccupations des masses, toujours accessible. La petite communauté poular lui est demeurée fidèle, exception faite de quelques éléments nourris par le marxisme et l’impatience révolutionnaire à vouloir changer le mouvement du réel. Les gauchistes ont toujours péché par excès d’optimisme. Cependant Macky par son caractère conciliant, savait user de charmes sans tomber dans la vulgarité, à l’inverse Aliou En en anticonformiste,, tout aussi prompt à dénoncer les conditions de travail de ses camarades d’études au lycée Coumba Ndofféne qu’à combattre l’injustice sociale.
A présent qu’il est aux affaires, gageons qu’il mettra en pratique les idéaux pour les lesquels il a raté une fois son bac et renvoyé du lycée.
Quand Macky lui, quittait l’AJ pour le PDS en 1989, avec son diplôme d’ingénieur géologue en poche, il était désillusionné comme beaucoup de’ camarades.
La disparation de la gauche révolutionnaire en tant que pôle d’attraction était programmée. Le contrôle de la classe ouvrière lui a toujours échappé tout comme l’adhésion du petit peuple.
Son combat n’a jamais débordé le champ clos des intellectuels… Le débat politique portait plus sur le conflit idéologique sino-soviétique que sur les potentialités révolutionnaires à explorer.
Nous avons manqué aussi d’approfondir la réflexion sur le socialisme aux couleurs nationales comme l’a réussi la gauche latino-américaine (Lula, Chavez,Morales …).
De plus, Wade a porté un coup de massue décisif, qui a fait des néo-marxistes un club de soutien. A l’heure de la mondialisation, il s’agit moins d’opposer le socialisme au libéralisme que de les confondre dans le même moule pour accoucher le social-libéralisme.
Macky avec son Yonu Yokuté, fait encore rêver des millions de sénégalais, mais comme le dit François Hollande, ceux qui échouent sont ceux qui ont cessé de rêver, il s’agit de changer la réalité.
Déjà, le partage équitable des richesses produites parmi les couches sociales les plus vulnérables, est un jalon aussi important que la lutte contre la corruption ou l’instauration de l’Etat de droit qui protège les faibles et punit les voleurs de la république. Wade qui s’enorgueillit d’avoir fabriqué des milliardaires et favorisé l’émergence d’une couche de fonctionnaires surpayés, est surpris de voir où il a laissé le Sénégal et ce que le pays est devenu. Ainsi, s’explique sa rancœur et sa rage donnant raison à Marie Von-Elne pour qui distingue deux catégories d’être intelligents, ceux dont l’esprit rayonnent et ceux qui brillent : les premiers éclairent leur entourage, les seconds le plongent dans les ténèbres.
Mamadou Ndiaye
Enseignant en retraite Fatick
Email :m.ndiaye33@yahoo.fr