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Acheter un mouton pour son mari: Les femmes divisées sur la question

En cette veille de fête de Tabaski, la recherche de mouton est la chose la mieux partagée. Ce devoir qui revient aux hommes, l’est aujourd’hui aussi pour les femmes. Certaines n’hésitent pas en trouver pour leur mari. Un choix qui divise la gent féminine. Reportage "Rewmi".


Rédigé par leral.net le Samedi 9 Juillet 2022 à 11:51 | | 0 commentaire(s)|

Dans la religion musulmane, c’est le chef de famille qui doit acheter un mouton à sa femme. Cependant, au fil du temps, les femmes sont devenues indépendantes et certaines d’entre elles sont financièrement stables pour pouvoir faire le sacrifice d’Abraham. L’on voit maintenant que beaucoup d’entre elles acheter le mouton de Tabaski à leur mari.

Un choix qui divise les femmes, car certaines pensent que même su l’épouse a de quoi acheter un bélier, ce devoir revient au mari. C’est le cas de Marème Fall, qui soutient qu’elle ne pense pas une seconde acheter un mouton pour son mari. « Je me dis que c’est son devoir car c’est lui le père de famille qui doit le faire pour son épouse et ses enfants », martèle-t-elle.

Un avis qu’elle partage avec une autre dame rencontrée à Castors. Sous le couvert de l’anonymat, elle indique que les femmes qui le font, le regretteront un jour. « Il suffit juste que le mari épouse une autre et elle arrête de le faire, ce qui démontre qu’elle n’était pas sincère et que ce n’est pas une bonne chose », dit-elle.

Et de renchérir : « Moi, je préfère acheter un mouton à ma mère et ma famille que de le faire pour un homme. Si tu le fais, ton mari va penser que c’est tout à fait normal, alors que cela fait partie de ses devoirs conjugaux ». Des propos que confortent M. N., qui dit en être une victime. « Chaque année, j’achetais un mouton pour mon mari mais j’ai remarqué qu’il en a fait une tradition, en se croisant les bras et en prenant son argent pour faire du voyez-moi. J’ai enfin ouvert les yeux et je l'ai mis devant ses responsabilités. Même s’il n’a pas apprécié mon geste, il est obligé d’en acheter un pour ses enfants qui le lui réclament », soutient-il.

Pis, cette dame indique ce qui l’a motivée à arrêter de le faire. « On amenait notre mouton chez ma belle-famille, qui ne voulait pas que je touche au mouton, alors qu’elle ne savait pas c’était moi qui l’achetait », regrette-t-elle.

Certaines femmes ne sont pas du même avis, elles indiquent qu’acheter du mouton pour son mari est une bonne chose, s’il n’en a pas les moyens. Astou Diop, une dame d’une cinquantaine d’années, est du même avis. « Si la femme peut le faire, cela conforte sa place dans la maison, car on ne l’achète pas pour le mari mais pour les enfants que vous partagez », dit-elle. En femme exemplaire, elle reste convaincue qu’une femme qui s’acquitte de ce devoir, sera bien respectée par son mari. « Ton mari aura de l’estime pour toi, car il saura que tu n’es pas là que pour le matériel », précisait-elle.

Astou Diop souligne qu’aujourd’hui, l’on voit beaucoup de femmes plus nanties que leur mari. « Aider son mari sans arrière-pensée, reste bénéfique pour tout musulman en cette veille de fête, où les pères de famille ne dorment que d’un seul œil avec cette crise qui secoue le monde », ajoute-t-elle

Ndèye Fatou Kébé