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Lundi 14 Avril 2025

Affaire Moussa Fall – Ibrahima Dramé : La justice a tranché




Inculpé pour complot contre l’autorité de l’État, menaces d’assassinat et outrages visant le Général Moussa Fall, ainsi que les colonels Abdou Mbengue et Cheikh Faye, l’ancien officier de gendarmerie Ibrahima Dramé devra finalement s’expliquer devant le tribunal correctionnel. Selon "L’Observateur", le Doyen des juges, dans une ordonnance de non-lieu partiel rendue le 10 février, a écarté l’accusation de complot, faute de preuves d’une entente avec d’autres personnes. En revanche, les charges liées aux menaces de mort et aux outrages proférés contre des commandants de la force publique, ont été maintenues, scellant ainsi la voie d’un procès à venir, lit-on dans "Senenews".

L’ex commandant de la Gendarmerie, Ibrahima Dramé, comparaîtra donc prochainement devant le tribunal correctionnel. Ainsi en a décidé le magistrat Abdoul Aziz Diallo, Doyen des juges d’instruction du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, dans son ordonnance de non-lieu partiel et de renvoi devant le tribunal correctionnel, rendue publique le 10 février dernier, comme le rapporte "L’Observateur".

L’ancien officier de Gendarmerie avait été inculpé et placé sous mandat de dépôt le 28 février 2024, à la suite d’une plainte de la Gendarmerie déposée par Me Baboucar Cissé. Il lui était reproché d’avoir fomenté un complot contre l’autorité de l’État et proféré des menaces de mort, ainsi que des outrages à l’encontre du Général Moussa Fall, du colonel Abdou Mbengue, commandant de la Légion de Dakar et du colonel Cheikh Faye, commandant de la Légion de Gendarmerie.

Dans sa décision, consultée par "L’Observateur", le juge d’instruction a écarté une partie des accusations, notamment celle de complot contre l’autorité de l’État. En s’appuyant sur les articles 72 et 73 du Code pénal, il rappelle que le complot suppose un accord secret entre plusieurs personnes, avec l’intention de renverser l’ordre constitutionnel, de troubler la succession des autorités ou d’inciter les citoyens à se soulever contre l’État. Or, constate-t-il, « il ne résulte pas des éléments objectifs de la procédure, que l’inculpé Ibrahima Dramé se soit concerté avec un ou plusieurs autres individus, d’où l’absence d’une résolution commune d’agir. Qu’il échet dire n’y avoir lieu à suivre davantage contre lui du chef de complot contre l’autorité de l’État ».

"L’Observateur" précise que le cœur du dossier reste désormais les propos menaçants adressés à ses anciens supérieurs. Dans un message adressé au Général Moussa Fall, l’ex-gendarme laisse éclater sa rancune : « Tu m’as radié de la gendarmerie, mais tu vivras pire que ce que tu m’as fait endurer. Je connais le nom de ton épouse, de ton fils et de tes proches. Je n’ai pas peur de toi parce que la fin de ton pouvoir est pour bientôt. Et pour quelqu’un qui a passé plus d’un an en prison, la peur n’existe plus parce que je n’ai plus rien à perdre. (…) J’ai passé plus de deux mois dans la même chambre avec Bassirou Diomaye Faye au Cap Manuel, et cela n’est pas négligeable… ».

Toujours selon "L’Observateur", dans d’autres messages, il s’en prend directement aux colonels Abdou Mbengue et Cheikh Faye : « Merci pour tout. Je ne perdrai pas mon temps à rechercher un boulot. J’irai là où je peux me servir des armes, parce que j’ai été formé pour. Advienne que pourra ». Puis il ajoute : « Vous êtes maintenant fiers d’avoir contribué à faire aboutir… Une chose est sûre, Salif Sadio ne sera pas plus casamançais que moi ».

Interrogé par les enquêteurs, Ibrahima Dramé a reconnu être l’auteur de ces messages, comme l’indique "L’Observateur". Il explique les avoir envoyés sous le coup de l’émotion, alors qu’il traversait une période sombre, marquée par son incarcération. Lors de son audition, il a toutefois précisé qu’il n’a jamais eu l’intention de passer à l’acte. Concernant ses allusions aux armes et à la Casamance, Dramé a déclaré, selon les informations de "L’Observateur", avoir simplement voulu exprimer son désir de retourner dans son village natal, pour s’adonner à la chasse.
Mame Fatou Kébé






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