Ce présent rapport visité par votre site Leral.net, a été établi sous la direction générale de la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Vera Songwe, et sous la supervision du Directeur de la Division de l’intégration régionale et du commerce, Stephen Karingi, ainsi que du Directeur par interim de la Division de la macroéconomie et de la gouvernance, Bartholomew Armah.
Comment vivent ou pourraient vivre les populations des bidonvilles sous mesures de confinement ? Plusieurs situations ont été sondées par la CEA.
L’impact des mesures de confinement dans les bidonvilles
Environ 56 % de la population urbaine africaine vit dans des bidonvilles où il est pratiquement impossible de suivre les recommandations de l’OMS concernant le lavage régulier des mains, la distanciation sociale et l’évitement des lieux bondés.
Les mesures de confinement n’y sont guère envisageables, car les résidents vivent souvent au jour le jour, grâce à des emplois informels qui nécessitent des contacts avec d’autres personnes, et il est impensable de rester chez soi. Dans un tel contexte, des mesures de confinement ne sont pas possibles.
Voici ce qu’indiquent les données émergentes concernant un peu moins de 2 000 habitants vivant en confinement dans cinq bidonvilles kényans :
Plus de 75 % des résidents ont quitté le foyer en moyenne trois fois en 24 heures ;
Bien que 95 % des zones publiques disposent de stations de lavage des mains, 32 % des ménages n’ont pas les moyens d’acheter du savon supplémentaire pour se laver les mains et 84 % n’ont pas les moyens d’acheter du désinfectant ;
Bien que le taux d’utilisation des masques semble élevé (73 %), quelque 19 % des personnes interrogées n’ont pas pu s’en procurer ;
Soixante-seize pour cent des personnes interrogées déclarent que leur plus grand besoin non satisfait aujourd’hui est la nourriture, 98 % d’entre elles précisant que cela est dû au COVID-19 ;
En conséquence, 70 % d’entre elles déclarent sauter des repas ou manger moins.
Les habitants des bidonvilles peuvent également être plus vulnérables aux conséquences extrêmes du COVID-19 : la prévalence des maladies chroniques qui prédisposent aux complications les plus graves du COVID-19, comme l’hypertension, l’obésité ou le diabète, est plus importante au sein des populations vivant dans la pauvreté.
De plus, l’accès aux services et au personnel de santé est très limité dans les bidonvilles. Il existe un risque que la propagation du virus dans les bidonvilles provoque des flambées de contaminations dans le reste des pays touchés.
Les gouvernements peuvent travailler avec les organisations communautaires pour assurer la communication des informations sanitaires liées au COVID-19 et pour améliorer l’accès aux stations de lavage des mains et aux masques à des prix abordables.
Des enquêtes téléphoniques rapides, comme celles menées par le Ministère kényan de la santé, peuvent être utilisées pour recueillir des informations sur les connaissances, les attitudes et les pratiques, afin de cerner le comportement des résidents, les difficultés liées aux mesures préventives, les idées fausses sur la transmission et les vulnérabilités des moyens d’existence.
Comment vivent ou pourraient vivre les populations des bidonvilles sous mesures de confinement ? Plusieurs situations ont été sondées par la CEA.
L’impact des mesures de confinement dans les bidonvilles
Environ 56 % de la population urbaine africaine vit dans des bidonvilles où il est pratiquement impossible de suivre les recommandations de l’OMS concernant le lavage régulier des mains, la distanciation sociale et l’évitement des lieux bondés.
Les mesures de confinement n’y sont guère envisageables, car les résidents vivent souvent au jour le jour, grâce à des emplois informels qui nécessitent des contacts avec d’autres personnes, et il est impensable de rester chez soi. Dans un tel contexte, des mesures de confinement ne sont pas possibles.
Voici ce qu’indiquent les données émergentes concernant un peu moins de 2 000 habitants vivant en confinement dans cinq bidonvilles kényans :
Plus de 75 % des résidents ont quitté le foyer en moyenne trois fois en 24 heures ;
Bien que 95 % des zones publiques disposent de stations de lavage des mains, 32 % des ménages n’ont pas les moyens d’acheter du savon supplémentaire pour se laver les mains et 84 % n’ont pas les moyens d’acheter du désinfectant ;
Bien que le taux d’utilisation des masques semble élevé (73 %), quelque 19 % des personnes interrogées n’ont pas pu s’en procurer ;
Soixante-seize pour cent des personnes interrogées déclarent que leur plus grand besoin non satisfait aujourd’hui est la nourriture, 98 % d’entre elles précisant que cela est dû au COVID-19 ;
En conséquence, 70 % d’entre elles déclarent sauter des repas ou manger moins.
Les habitants des bidonvilles peuvent également être plus vulnérables aux conséquences extrêmes du COVID-19 : la prévalence des maladies chroniques qui prédisposent aux complications les plus graves du COVID-19, comme l’hypertension, l’obésité ou le diabète, est plus importante au sein des populations vivant dans la pauvreté.
De plus, l’accès aux services et au personnel de santé est très limité dans les bidonvilles. Il existe un risque que la propagation du virus dans les bidonvilles provoque des flambées de contaminations dans le reste des pays touchés.
Les gouvernements peuvent travailler avec les organisations communautaires pour assurer la communication des informations sanitaires liées au COVID-19 et pour améliorer l’accès aux stations de lavage des mains et aux masques à des prix abordables.
Des enquêtes téléphoniques rapides, comme celles menées par le Ministère kényan de la santé, peuvent être utilisées pour recueillir des informations sur les connaissances, les attitudes et les pratiques, afin de cerner le comportement des résidents, les difficultés liées aux mesures préventives, les idées fausses sur la transmission et les vulnérabilités des moyens d’existence.
L’impact des mesures de confinement sur la sécurité alimentaire
Parmi les questions les plus sensibles auxquelles sont confrontés les décideurs, figure l’impact des mesures de confinement liées à la pandémie de COVID-19 sur la sécurité alimentaire. Ces effets sont de quatre ordres :
1. Accès à la nourriture : En Afrique de l’Est, la demande de nourriture aurait diminué pour la proportion importante de la population qui dépend de salaires journaliers, en raison d’un manque de revenus et d’un pouvoir d’achat réduit. Selon les estimations du Programme alimentaire mondial, 56 millions d’enfants africains sont privés de repas et de collations nutritives à cause de la fermeture des écoles.
2. Distribution : La distribution des denrées alimentaires est beaucoup plus intensive en main-d’oeuvre dans les pays en développement et plus organisée et automatisée dans les pays riches. Les restrictions de mouvement, les fermetures de frontières, la réduction des heures de travail, les quarantaines volontaires et les couvre-feux nocturnes affectent la logistique et réduisent l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement.
En Afrique de l’Est, ces restrictions ont créé une pression à la hausse sur les prix des denrées alimentaires de base et ont particulièrement touché les commerçants transfrontaliers informels, dont environ 80 % sont des femmes. De nouvelles données empiriques donnent à penser que le nombre de camions livrant des marchandises à la frontière entre l’Ouganda et le Kenya, a chuté de 40 à 50 %.
3. Production : La disponibilité de vivres pour les ménages entre le milieu et la fin de 2020, pourrait également être affectée si l’accès aux semences et aux intrants agricoles devient limité. Il a été signalé que les mesures de confinement entravent déjà les inspections des exploitations agricoles par les banques, inspections nécessaires pour fournir des crédits aux exploitants en vue de l’achat d’intrants.
4. Aggravation des problèmes : Les restrictions découlant de mesures de confinement, notamment les restrictions de mouvement, les couvre-feux et les fermetures d’aéroports, contrarieraient les efforts de lutte contre l’infestation de criquets pèlerins qui menace les cultures et les moyens de subsistance en Afrique de l’Est.
Les importations africaines d’aliments de base sont menacées par les restrictions et les limitations à l’exportation imposées par plusieurs de ses principaux fournisseurs, notamment le Viet Nam et le Myanmar pour le riz, ainsi que la Russie pour le blé. Les restrictions dans d’autres pays, comme l’Inde, perturbent également les importations de denrées alimentaires de base.
1. Accès à la nourriture : En Afrique de l’Est, la demande de nourriture aurait diminué pour la proportion importante de la population qui dépend de salaires journaliers, en raison d’un manque de revenus et d’un pouvoir d’achat réduit. Selon les estimations du Programme alimentaire mondial, 56 millions d’enfants africains sont privés de repas et de collations nutritives à cause de la fermeture des écoles.
2. Distribution : La distribution des denrées alimentaires est beaucoup plus intensive en main-d’oeuvre dans les pays en développement et plus organisée et automatisée dans les pays riches. Les restrictions de mouvement, les fermetures de frontières, la réduction des heures de travail, les quarantaines volontaires et les couvre-feux nocturnes affectent la logistique et réduisent l’efficacité de la chaîne d’approvisionnement.
En Afrique de l’Est, ces restrictions ont créé une pression à la hausse sur les prix des denrées alimentaires de base et ont particulièrement touché les commerçants transfrontaliers informels, dont environ 80 % sont des femmes. De nouvelles données empiriques donnent à penser que le nombre de camions livrant des marchandises à la frontière entre l’Ouganda et le Kenya, a chuté de 40 à 50 %.
3. Production : La disponibilité de vivres pour les ménages entre le milieu et la fin de 2020, pourrait également être affectée si l’accès aux semences et aux intrants agricoles devient limité. Il a été signalé que les mesures de confinement entravent déjà les inspections des exploitations agricoles par les banques, inspections nécessaires pour fournir des crédits aux exploitants en vue de l’achat d’intrants.
4. Aggravation des problèmes : Les restrictions découlant de mesures de confinement, notamment les restrictions de mouvement, les couvre-feux et les fermetures d’aéroports, contrarieraient les efforts de lutte contre l’infestation de criquets pèlerins qui menace les cultures et les moyens de subsistance en Afrique de l’Est.
Les importations africaines d’aliments de base sont menacées par les restrictions et les limitations à l’exportation imposées par plusieurs de ses principaux fournisseurs, notamment le Viet Nam et le Myanmar pour le riz, ainsi que la Russie pour le blé. Les restrictions dans d’autres pays, comme l’Inde, perturbent également les importations de denrées alimentaires de base.