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Ainsi le Sénat ne sera pas supprimé ! Les Assises nationales encore foulées aux pieds

Rédigé par leral.net le Vendredi 1 Juin 2012 à 14:17 | | 0 commentaire(s)|

La nouvelle majorité, soucieuse de tactiques politiciennes pour recaser des responsables frustrés, s’illustre par un rétropédalage frisant la démagogie, en décidant de ne pas supprimer le Sénat. Ce point a toujours été inscrit en première ligne de la « Charte de bonne gouvernance des Assises nationales ». Ainsi, Macky Sall, qui demeure toujours chef de parti, vient de rater un autre rendez-vous avec l’Histoire.


Ainsi le Sénat ne sera pas supprimé ! Les Assises nationales encore foulées aux pieds
Le porte-parole du gouvernement, Serigne Mbaye Thiam, vient de jeter un pavé dans la mare des adeptes d’une rupture annoncée, en informant que le Sénat ne sera pas supprimé. Pardi ! La création de l’institution dirigée par Pape Diop avait soulevé une levée de boucliers de l’opposition qui avait subi une bérézina durant la présidentielle de la même année. Pourtant, la suppression du Sénat était une recommandation des Assises nationales auxquelles Macky Sall avait souscrit entre les deux tours de la dernière présidentielle.

« La suppression du Sénat fait partie des conclusions des Assises nationales. La question doit être discutée au sein de la large coalition « Benno Bokk Yakaar », pour que cette institution soit supprimée ou, à la limite, qu’elle subisse une réforme. Le Sénat a été ressuscité par Me Abdoulaye Wade après l’avoir supprimé, uniquement pour satisfaire sa clientèle politique. Il ne peut rien apporter aux Sénégalais dans sa composition actuelle », a récemment déclaré dans le quotidien ‘’L’Observateur’’ le professeur Pape Demba Sy. Pourquoi alors ce revirement spectaculaire ? Une esquisse de réponse réside dans les tactiques politiciennes au sein de la nouvelle majorité présidentielle, soucieuse de recaser des responsables politiques frustrés par les investitures pour la députation.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, vers la fin des années 90, le Parti socialiste, qui avait, lors des locales de 1996, sectionné Dakar en autant de communes d’arrondissements que de coordinations, avait créé pour la première fois le Sénat, après avoir augmenté le nombre de députés de 120 à 150. Il s’git du fameux amendement Niadiar Sène qui avait été décrié par l’opposition à Abdou Diouf. Les mêmes critiques avaient été formulées contre l’institution de la vice-présidence en 2009. A chaque fois que Wade créait une nouvelle institution, l’opposition qui en contestait la nécessité liait son existence au supposé plan de dévolution monarchique du pouvoir. Qui n’était, en réalité, qu’une simple vue de l’esprit. En définitive, Macky Sall qui n’a pas encore rendu publique sa déclaration de patrimoine et qui demeure toujours chef de parti, qui a une pléthore de ministres-conseillers, vient de rater un autre rendez-vous avec les recommandations des Assises nationales.

Babacar Faye