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Alain Clerc (Secrétaire exécutif de la Fondation du Fonds de solidarité numérique) : ‘Wade délire’

Accusé de détournements de fonds par Me Wade, Alain Clerc, le Secrétaire exécutif de la Fondation du Fonds de solidarité numérique (Fsn), charge le chef de l'Etat : ‘Ses accusations sont non seulement délirantes, mais elles sont infondées’. Dans l’entretien exclusif qu’il nous a accordé, le Suisse ne ménage pas Me Abdoulaye Wade, père fondateur du Fonds de solidarité numérique (destiné à réduire le gap numérique entre le Nord et le Sud.


Rédigé par leral.net le Samedi 31 Octobre 2009 à 12:03 | | 4 commentaire(s)|


Wal Fadjri : Qu’avez-vous à répondre aux graves accusations de détournement portées contre vous par le président Abdoulaye Wade ?

Alain Clerc : Ces accusations sont non seulement abracadabrantes, voire délirantes, mais elles sont totalement infondées. J’imagine qu’elles proviennent de personnes désireuses de nuire et de discréditer la démarche que nous avons engagée depuis la Conférence de Bamako en 2000 : ‘L’Afrique et les Tic’, avec le soutien très actif du président Alpha O. Konaré et que nous avons poursuivie avec le lancement du Fonds mondial de solidarité numérique (Fsn). Il faut cependant noter que le président Wade a déjà usé de propos similaires au sujet d’autres institutions africaines ou internationales, notamment la Fao et tout particulièrement à l’égard de son Directeur général, le Sénégalais Jacques Diouf, avant d’être, sauf erreur, vertement remis en place par le représentant des Etats-Unis.

Dès le départ, nous étions mus, au Secrétariat du Fsn, par une forte ambition : saisir l’opportunité de la transition d’une société industrielle vers une société de l’information pour promouvoir une plus grande équité et une véritable solidarité dans la société de l’information, en d’autres termes, permettre à tous d’accéder aux connaissances. Cet accès est une condition essentielle du développement et à la bonne gouvernance. Or, cet objectif ne peut être réalisé sans une forte volonté politique et des engagements contraignants de la part des principaux acteurs concernés, notamment les pouvoirs publics (les Etats et les collectivités locales), le secteur privé et la société civile. Le Fsn exprimait cette volonté partagée de parvenir ensemble à une inclusion de tous dans la société de l’information. Le mécanisme que nous avons proposé pour parvenir à ce but est ‘la contribution de 1 % de solidarité numérique’. C’est un nouveau mécanisme financier qui n’obère pas les finances publiques et qui peut rapporter plusieurs milliards d’euros chaque année.

Malheureusement, cette démarche a buté sur l’opposition farouche des milieux néo-libéraux, notamment des porte-paroles les plus extrémistes de cette mouvance pour qui seuls les mécanismes du marché et la charité peuvent répondre aux besoins des pays en développement. Or, nous constatons aujourd’hui les graves conséquences, notamment pour les pays en développement, de ces théories néo-libérales. Les critiques formulées aujourd’hui par le président Wade s’inscrivent dans cette vision néo-libérale.

Wal Fadjri : La réunion a eu lieu à Dakar sans vous. Pourquoi ?

Alain Clerc : Il est évidemment plus facile de critiquer lorsque l’on bâillonne la vérité. Je n’étais pas invité et j’ai même été verbalement menacé. Il était, dès lors, aisé de dénigrer. Cela étant, on peut museler toute opposition, mais cela n’empêchera pas les idées justes de progresser. Je suis convaincu que nous gagnerons notre combat pour une plus grande solidarité numérique. Car au lieu de profiter aux plus démunis, les théories néo-libérales exacerbent les disparités et aggravent tous les jours le fossé numérique. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui engagent aujourd’hui tant de jeunes et talentueux africains à quitter leur patrie au péril de leur vie pour rejoindre l’Europe ou l’Amérique du Nord. Et si, selon les théories néo-libérales, les mécanismes de marché permettaient seuls (avec la charité) de réduire les disparités, croyez-moi, nous le saurions !

Wal Fadjri : Qu’avez-vous réalisé en tant que secrétaire exécutif au Fonds mondial de solidarité numérique ?

Alain Clerc : Il m’est désagréable de souligner nos réalisations et les succès que nous avons enregistrés. Je me bornerai aux plus évidents. Toutefois, avant de les évoquer, permettez-moi de situer notre action. Le Fonds mondial intervient au moment où l’aide internationale diminue fortement. Reportez-vous aux données du Comité pour le développement de l’Ocde. Alors que l’aide internationale devait augmenter de près de 50 milliards de dollars par année pour atteindre les Objectifs du millénaire, elle diminue. Certains pays du Nord ont réduit leur aide de plus de 15 % de 2006 à 2008 et la tendance à la baisse se renforce. Nous avons pensé, en suivant d’ailleurs les propositions du président Jacques Chirac, qu’il fallait dès lors promouvoir de nouveaux mécanismes de financement pour le développement. Le président Chirac a, lui, proposé une taxe sur les billets d’avion. L’idée était judicieuse, pourtant en dépit d’énormes moyens diplomatiques et politiques, la France n’est pas parvenue à entraîner les autres Etats dans cette direction. Le Fsn a, lui, proposé une démarche ambitieuse et triplement gagnante, ‘la contribution de 1% de solidarité numérique’. Elle ne coûte rien aux Etats et aux collectivités publiques qui l’appliquent, elle favorise le développement de l’activité industrielle des entreprises numériques en leur ouvrant de nouveaux marchés et elle répond aux attentes des pays en développement. Qui plus est, elle est universelle, mais comme elle est perçue sur les transactions numériques, elle affecte essentiellement les pays riches qui sont les plus grands consommateurs de produits numériques. Elle profite donc aux pays en développement.

En moins de trois ans, nous sommes parvenus, au terme d’un engagement inimaginable du tout petit Secrétariat que nous sommes, à faire endosser ce principe par plus de 150 chefs d’Etat et de rassembler autour de notre initiative l’ensemble du ‘Groupe des 77 + la Chine’ lors de l’Assemblée générale des Nations Unies de l’année passée. De plus, à travers des projets pilote avec les villes de Genève et de Lausanne, nous avons démontré que cette contribution fonctionnait parfaitement et qu’elle était même positivement ressentie par les entreprises qui devaient la payer ! Rappelons, dans ce même contexte, que le principe du prélèvement du 0,7 % du Pib des pays de l’Ocde pour l’aide publique au développement a été lancé il y a 40 ans à l’initiative du Premier ministre canadien Lester Pearson et qu’il n’est pleinement réalisé à ce jour que par trois ou quatre Etats. A côté de cet engagement couronné de succès sur le plan politique et en dépit de moyens très insuffisants, nous avons consacré plus de 50 % de nos fonds à des projets concrets sur le terrain dans les pays en développement. C’est paradoxalement parce que nous avons réussi que les milieux néo-libéraux se sont déchaînés et tentent, par tous les moyens, de nous vilipender.

‘Le Fsn est désormais l’affaire de tous ses membres. En faire une organisation proprement africaine serait un immense gâchis. D’ailleurs, une majorité d’Etats africains s’y opposeront’.

Wal Fadjri : Le Fonds mondial de solidarité numérique n’est-il pas une initiative africaine ?

Alain Clerc : Le Fsn est certes d’inspiration africaine, mais il résulte d’un accord adopté dans le cadre du Sommet mondial sur la société de l’information (Smsi) et de l’Assemblée générale des Nations Unies. A côté de l’Afrique, il a donc été porté également par les pays d’Asie, d’Amérique latine et de l’Europe. Et comme le Smsi était ouvert aux collectivités locales, à la société civile et au secteur privé, le Fsn est la première organisation internationale qui comprend, à côté des Etats, des représentants de ces différents milieux. Parmi les vingt-six membres fondateurs, onze ne sont pas originaires de l’Afrique. Faut-il aujourd’hui renvoyer ces membres fondateurs ? Faut-il dire aux dizaines d’entreprises internationales qui soutiennent l’idée d’une contribution de solidarité numérique que ce principe doit être abandonné ?

Même si dans le passé, le président Wade fut, à côté notamment des présidents Obasanjo (Nigeria), Bouteflika (Algérie) et Fernandez (République Dominicaine), l’un des chantres du Fsn, il n’en est évidemment pas le propriétaire. Le Fsn est devenu une véritable organisation internationale. Les derniers soutiens reçus l’attestent tout particulièrement. Ils proviennent de tous les pays de l’Oci et de l’Ompi (encore en octobre 2009). Le Fsn est donc désormais l’affaire de tous ses membres. En faire une organisation proprement africaine serait un immense gâchis. D’ailleurs, une majorité d’Etats africains s’y opposeront.

Wal Fadjri : Le transfert du siège du Fonds mondial de solidarité numérique en Afrique serait-il bénéfique ?

Alain Clerc : Cette idée avait été avancée par le président Abdoulaye Wade à Bamako, lors d’une réunion du Conseil de Fondation du Fsn. Il proposait même qu’une nouvelle fondation africaine soit installée dans les bureaux de la présidence de la République du Sénégal. Une majorité d’Etats africains s’y sont fortement et carrément opposés. Et ils avaient évidemment raison. Une fondation strictement africaine n’a aucun sens, car elle n’aura pas les moyens de sa politique. Elle agira tout au plus comme une petite Ong locale. Elle pourra, peut-être, au début, trouver quelques appuis de différentes entreprises tout heureuses de se dédouaner en fournissant quelques poignées de dollars, mais son action restera extrêmement marginale. Elle ne répondra pas aux exigences d’une plus grande justice Nord-Sud. De telles actions avaient été proposées par Alain Madelin et furent aveuglément soutenues par le président Wade au début 2008. Elles ont coûté fort cher et n’ont abouti à strictement aucun résultat.

Wal Fadjri : La dissolution du Fonds mondial de solidarité numérique est-elle une bonne solution ?

Alain Clerc : La dissolution du Fonds en tant que fondation de droit suisse est une idée que le Secrétariat du Fsn a lui-même lancée avec l’appui du Conseil de Fondation lorsque M. Guy-Olivier Segond présidait le Fsn. J’ai œuvré en ce sens de concert avec l’ancien ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Cheikh Tidiane Gadio, avec un grand succès puisque cette idée a été reprise par le ‘Groupe pilote sur les financements innovants pour le développement’ qui comprend 55 Etats du Nord et du Sud (voir la Déclaration de Conakry : http://www.leadinggroup.org/rubrique1.html). L’idée défendue avec force par Cheikh Tidiane Gadio visait à mettre, en lieu et place de la fondation de droit suisse, une vraie organisation internationale qui avait l’avantage d’être à la fois plus transparente et plus ouverte à l’ensemble des acteurs intéressés. Cette démarche passait donc par la dissolution du Fsn en tant que fondation de droit suisse.

Wal Fadjri : Avez-vous la conscience tranquille ?

Alain Clerc : Ma conscience personnelle n’est pas en cause. Les succès du Fsn relèvent de l’engagement de tout un groupe de personnes au Secrétariat et en dehors du Secrétariat qui nous ont constamment apporté leur soutien. Nous avons mis en place une dynamique qui a rencontré un immense succès sur le plan mondial. Le président Wade l’a d’ailleurs lui-même constaté. Il fut lui-même un ardent défenseur du Fsn, de la ‘contribution de 1% de solidarité numérique’ et du travail du secrétariat jusqu’au début 2008. A cette époque, il m’adressait encore publiquement ses plus vives félicitations. Tout cela figure dans les rapports du Conseil de Fondation.

J’aimerais également souligner que nous avons rencontré au Sénégal de très nombreuses personnes et personnalités qui, fort heureusement, continuent de nous soutenir. C’est le cas dans toute l’Afrique et sur tous les continents. C’est également l’attitude des représentants de tous les milieux diplomatiques sans exception à Genève avec lesquels nous avons toujours très étroitement travaillé. C’est encore le cas des représentants de la société civile, de nombreuses organisations internationales, en particulier de l’Oif, et du secteur privé. J’ai donc la conscience d’un travail bien fait et j’aimerais saisir cette occasion pour remercier tous ceux qui vont encore se battre pour une société de l’information plus solidaire. C’est indispensable si nous voulons créer les conditions d’une société mondiale plus harmonieuse. Le Secrétariat du Fsn, à travers son engagement, a sans aucun doute participé à cet effort.

Propos recueillis à Genève par El Hadji Gorgui Wade NDOYE (ContinentPremier.Com)

Pape Alé Niang


1.Posté par Docteur FAlilou SENGHOR le 31/10/2009 18:24 | Alerter
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Il a dit que le Président délire !

Notre digne pays ne mérite ces tutoiements à l'endroit de nos autorités.

Mais hélas, Wade yondiar, occupe une place trop visible au panthéon du burlesque.


Comment peut -on comprendre que Wade passe sont temps à "séguraïser" des Européens qui l'insultent avec un ton de plus en plus moqueur.

2.Posté par la thiessoise le 31/10/2009 18:51 | Alerter
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prési yak sa domm yéna dioxé exemple bi ! kouma néx detourné légui !!!!

3.Posté par AFP le 31/10/2009 19:13 | Alerter
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Sénégal: un "cadeau" de 133.000 euros, le président Wade accusé de banaliser la corruption
DAKAR (AFP) - 31.10.2009 12:10

La valise contenant 133.000 euros remise à un agent du FMI à Dakar en guise de "cadeau d'adieu", soulève une polémique d'une ampleur sans précédent au Sénégal, où médias et représentants de la société civile fustigent une "banalisation de la corruption" par le président Abdoulaye Wade.

Le Président du Sénégal, Abdoulaye Wade, lors d une conférence de presse, le 07 septembre 2009 à Dakar Le Président du Sénégal, Abdoulaye Wade, lors d'une conférence de presse, le 07 septembre 2009 à Dakar

La valise contenant 133.000 euros remise à un agent du FMI à Dakar en guise de "cadeau d'adieu", soulève une polémique d'une ampleur sans précédent au Sénégal, où médias et représentants de la société civile fustigent une "banalisation de la corruption" par le président Abdoulaye Wade.


En début de semaine, le Fonds monétaire international (FMI) avait expliqué qu'un de ses agents avait reçu de la présidence sénégalaise pas moins de "100.000 euros et 50.000 dollars (33.000 euros)", ajoutant que l'argent avait été restitué.
AFP/Archives -

La valise contenant 133.000 euros remise à un agent du FMI à Dakar en guise de "cadeau d'adieu", soulève une polémique d'une ampleur sans précédent au Sénégal, où médias et représentants de la société civile fustigent une "banalisation de la corruption" par le président Abdoulaye Wade.

"Wade, distributeur automatique du palais", a titré, sans ambages, le journal privé Le Quotidien vendredi, en grosses lettres à sa une.

En début de semaine, le Fonds monétaire international (FMI) avait expliqué qu'un de ses agents avait reçu de la présidence sénégalaise pas moins de "100.000 euros et 50.000 dollars (33.000 euros)", ajoutant que l'argent avait été restitué.

Le président Wade avait confirmé à l'institution internationale "avoir organisé la remise" de cet argent, le 25 septembre, au représentant-résident du FMI à Dakar qui achevait sa mission dans le pays. Ce fonctionnaire, qui avait bien souvent critiqué la gestion des fonds publics au Sénégal, s'était vu offrir une valise pleine de billets après un dîner avec M. Wade.

Le président, âgé de 84 ans, au pouvoir depuis 2000 et bien décidé à se représenter en 2012, n'a pas commenté de vive voix l'affaire. Mais, dans un communiqué, il a mis en avant "la coutume".

"Selon nos traditions, lorsque quelqu' un, qui est resté longtemps chez nous, nous quitte, on lui offre un cadeau, soit en nature soit en une modeste somme d?argent pour lui permettre d?acheter lui-même ses souvenirs pour sa famille", a plaidé Me Wade.

Le président a expliqué qu'il avait omis de "préciser la somme" à remettre au visiteur, "car il y avait une pratique", et que son aide de camp s'était, en fait, "trompé" sur le montant.

Le colonel ainsi mis en cause "a-t-il confondu les coupures de 500 euros et celles de 50?", a demandé ironiquement le journal Sud, tandis que Le Quotidien reprochait au président de "banaliser la pratique de la corruption".

Des sociologues, interrogés par d'autres médias sur cette "tradition", ont conclu que celle-ci "a bon dos".

"Dans le registre des sociétés africaines traditionnelles, lorsqu'on donne un cadeau, c'est pour raffermir les relations sociales", a souligné le sociologue Djiby Diakhate. Il a estimé que l'argent offert à l'agent du FMI visait plutôt à "l'amener à avoir une position favorable au Sénégal" et constituait une "pratique corruptive".

A Dakar, les langues se délient pour évoquer les présents remis, au Palais, à diverses personnalités, syndicales, politiques, religieuses, etc.

"La présidence appelle des syndicalistes, nuitamment, pour leur donner des enveloppes" a ainsi déclaré à l'AFP le secrétaire général de la fédération générale des travailleurs du Sénégal (FGTS), Sidya Ndiaye. "Des subsides et des véhicules 4x4 ont aussi été donnés pour diviser le mouvement social enseignant", a-t-il assuré.

Pour le coordonnateur du Forum civil (branche sénégalaise de Transparency International), Mouhamadou Mbodj, interrogé par l'AFP, le président s'est "disqualifié" pour "gérer les ressources publiques dans un pays où la majorité des ménages vivent en-dessous du seuil de la pauvreté".

"Dès que M. Wade évoquera la bonne gouvernance, les gens souriront", dit-il.

Il y a un mois, M. Wade avait déjà dû défendre la gestion d'une agence nationale dirigée par son fils, Karim, très critiquée dans le livre d'un journaliste sénégalais ( Abdou Latif Coulibaly, "Comptes et mécomptes de l'Anoci").

Le Parti socialiste (opposition) a accusé le président d'avoir installé "un système fait de népotisme et de clientélisme" et demandé au FMI et aux partenaires du Sénégal de "sévir" à son encontre.

© 2009 AFP

4.Posté par La conscience le 01/11/2009 13:41 | Alerter
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Réponse à M.Tamba Danfakha à propos de sa proposition de Moustapha Niasse comme candidat unique de l'opposition

Cher M. Tamba Danfakha

Je ne suis pas politicien comme vous, mais j'aime profondément le Sénégal. Je n'irai pas, non plus, jusqu'à parler à visage découvert. Pas parce que ce je vais dire soit mauvais, mais simplement du fait que sous le nom « La Conscience » je suis de tous les combats justes.

Je ne vous connais pas et j'ignore pourquoi vous avez si profondément réfléchi, pour écrire ce texte qui, j'en suis sûr, vous a pris assez de votre temps, tellement je le trouve pertinent et détonnant de vérité. J'avoue au passage, que j'aurais bien voulu et tout autant, raisonner comme vous le faites si habilement, en démontrant toutes ces évidences de cette manière mathématique, que je n'aurais jamais réussi à faire comme vous. Mon intervention n'aura donc que deux modestes buts essentiels à viser et qui sait, à atteindre, pourquoi pas ?

Le premier sera de saluer votre justesse de vue, sans oublier de m'incliner sagement, pour louer comme il le faut la profondeur de vos connaissances en politique, voire en histoire politique et autres.

Mon second point de vue tout aussi prétentieux que le premier, sera axé sur mon envi de vous dire mon embarras, quant au choix de M. Moustapha Niasse tel que vous le dites, comme unique candidat de l'opposition en 2012. Pour tout dire, contrairement à vous je connais en bien M. Niasse, même si je ne l'ai jamais rencontré. Je me souviens qu'il y a une quinzaine d’années, il a pris en charge (en tout) un orphelin de Ziguinchor, qui était à ma charge et a interdit de dire qu'il était de près ou de loin mêlé à cette prise en charge totale de l'enfant déshérité.

A mon humble avis, cette parenthèse fermée, la seule petite excuse qu'un homme
honnête pourrait avoir pour ne pas chanter à haute voix cette belle unanimité que vous avez ainsi suscitée de vos éloquents propos, c'est le critère de l'âge de cet homme connu et reconnu par tous, comme un sage bourré de talents et de générosité. Pour cela, je n'ai pas besoin de la craie blanche pour aller au tableau noir démontrer que l'exemple de Wade est encore vivace dans nos esprits, pour que nous évitions autant que faire se peut, de tomber une fois de plus dans la même tentation de croire que le nombre de cheveux blancs sur la tête d'un homme, détermine le degré de sa compétence et de sa sagesse…et que dire d’une tête où ne pousse aucun cheveu ? Même si à l'heure actuelle les Nations Unies continuent de lui confier des missions délicates de par le monde, je crois que notre cher Moustapha est trop âgé pour laver le Sénégal de toutes ces souillures dans lesquelles le régime de Wade l’a plongé jusqu’au cou. Je crois très sincèrement, que le critère de l'âge mérite que nous y réfléchissions à deux fois désormais, avant de choisir à la suite l'un de l'autre, un octogénaire pour lui confier les pouvoirs dans ce pays malade de la mal gouvernance. Au regard de ce qui nous est arrivé avec l'élection de Wade, il faudrait qu'on s'y résigne, car le Sénégal ne pourra plus se relever, de sa chute provoquée par le régime de Wade, si le suivant Président de ce pays n'était pas plus habile, plus actif dans le bon sens, plus avisé et partant plus motivé à ne servir que la cause du Sénégal et non la sienne, comme le président Wade qui s'est plus occupé des siens que du peuple. Toutefois, je comprends votre raisonnement et je supporte comme vous, que la chance soit donnée à Moustapha Niasse connu pour son intégrité morale certes, mais à condition qu'il s'entoure - et ceci pour un seul mandat - des talents nouveaux, jeunes et vigoureux, désintéressés et dévoués à la nation, talents et compétences qui heureusement ne manquent pas à Bennoo.

Et puis, en Afrique, il nous a toujours été enseigné d'écouter nos vieillards qui sont
comme le disait de son vivant fort justement le sage Hampaté Ba. Du coup, il me prend l'envi de proposer à notre analyse commune, que Moustapha Niasse soutienne de son aura que vous avez si bien décrite, de ses moyens financiers et de ses relations nationales et internationales, un jeune, avec qui il pourra ensuite travailler à l’issue de la victoire en 2012, mais comme conseiller principal, c’est-à-dire une sorte de "parrain" mais non "mafieux" comme dans le cas actuel du règne PDS....pourquoi pas ?

Ceci m'emmène à ma conclusion qui est aussi la vôtre. Ne donner aucun prétexte à ce maudit régime, de continuer à se nourrir du sang de notre peuple. Pour ce faire, la seule logique acceptable doit être celle de l'unité de l'opposition et là encore, je vous rejoins volontiers. Toutefois, la seule différence qui reste entre nos deux arguments développés ici, est que je crois très sincèrement comme vous d’ailleurs, que les leaders de l'opposition, tous les leaders tant qu'ils sont, savent que le peuple ne leur pardonnera jamais, si jamais par leurs querelles, ils rataient l'occasion en or qui leur est ainsi donnée, de bouter Wade hors de ce pays martyrisé par son incompétence et sa gabegie Quant à la diversité des partis qui composent le Bennoo, ne nous aventurons pas à fouiller dans le passé de qui que se soit, car si l’on y regarde de près, tous ou presque, sont coupable d’avoir un jour appartenu au PS, dont Moustapha Niasse mieux que beaucoup d’entre les leaders actuels de l’opposition.

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