
Contrairement à ce que beaucoup de sénégalais croient, Aline Sitoé n’est pas cette héroïne tant chantée et célébrée. Pour le professeur Paul Diedhiou qui a consacré à la dame de Cabrousse une partie de ses recherches, cette dernière ne serait qu’une fétichiste qui n’avait aucun pouvoir politique sur les populations. D’après Paul Diedhiou qui a accordé un entretien à Weekend magazine lu par LERAL.NET, à un moment donné de sa vie, alors qu’elle était à Sandaga (Dakar), Aline Sitoé a reçu la révélation du culte de la pluie appelé Kasarah. Une fois de retour à Cabrousse, « elle reçut l’ordre d’assumer les responsabilités de prêtresse du culte Kassarah, le nom du fétiche », renseigne l’auteur du livre « L’identité Diola en question ». Selon Paul Diédhiou, « c’est à partir de là qu’elle a commencé à lancer des appels à travers les villages voisins ». « Il s’agissait pour elle, poursuit-il, de véhiculer le message qu’elle avait reçu du tout puissant Ata-émit (Dieu en Diola) ». Ces appels ont eu pour effet d’ameuter les masses vers la Casamance d’où l’intérêt qu’une telle ruée a suscité du côté des colonisateurs qui croyaient avoir affaire une résistance. Ce qui n’était pas le cas. Pour Paul Diedhiou, si Aline Sitoé Diatta est présentée comme une héroïne, c’est d’une part la faute à un chercheur français du nom de Christian Roche à qui l’abbé Diamacoune (défunt secrétaire général du MFDC) faisait souvent référence pour justifier le combat du Mouvement irrédentiste.