Son attachement à l’ORTS s’explique aussi par le fait « que nous habitions la Maison de la radio. Il travaillait beaucoup. Il ne supportait pas que quelqu’un fasse une faute ou prononce mal un mot à l’antenne. Dès qu’il entendait ça, il quittait son bureau son bureau en courant ». "Sors de ma radio !", lançait-il à l’agent, témoigne sa fille, la journaliste Dié Maty Fall, qui a été profondément influencée par l’image et la personnalité de son père dans son choix professionnel. Agée de 11 ans à la mort de son père, elle souligne que celui-ci les réveillait en pleine nuit pour que sa sœur et elle suivent de grands évènements télévisés de l’époque. C’était notamment le cas lors du combat Mohamed Ali-George Frazier qui se tenait en Afrique, à Kinshasa. Alioune Fall était non seulement proche de sa famille, mais aussi de ses collaborateurs. Il était soucieux de leurs conditions de travail et de vie. "Je pense qu’il avait une vision paternaliste", apprécie sa fille, Dié Maty Fall.
Né le 10 décembre 1929 à Diourbel, Alioune Fall fait ses études primaires à l’école Médina avant de fréquenter le lycée Van Vollenhoven (actuel lycée Lamine Guèye). Puis en France, il suit pendant 7 ans une formation à l’Ecole Supérieure d’Orientation de Paris. Il intègre la section supérieure de Journalisme de l’Ecole Nationale des Langues Orientales, à l’Institut des Hautes Etudes Internationales de la rue de Rennes. En 1956, Alioune Fall termine ses études au studio-école de l’OCORA (Office de Coopération des Radiodiffusions). Soucieux d’exceller dans tous les médias, il fait des stages dans des radios et organes prestigieux comme France-Soir, Le Monde, Témoignage Chrétien, Agence France-Presse, Radio Télévision Française, British Broadcasting Corporation (BBC), Europe 1 et Radio Monte Carlo.
Après ces stages, Alioune Fall assume tôt des responsabilités. Dès 1957, il est Chef de la Section-reportage à l’OCORA, à Paris. Au niveau du continent, il occupa des postes beaucoup plus importants. En effet, au moment où la décolonisation se préparait, l’expertise d’Alioune Fall fut sollicitée par différents Etats africains pour manager leurs médias. Ainsi, il devient tour à tour Rédacteur en Chef de Radio Soudan (actuel Mali), Directeur des Programmes à Radio Brazzaville, Directeur-adjoint de Radio Congo et membre fondateur de l’URTNA (Union des Radiodiffusions et Télévisions Nationales Africaines). Revenu au Sénégal en 1961, il gravit rapidement les échelons à Radio-Sénégal, en devenant Chef de la division des Informations et des Programmes, Directeur-adjoint, puis Directeur. Tâche qu’il a menée avec brio. C’est pourquoi, quand l’Office de Radiodiffusion Télévision du Sénégal fut créé en 1974, il est nommé Président-Directeur général, fonction qu’il occupera jusqu’à sa mort prématurée le 04 mars 1975 à Paris, à l’âge de 45 ans.
L’ancien Directeur du Soleil, Bara Diouf, se souvient dans un hommage posthume d’un "homme d’action, de bâtisseur, dans sa modeste sphère, de nation." Et de poursuivre : "Alioune Fall était de ce petit nombre qui a mis, au service d’un Sénégal à bâtir, en même temps que les formidables possibilités de l’outil qui lui avait été confié, les ressources de son talent, de son imagination et de son cœur." C’est pourquoi, selon Bara Diouf, "il est mort à la tâche, en patriote, seul avec la souffrance mais lucide et clairvoyant."
Inhumé le 09 mars 1975 au cimetière musulman de Yoff, sa levée de corps à l’Hôpital Aristide Le Dantec a drainé un parterre de personnalités, selon une dépêche de l’APS, reprise par Le Soleil du lendemain. Dans son oraison funèbre, le ministre de l’Information et des Télécommunications, le Dr. Daouda Sow, lui a rendu un hommage en ces termes: "Alioune Fall, journaliste confirmé et homme de radio est mort sur scène, égal à lui-même".
Auteur de l’article : un étudiant du Cesti pour le spécial 50 ans des médias sénégalais de 2011.
Alioune Fall a été d’ailleurs le premier et le seul PDG de l’histoire de l’ORTS, comme Bara Diouf a été le premier PDG du quotidien LE SOLEIL, car le président Senghor leur avait taillé ce costume pour qu’ils ne dépendent que de lui directement.
A sa mort, le titre a été remplacé par celui de DG, puis l’ORTS est devenue la RTS.
DMF
Né le 10 décembre 1929 à Diourbel, Alioune Fall fait ses études primaires à l’école Médina avant de fréquenter le lycée Van Vollenhoven (actuel lycée Lamine Guèye). Puis en France, il suit pendant 7 ans une formation à l’Ecole Supérieure d’Orientation de Paris. Il intègre la section supérieure de Journalisme de l’Ecole Nationale des Langues Orientales, à l’Institut des Hautes Etudes Internationales de la rue de Rennes. En 1956, Alioune Fall termine ses études au studio-école de l’OCORA (Office de Coopération des Radiodiffusions). Soucieux d’exceller dans tous les médias, il fait des stages dans des radios et organes prestigieux comme France-Soir, Le Monde, Témoignage Chrétien, Agence France-Presse, Radio Télévision Française, British Broadcasting Corporation (BBC), Europe 1 et Radio Monte Carlo.
Après ces stages, Alioune Fall assume tôt des responsabilités. Dès 1957, il est Chef de la Section-reportage à l’OCORA, à Paris. Au niveau du continent, il occupa des postes beaucoup plus importants. En effet, au moment où la décolonisation se préparait, l’expertise d’Alioune Fall fut sollicitée par différents Etats africains pour manager leurs médias. Ainsi, il devient tour à tour Rédacteur en Chef de Radio Soudan (actuel Mali), Directeur des Programmes à Radio Brazzaville, Directeur-adjoint de Radio Congo et membre fondateur de l’URTNA (Union des Radiodiffusions et Télévisions Nationales Africaines). Revenu au Sénégal en 1961, il gravit rapidement les échelons à Radio-Sénégal, en devenant Chef de la division des Informations et des Programmes, Directeur-adjoint, puis Directeur. Tâche qu’il a menée avec brio. C’est pourquoi, quand l’Office de Radiodiffusion Télévision du Sénégal fut créé en 1974, il est nommé Président-Directeur général, fonction qu’il occupera jusqu’à sa mort prématurée le 04 mars 1975 à Paris, à l’âge de 45 ans.
L’ancien Directeur du Soleil, Bara Diouf, se souvient dans un hommage posthume d’un "homme d’action, de bâtisseur, dans sa modeste sphère, de nation." Et de poursuivre : "Alioune Fall était de ce petit nombre qui a mis, au service d’un Sénégal à bâtir, en même temps que les formidables possibilités de l’outil qui lui avait été confié, les ressources de son talent, de son imagination et de son cœur." C’est pourquoi, selon Bara Diouf, "il est mort à la tâche, en patriote, seul avec la souffrance mais lucide et clairvoyant."
Inhumé le 09 mars 1975 au cimetière musulman de Yoff, sa levée de corps à l’Hôpital Aristide Le Dantec a drainé un parterre de personnalités, selon une dépêche de l’APS, reprise par Le Soleil du lendemain. Dans son oraison funèbre, le ministre de l’Information et des Télécommunications, le Dr. Daouda Sow, lui a rendu un hommage en ces termes: "Alioune Fall, journaliste confirmé et homme de radio est mort sur scène, égal à lui-même".
Auteur de l’article : un étudiant du Cesti pour le spécial 50 ans des médias sénégalais de 2011.
Alioune Fall a été d’ailleurs le premier et le seul PDG de l’histoire de l’ORTS, comme Bara Diouf a été le premier PDG du quotidien LE SOLEIL, car le président Senghor leur avait taillé ce costume pour qu’ils ne dépendent que de lui directement.
A sa mort, le titre a été remplacé par celui de DG, puis l’ORTS est devenue la RTS.
DMF