C’est un Oumar Ampoy Bodian très en verve qui est apparu hier, à la barre de la Chambre criminelle de Ziguinchor, malgré une perte de poids qui se laisse voir sur son physique. Vêtu d’un boubou vert, la mine sereine, le chargé de mission du Mfdc s’est présenté devant le juge en tant qu’accusé dans l’affaire du massacre de Boffa Bayotte qui a coûté la vie à 14 exploitants forestiers.
D’entrée de jeu, il a contesté le procès-verbal (Pv) d’enquête de la gendarmerie, le mettant en cause et le liant à René Capain Bassène, cerveau présumé du massacre. Il a fait savoir à la Chambre qu’il avait même refusé de signer au départ le Pv d’enquête, avant d’être convaincu par le colonel Issa Diack qui dirigeait l’enquête. A l’en croire, l’officier enquêteur l’a amadoué, en lui faisant croire qu’il ne serait pas inquiété et qu’il serait libre après sa signature. Oumar Ampoy Bodian a indiqué que le colonel Diack lui disait qu’il ne serait pas écroué parce que non seulement il est innocent, mais aussi qu’il est un acteur-clé du processus de paix en Casamance.
Se basant sur le Pv, le juge a signifié au chargé de mission du Mfdc, que tout serait parti d’une rencontre organisée par M. Bodian entre une délégation de personnes venues du village de Toubacouta et des lieutenants du commandant de la faction armée de Kassolole César Atoute Badiate. Rencontre au cours de laquelle la décision de commettre le massacre aurait été prise. L’accusé reconnaît la tenue de la rencontre qui, dit-il, a eu lieu non loin du village de Tabanka, en Guinée-Bissau. Mais il réfute la thèse selon laquelle la rencontre a été à l’origine du drame survenu dans la forêt du Bayotte-est.
Oumar Ampoy Bodian révèle qu’il a facilité la tenue de la rencontre sur instruction de son leader Ousmane Tamba (responsable du Mfdc résidant en Suisse). Il ajoute que c’est Bourama Toumboul Sané, l’accusé qui s’est suicidé au lendemain du carnage, qui avait sollicité cette rencontre. Durant cette entrevue, il souligne qu’il n’a jamais été question de planifier quoi que ce soit. Selon Ampoy Bodian, la délégation voulait demander au chef de guerre César Atoute Badiate, d’user de son influence pour la libération de 4 jeunes de Toubacouta incarcérés suite à une plainte d’un braconnier qui pillait la forêt.
Relancé par le juge qui lui a demandé comment il a appris le massacre, l’accusé déclare qu’il jouait à la belote avec des amis à Grand-Yoff, un quartier périphérique de la commune de Ziguinchor. C’est là-bas, dit-il, qu’un jeune est venu leur annoncer la nouvelle. Ils ont capté la radio «Sud Fm» et ont été informés de la tuerie comme la plupart des populations. C’est ainsi qu’il a appelé son chef Ousmane Tamba pour savoir si César Atoute Badiate était mêlé à ce massacre. Renseignements pris, dit-il, Tamba l’a rappelé pour lui signifier que César Atoute Badiate a soutenu que la branche armée qu’il dirige n’a rien à voir avec ce crime. Sur la base de ces informations, M. Bodian relate avoir appelé le journaliste Ignace Ndèye de «Sud Fm», pour dégager toute responsabilité du maquis dans cette tuerie.
Interrogé par Me Demba Ciré Bathily, un des avocats de la partie civile, sur ses relations avec le journaliste René Capain Bassène, son coaccusé présenté comme le cerveau du massacre, Oumar Ampoy Bodian répond qu’il n’a aucune affinité avec ce dernier. «La seule relation que j’ai avec lui, c’est celle qu’un citoyen peut entretenir avec un journaliste. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je l’ai appelé pour avoir de plus amples informations sur ce qui s’est passé. Et c’est la seule conversation que j’ai eue avec René Capain Bassène, concernant cette tuerie», a-t-il dit.
« Je revendique l’indépendance de la Casamance et je l’assume ».
Si Oumar Ampoy Bodian a nié toute implication dans le massacre survenu le 6 janvier 2018, dans la forêt des Bayottes, il n’a cependant pas hésité une seule seconde à revendiquer son appartenance au Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (Mfdc). Se présentant comme un chargé de mission au sein du mouvement irrédentiste, il indique que son rôle consiste à faire la médiation entre les différentes factions de l’aile politique du Mfdc, afin de réunifier le mouvement pour mener ensemble la lutte pour l’indépendance de la Casamance.
Au juge qui lui demande s’il croit à l’indépendance de la Casamance, M. Bodian rétorque : «Je suis même convaincu, parce que la Casamance est une entité différente du Sénégal. Elle n’a jamais appartenu au Sénégal, même si elle a été une colonie française comme le Sénégal». A la question de savoir comment il compte mener la lutte pour obtenir l’indépendance de la Casamance, le chargé de mission du Mfdc répond : «Par la négociation avec l’Etat du Sénégal». Et de poursuivre : «Je ne suis pas un bandit, je ne suis pas un criminel et je ne suis pas un homme violent, mais je milite pour une cause à laquelle je crois. Et celle-ci, c’est l’indépendance de la Casamance. C’est pourquoi j’ai démissionné du Parti démocratique sénégalais (Pds) pour militer au sein du Mfdc».
L'As
D’entrée de jeu, il a contesté le procès-verbal (Pv) d’enquête de la gendarmerie, le mettant en cause et le liant à René Capain Bassène, cerveau présumé du massacre. Il a fait savoir à la Chambre qu’il avait même refusé de signer au départ le Pv d’enquête, avant d’être convaincu par le colonel Issa Diack qui dirigeait l’enquête. A l’en croire, l’officier enquêteur l’a amadoué, en lui faisant croire qu’il ne serait pas inquiété et qu’il serait libre après sa signature. Oumar Ampoy Bodian a indiqué que le colonel Diack lui disait qu’il ne serait pas écroué parce que non seulement il est innocent, mais aussi qu’il est un acteur-clé du processus de paix en Casamance.
Se basant sur le Pv, le juge a signifié au chargé de mission du Mfdc, que tout serait parti d’une rencontre organisée par M. Bodian entre une délégation de personnes venues du village de Toubacouta et des lieutenants du commandant de la faction armée de Kassolole César Atoute Badiate. Rencontre au cours de laquelle la décision de commettre le massacre aurait été prise. L’accusé reconnaît la tenue de la rencontre qui, dit-il, a eu lieu non loin du village de Tabanka, en Guinée-Bissau. Mais il réfute la thèse selon laquelle la rencontre a été à l’origine du drame survenu dans la forêt du Bayotte-est.
Oumar Ampoy Bodian révèle qu’il a facilité la tenue de la rencontre sur instruction de son leader Ousmane Tamba (responsable du Mfdc résidant en Suisse). Il ajoute que c’est Bourama Toumboul Sané, l’accusé qui s’est suicidé au lendemain du carnage, qui avait sollicité cette rencontre. Durant cette entrevue, il souligne qu’il n’a jamais été question de planifier quoi que ce soit. Selon Ampoy Bodian, la délégation voulait demander au chef de guerre César Atoute Badiate, d’user de son influence pour la libération de 4 jeunes de Toubacouta incarcérés suite à une plainte d’un braconnier qui pillait la forêt.
Relancé par le juge qui lui a demandé comment il a appris le massacre, l’accusé déclare qu’il jouait à la belote avec des amis à Grand-Yoff, un quartier périphérique de la commune de Ziguinchor. C’est là-bas, dit-il, qu’un jeune est venu leur annoncer la nouvelle. Ils ont capté la radio «Sud Fm» et ont été informés de la tuerie comme la plupart des populations. C’est ainsi qu’il a appelé son chef Ousmane Tamba pour savoir si César Atoute Badiate était mêlé à ce massacre. Renseignements pris, dit-il, Tamba l’a rappelé pour lui signifier que César Atoute Badiate a soutenu que la branche armée qu’il dirige n’a rien à voir avec ce crime. Sur la base de ces informations, M. Bodian relate avoir appelé le journaliste Ignace Ndèye de «Sud Fm», pour dégager toute responsabilité du maquis dans cette tuerie.
Interrogé par Me Demba Ciré Bathily, un des avocats de la partie civile, sur ses relations avec le journaliste René Capain Bassène, son coaccusé présenté comme le cerveau du massacre, Oumar Ampoy Bodian répond qu’il n’a aucune affinité avec ce dernier. «La seule relation que j’ai avec lui, c’est celle qu’un citoyen peut entretenir avec un journaliste. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle je l’ai appelé pour avoir de plus amples informations sur ce qui s’est passé. Et c’est la seule conversation que j’ai eue avec René Capain Bassène, concernant cette tuerie», a-t-il dit.
« Je revendique l’indépendance de la Casamance et je l’assume ».
Si Oumar Ampoy Bodian a nié toute implication dans le massacre survenu le 6 janvier 2018, dans la forêt des Bayottes, il n’a cependant pas hésité une seule seconde à revendiquer son appartenance au Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (Mfdc). Se présentant comme un chargé de mission au sein du mouvement irrédentiste, il indique que son rôle consiste à faire la médiation entre les différentes factions de l’aile politique du Mfdc, afin de réunifier le mouvement pour mener ensemble la lutte pour l’indépendance de la Casamance.
Au juge qui lui demande s’il croit à l’indépendance de la Casamance, M. Bodian rétorque : «Je suis même convaincu, parce que la Casamance est une entité différente du Sénégal. Elle n’a jamais appartenu au Sénégal, même si elle a été une colonie française comme le Sénégal». A la question de savoir comment il compte mener la lutte pour obtenir l’indépendance de la Casamance, le chargé de mission du Mfdc répond : «Par la négociation avec l’Etat du Sénégal». Et de poursuivre : «Je ne suis pas un bandit, je ne suis pas un criminel et je ne suis pas un homme violent, mais je milite pour une cause à laquelle je crois. Et celle-ci, c’est l’indépendance de la Casamance. C’est pourquoi j’ai démissionné du Parti démocratique sénégalais (Pds) pour militer au sein du Mfdc».
L'As