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Apple échappe, légalement, à des milliards d’impôts

Une enquête du New York Times révèle qu’Apple domicilie certaines filiales dans des États ou pays du monde où les taux d’impôts sur les sociétés sont les plus faibles. La marque à la pomme se défend.


Rédigé par leral.net le Jeudi 3 Mai 2012 à 14:05 | | 0 commentaire(s)|

Apple était jusque là connu et reconnu pour ses produits et sa fulgurante réussite mondiale. Il semble bien que l’enquête du New York Times
lui colle une autre étiquette: Apple serait le roi de la défiscalisation. Le journal américain révèle que la marque à la pomme domicilie certaines de ses filiales dans des États ou des pays où les taux d’impositions sont les plus faibles, voire nuls.

Exemple cité par le New York Times : une filiale d’Apple, qui gère et investit des milliards de dollars, est basée à Reno, dans le Nevada, à environ 300 kilomètres de son siège social de Cupertino en Californie. Or d’un État à l’autre, l’impôt sur les sociétés revient de 8,84% à ... zéro. Le journal, qui a fait beaucoup réagir la Toile en révélant ces informations, ajoute qu’en dehors des États-Unis, Apple a créé des entités similaires, «qui n’équivalent parfois guère plus qu’à une boîte aux lettres ou un bureau anonyme, et qui lui permettent de baisser les impôts qu’il paie partout dans le monde», en Irlande, au Pays-Bas, au Luxembourg ou encore dans les Îles vierges britanniques.

Apple ne dément pas, mais se défend

Ainsi Apple, plus grosse capitalisation boursière du monde, évite-t-il, en toute légalité, de s’acquitter de plusieurs milliards de dollars d’impôts chaque année, selon le journal qui s’appuie sur des déclarations d’ex-responsables anonymes d’Apple. Au total, l’année dernière, sur 34,2 milliards de dollars de bénéfices bruts, la société n’a payé que 3,3 milliards de dollars en impôts, soit un taux d’imposition moyen mondial de 9,7%.

Des faits qu’Apple ne conteste pas, mais dont le groupe se défend. Dans un droit de réponse au New York Times, Apple a rappelé les retombées en termes d’emplois aux États-Unis et dans le reste du monde générées par son activité. «En nous concentrant sur l’innovation, nous avons créé des produits et des industries nouvelles, et plus de 500.000 emplois pour les salariés américains, allant des personnes qui créent les composants pour nos produits aux livreurs qui les apportent à nos consommateurs», répond Apple.

Une astuce pour les technos

Outre Apple, Google, Microsoft, Yahoo! ou encore Dell utilisent ces avantages fiscaux. «Il est beaucoup plus facile pour des entreprises qui touchent des royalties ou qui vendent des produits numériques de localiser leurs bénéfices dans des pays à faible imposition que pour des épiciers ou des constructeurs automobiles», explique le New York Times, qui précise que les 71 firmes du secteur technologique côtées sur le S&P 500 américain ont toutes payé 33% d’impôts en moins que les autres en 2011.