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Assange, le fondateur de Wikileaks, reste en prison

Rédigé par leral.net le Mardi 7 Décembre 2010 à 21:45 | | 0 commentaire(s)|

La demande de libération sous caution du fondateur de WikiLeaks, qui s'est rendu mardi à la police britannique, a été rejetée. Recherché pour des faits de viol et d'agression sexuelle, l'Australien est maintenu en détention jusqu'au 14 décembre.


Assange, le fondateur de Wikileaks, reste en prison
L'ennemi public numéro un des gouvernements du monde entier restera en prison jusqu'à la mi-décembre. La demande de libération sous caution du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, a été rejetée mardi par la justice britannique. L'Australien, soupçonné de viol sur deux Suédoises, comparaissait mardi en début d'après-midi devant la cour de justice de Westminster, quelques heures après s'être livré «de son plein gré» à la police du Royaume-Uni. Le juge Howard Riddle a estimé qu'il y avait trop de risques que le patron de WikiLeaks ne se présente pas à de nouvelles convocations judiciaires. Le magistrat a donc ordonné qu'Assange reste en détention jusqu'au 14 décembre, date de la prochaine audience. Et ce, en dépit de la présence de célébrités telles que le cinéaste Ken Loach, le journaliste John Pilger et Jemima Khan, qui étaient prêtes à payer sa caution.

Le fondateur du site WikiLeaks, dont les fuites mettent la diplomatie mondiale en émoi, fait l'objet d'un mandat d'arrêt diffusé par la Suède pour des affaires de «viol, d'agression sexuelle et de coercition» commis sur deux femmes au mois d'août. Devant la cour de justice de Westminster, Julian Assange, qui clame depuis toujours son innocence, a contesté la demande d'extradition de Stockholm. Soulignant les «déclarations belliqueuses venant des États-Unis», son avocat, Mark Stephens, a expliqué redouter dans un second temps une possible extradition de son client vers les États-Unis. Ceux-ci menacent en effet l'Australien de poursuites, en représailles à la diffusion de 250.000 télégrammes diplomatiques américains embarrassants. Washington n'a toutefois pas trouvé à ce jour de chef d'inculpation recevable.

L'étau judiciaire s'est brusquement resserré lundi autour de l'Australien de 39 ans, soupçonné de se cacher dans le sud de la Grande-Bretagne. Un nouveau mandat d'arrêt avait été transmis par la Suède aux autorités britanniques, la première version ayant été mal rédigée. Julian Assange aurait requis dès lundi l'assistance consulaire de l'ambassade d'Australie à Londres, selon la chaîne Channel 4.

Le financement de WikiLeaks menacé
Malgré l'arrestation de son fondateur, WikiLeaks a promis de continuer la publication des câbles secrets. Julian Assange a assuré avoir pris toutes dispositions pour garantir la poursuite des fuites, quel que soit le sort qui lui sera réservé. «WikiLeaks publie aussi sans peur les faits qui doivent être rendus publics», a rappelé le fondateur du site dans une tribune publiée mardi par le quotidien The Australian. «La diffusion de milliers de documents sur l'Irak et l'Afghanistan, puis de câbles diplomatiques, n'a pas nui à une seule personne, à ce qu'on peut savoir», a-t-il justifié. New York Times, Le Monde, The Guardian, El Pais, Der Spiegel ont aussi publié les révélations de WikiLeaks mais seul le site «a été victime des attaques les plus violentes et d'accusations du gouvernement américain et de ses acolytes», relève Julian Assange. «C'est parce que ces titres sont anciens et importants tandis que WikiLeaks est jeune et petit».

Le fondateur du site précise à l'adresse de ses détracteurs qu'il n'est pas anti-guerre. Il admet qu'il y a des «conflits justes», dans le cas où les nations ont le droit de leur côté. «Mais rien n'est plus dommageable qu'un gouvernement qui ment à son peuple sur des guerres et demande ensuite à ces mêmes citoyens de mettre en jeu leurs vies et leurs impôts pour ces mensonges», écrit-il.

En dépit des assurances de Julian Assange, l'horizon financier de WikiLeaks s'est encore assombri. Dans la foulée de Paypal et Postfinance, MasterCard International et Visa ont bloqué mardi les virements adressés au site. Un porte-parole de MasterCard a affirmé que l'activité de WikiLeaks était illégale. Plus prudent, Visa a suspendu l'autorisation de paiements «en attendant de savoir s'il contrevient aux règles de fonctionnement de Visa». Postfinance, filiale bancaire de la Poste suisse, avait déjà fermé lundi le compte de Julian Assange, en raison de «fausses indications sur son lieu de domicile à l'ouverture de son compte». Ce compte figurait sur le site, qui a lancé un appel aux donations sur l'Internet et par le site de microblogging Twitter. Vendredi, le service de paiement en ligne basé aux Etats-Unis, PayPal, avait cessé les transferts financiers au bénéfice de WikiLeaks.

Le Figaro