Aux Etats-Unis, on les appelle les « truthers ». Pourquoi ? Parce qu’ils croient, dur comme fer, détenir la vérité. Et c’est bien là le problème. Ce ne sont pas des enquêteurs, mais des croyants - presque une secte - qui ignorent superbement les arguments scientifiques et techniques. Les voici pourtant.
« La Tour numéro 7 a fait l’objet d’une démolition contrôlée… »
L’hypothèse : ce ne sont pas deux tours qui se sont effondrées ce 11 septembre 2001, mais trois avec le bâtiment 7 du Word Trade center. C’est la dernière marotte des « truthers », qualifiant de mineur l’incendie du WTC7. Une tour de 48 étages qui s’effondre trop proprement, et un rapport technique sur les causes publié en 2008. Vous voyez bien qu’il y des zones d’ombre, assurent les « truthers » : sept ans pour rédiger un document technique !
La réalité : suite à l’effondrement de la tour WTC1, des débris métalliques ont endommagés toute la façade Sud de la tour 7 qui a pris feu. Un incendie tellement intense que les pompiers ont jeté l’éponge au bout de deux heures. La tour a finalement tenu sept heures. L’incendie a affaibli les trois portiques qui constituaient la structure (la base) de la tour, édifiées au dessus d’une station de production d’électricité. Les portiques ont cédé.
« Comme un carambar qui aurait été chauffé et serait devenu mou », décrit Jérôme Quirant, spécialiste des structures à l’université de Montpellier. Le bâtiment s’est effondré (en deux temps, d’abord le toit) sur sa base, comme un château de carte (ce qui n’a manqué d’exciter les « truthers » qui y voient là le signe d’un dynamitage).
L’enquête sur la tour 7 n’a démarré qu’en 2005. « La question pour les scientifiques était résolue depuis longtemps, dit Jérôme Quirant. Après, les études coutaient chères. C’est uniquement pour cela que les documents techniques sont sortis si tard ».
L’enquête sur la tour 7 n’a démarré qu’en 2005. « La question pour les scientifiques était résolue depuis longtemps, dit Jérôme Quirant. Après, les études coutaient chères. C’est uniquement pour cela que les documents techniques sont sortis si tard ».
« Les tours jumelles ont été démolies à l’explosif… »
L’hypothèse : Les deux tours du Word Trade Center ont fait l’objet d’une démolition programmée à l’explosif. Les preuves ? Des bruits d’explosions et des « squibs », des nuages de fumée caractéristiques de l'utilisation d'explosifs utilisés dans les démolitions contrôlées. A l’appui de leur dire : des témoignages de gens qui ont entendu des explosions et des vidéos dans lesquelles on voit des « squibs ».
La réalité : Le bruit des explosions ? Des vitres qui explosent en éclat sous la chaleur (800 à 1 000 degrés). Quant aux nuages de fumée, ils sont en réalité issus d'explosions « dues à la trop forte pression de l'air créée par l'effondrement des planchers », souligne Patrick Barbiche, directeur de la Cerdem, une entreprise de démolition contrôlée. Autrement dit, l'air présent à chaque étage circule vers les niveaux inférieurs par les cages d'escaliers et d'ascenseurs au fur et à mesure de l'écroulement de l'édifice. Dès que la pression devient trop forte, les vitres éclatent, provoquant ces petits « poufs, poufs ».
« Aucun avion ne s’est écrasé sur le Pentagone… »
L’hypothèse : c’est celle avancée par Thierry Meyssan dans son livre « L’effroyable imposture ». Certains vont même plus loin et parlent d’un missile qui aurait atteint le bâtiment militaire. Le trou dans le mur d’enceinte est trop petit et il n’y a pas de débris de la carlingue sur les photos.
La réalité : Les preuves là encore sont nombreuses. Des débris d’avion de la carlingue grise, bleue et rouge jonchent les pelouses devant le Pentagone ; des dizaines et des dizaines de témoins ont vu le 757 s’écraser sur le mur d’enceinte ; et puis si c’est un missile, où sont donc passées les personnes à bord ? Comment a t-on pu retrouver les traces ADN de chacun des passagers sur la scène de crime ? Pourquoi des passagers ont raconté le détournement au téléphone ? Pourquoi a-t-on retrouvé des effets personnels de passagers dans les débris ? D’où sortent les boites noires et comment ont-elles pu corroborer les signaux des radars ? Depuis quand les missiles font–ils des circonvolutions avant d’atteindre leur cible ? « A part la mauvaise foi, je ne vois pas pourquoi des gens s’obstinent à nier l’évidence » dit Jérôme Quirand.
Des scientifiques ont reproduit le vol de l’avion : celui-ci a fait un demi tour (un pilote amateur a parfaitement pu maîtriser un avion de cet envergure) avant de voler en rase-motte pour aller percuter le mur d’enceinte en béton armé, renforcé par du kevlar. L’avion s’est littéralement pulvérisé, tout en affaiblissant les structures internes. L’incendie a affaibli les structures et une partie du toit s’est effondré.
« L’armée a abattu le vol 93… »
Les hypothèses : le vol UA93 n’aurait pas existé ; l’aviation américaine l’aurait abattu, car il représentait une menace.
La réalité : L’impact de l’avion a laissé un cratère caractéristique d’un crash à Shanksville en Pennsylvanie. A l’endroit même de l’impact, peu de débris volatilisés aux alentours. Les boites noires et des effets personnels (permis de conduire notamment) ont été retrouvés. Ces derniers éléments ont d’ailleurs fait fantasmer : comment du papier et du plastique, moins solide que l’acier, ont pu résister. Malheureusement dans ce genre de crash, c’est caractéristique.
Une trentaine de coups de fil ont été passé par les passagers sur les téléphones de l’avion (accessibles avec cartes bancaires). Et les enquêteurs ont pu reconstituer les évènements : les passagers ont essayé de faire barrage aux quatre terroristes qui ont provoqué un crash pour empêcher la prise de contrôle par les 37 voyageurs : la cible était bien le Capitole à Washington DC.
Atlantico.fr
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