La presse sénégalaise sur le vif ce lundi. Elle a bien du mal à digérer les propos du chef de l’Etat sur les tirailleurs sénégalais, témoignage emblématique de la colonisation occidentale en Afrique.
“Les régiments des tirailleurs sénégalais, quand ils étaient dans les casernes, avaient droit à des desserts pendant que d’autres Africains n’en avaient pas”, a lancé le président Macky Sall lors de la présentation d’un livre reprenant certains de ses discours, à moins d’un an de la présidentielle de février 2019.
Pour le chef de l’Etat, probable candidat à un second mandat, le Sénégal indépendant en 1960 a eu une “relation particulière” avec son ancienne métropole. “C’est vrai, ils (les Français) nous ont colonisés. Il y a eu une décolonisation pacifique, mais ils ont toujours respecté les Sénégalais”, a-t-il ajouté.
Il n’en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudres, la presse sénégalaise l’accusant d’avoir commis une bourde. “Macky Sall insulte la mémoire des tirailleurs sénégalais”, titrait le site d’informations Seneplus, évoquant une “bourde indigène de Macky Sall”.
“Penser qu’il y a du bon dans la colonisation qui a été, sans aucun doute, le plus grand génocide avec un braquage froid et planifié de nos ressources et un piétinement de nos cultures est une faute impardonnable pour un leader africain”, ajoutait le site d’informations.
Le précédent Louis Faidherbe
Sur la chaîne TV5, la communication du président sénégalais a reconnu qu’il s’agissait d’une “boutade” et exclu toute “intention de faire l‘éloge de quelque épisode colonial que ce soit”.
Une excuse qui a du mal à passer d’autant alors qu’un autre débat mémoriel agite la société sénégalaise : la statue du colonialiste Louis Faidherbe qui trône depuis 1891 dans la ville de Saint-Louis. Sur son socle, on peut lire : “A son gouverneur L.Faidherbe le Sénégal reconnaissant”.
Pour certains, le général Louis Faidherbe est “un bâtisseur”, “fondateur” du Sénégal moderne, qui a permis aux Sénégalais noirs de se dissoudre du joug Maures, en Mauritanie voisine. Un portrait aux antipodes de celui dressé par ses détracteurs qui décrivent d’un homme aux méthodes impitoyables et sans pitié qui a soumis les Sénégalais aux pires traitements.
Gorée ne veut pas d’une “place de l’Europe”
Aujourd’hui, de nombreux habitants de Saint-Louis et du Sénégal exigent tout simplement que cette statue soit déboulonnée de son piédestal afin qu’elles soit remplacée par des héros sénégalais. La mairie de Saint-Louis n’a pas encore réagi à la requête, mais le débat prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux.
C’est exactement le même sort que des habitants de l‘île de Gorée, la célèbre mémoire de l’esclavage en Afrique, aimeraient qu’on inflige à la “place de l’Europe”. Cet espace rénové et ré-inauguré il y a quelques semaines a suscité une levée de boucliers d’associations qui ont souhaité qu’elle soit rebaptisée. Au risque de faire insulte aux esclaves déportés sur cette île par des négriers européens.
Là encore, la question n’a fait que débat, sans que les autorités sénégalaises ne prennent la décision de se séparer du monument.
Africanews
“Les régiments des tirailleurs sénégalais, quand ils étaient dans les casernes, avaient droit à des desserts pendant que d’autres Africains n’en avaient pas”, a lancé le président Macky Sall lors de la présentation d’un livre reprenant certains de ses discours, à moins d’un an de la présidentielle de février 2019.
Pour le chef de l’Etat, probable candidat à un second mandat, le Sénégal indépendant en 1960 a eu une “relation particulière” avec son ancienne métropole. “C’est vrai, ils (les Français) nous ont colonisés. Il y a eu une décolonisation pacifique, mais ils ont toujours respecté les Sénégalais”, a-t-il ajouté.
Il n’en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudres, la presse sénégalaise l’accusant d’avoir commis une bourde. “Macky Sall insulte la mémoire des tirailleurs sénégalais”, titrait le site d’informations Seneplus, évoquant une “bourde indigène de Macky Sall”.
“Penser qu’il y a du bon dans la colonisation qui a été, sans aucun doute, le plus grand génocide avec un braquage froid et planifié de nos ressources et un piétinement de nos cultures est une faute impardonnable pour un leader africain”, ajoutait le site d’informations.
Le précédent Louis Faidherbe
Sur la chaîne TV5, la communication du président sénégalais a reconnu qu’il s’agissait d’une “boutade” et exclu toute “intention de faire l‘éloge de quelque épisode colonial que ce soit”.
Une excuse qui a du mal à passer d’autant alors qu’un autre débat mémoriel agite la société sénégalaise : la statue du colonialiste Louis Faidherbe qui trône depuis 1891 dans la ville de Saint-Louis. Sur son socle, on peut lire : “A son gouverneur L.Faidherbe le Sénégal reconnaissant”.
Pour certains, le général Louis Faidherbe est “un bâtisseur”, “fondateur” du Sénégal moderne, qui a permis aux Sénégalais noirs de se dissoudre du joug Maures, en Mauritanie voisine. Un portrait aux antipodes de celui dressé par ses détracteurs qui décrivent d’un homme aux méthodes impitoyables et sans pitié qui a soumis les Sénégalais aux pires traitements.
Gorée ne veut pas d’une “place de l’Europe”
Aujourd’hui, de nombreux habitants de Saint-Louis et du Sénégal exigent tout simplement que cette statue soit déboulonnée de son piédestal afin qu’elles soit remplacée par des héros sénégalais. La mairie de Saint-Louis n’a pas encore réagi à la requête, mais le débat prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux.
C’est exactement le même sort que des habitants de l‘île de Gorée, la célèbre mémoire de l’esclavage en Afrique, aimeraient qu’on inflige à la “place de l’Europe”. Cet espace rénové et ré-inauguré il y a quelques semaines a suscité une levée de boucliers d’associations qui ont souhaité qu’elle soit rebaptisée. Au risque de faire insulte aux esclaves déportés sur cette île par des négriers européens.
Là encore, la question n’a fait que débat, sans que les autorités sénégalaises ne prennent la décision de se séparer du monument.
Africanews