Il avait crié sur tous les toits qu’il respecterait le verdict des urnes. Autrement dit, Abdoulaye Wade dont la candidature était rejetée par la majorité de l’opposition politique sénégalaise et une partie de la société civile réunie au sein du Mouvement du 23 juin (M23) avait de son côté justifié qu’il respecterait la loi sénégalaise, notamment la Constitution jusqu’au bout. Principalement le verdict des urnes. Pouvait-il en être autrement quand on sait que c’est sur la base de cette Constitution que le Conseil constitutionnel s’était basé pour valider sa candidature ?
Aujourd’hui donc après le premier tour de la présidentielle, Wade qui avait envisagé une « victoire écrasante au premier tour » pourrait se retrouver au second tour face à l’ancien président de l’Assemblée nationale, devenu opposant, Macky Sall. Un second tour qui pourrait être suffisamment déterminant pour les deux candidats, car il s’agira dans un premier temps, d’un combat entre deux générations (Wade à 85 ans et Macky n’en a que 51 seulement) ; dans un second temps de la capacité de l’opposition sénégalaise à parler le même langage. Ou du moins à concrétiser le semblant d’union dont les principaux opposants ont fait montre depuis le début de cette élection. Enfin, il s’agira pour le président candidat, de permettre le déroulement d’une élection présidentielle transparente, équitable et véritablement démocratique. Et dans ces conditions, les difficultés seront naturellement dans le camp Wade.
Car en effet, si le président Wade avait la possibilité de se présenter, en conformité avec l’esprit de la Constitution sénégalaise, il se trouve que son âge ne joue pas du tout en sa faveur. Après plus de quarante ans de lutte politique et 12 en tant que président de la République (et au regard même de l’âge qu’il porte), Wade aurait pu négocier une porte de sortie plus honorable. Ce qui n’est pas encore tard, s’il accepte à l’issue du premier tour les résultats électoraux. Si toutefois ceux-ci ne lui sont pas forcément favorables. S’il respecte la parole donnée, on peut croire qu’il ira dans ce sens. Et du coup, son parti, le Parti démocratique sénégalais se retrouverait une fois de plus dans l’opposition. En compagnie du Parti socialiste (PS).
Mais tout ceci ne peut être une réalité que si l’opposition, notamment les principaux leaders que sont Ousmane Tanor, Moustapha Niasse et Idrissa Seck acceptent de rallier Macky Sall. En principe, Macky ne devrait pas avoir à faire ce marchandage puisque déjà, tout ce monde se retrouve au sein du M23 et dont le principal mot d’ordre était le rejet de la candidature d’Abdoulaye Wade. L’opposition a donc l’occasion de faire partir Wade sans toutefois passer par la rue et engendrer des morts inutiles. On comprend aisément que le gain d’une élection se trouve dans la capacité des partis de l’opposition à se coaliser, mais également à faire en sorte que le scrutin soit véritablement transparent et juste. Le message paraît assez clair pour les multiples partis politiques que compte notre scène politique. Pour l’instant au Sénégal, le président Wade a le dos au mur et sera contraint de jouer le jeu de la démocratie jusqu’au bout. Ainsi, la démocratie sénégalaise gagnerait davantage de galons. Mais attendons de voir.
Dabaoué Audrianne KANI
L’Express du Faso
Aujourd’hui donc après le premier tour de la présidentielle, Wade qui avait envisagé une « victoire écrasante au premier tour » pourrait se retrouver au second tour face à l’ancien président de l’Assemblée nationale, devenu opposant, Macky Sall. Un second tour qui pourrait être suffisamment déterminant pour les deux candidats, car il s’agira dans un premier temps, d’un combat entre deux générations (Wade à 85 ans et Macky n’en a que 51 seulement) ; dans un second temps de la capacité de l’opposition sénégalaise à parler le même langage. Ou du moins à concrétiser le semblant d’union dont les principaux opposants ont fait montre depuis le début de cette élection. Enfin, il s’agira pour le président candidat, de permettre le déroulement d’une élection présidentielle transparente, équitable et véritablement démocratique. Et dans ces conditions, les difficultés seront naturellement dans le camp Wade.
Car en effet, si le président Wade avait la possibilité de se présenter, en conformité avec l’esprit de la Constitution sénégalaise, il se trouve que son âge ne joue pas du tout en sa faveur. Après plus de quarante ans de lutte politique et 12 en tant que président de la République (et au regard même de l’âge qu’il porte), Wade aurait pu négocier une porte de sortie plus honorable. Ce qui n’est pas encore tard, s’il accepte à l’issue du premier tour les résultats électoraux. Si toutefois ceux-ci ne lui sont pas forcément favorables. S’il respecte la parole donnée, on peut croire qu’il ira dans ce sens. Et du coup, son parti, le Parti démocratique sénégalais se retrouverait une fois de plus dans l’opposition. En compagnie du Parti socialiste (PS).
Mais tout ceci ne peut être une réalité que si l’opposition, notamment les principaux leaders que sont Ousmane Tanor, Moustapha Niasse et Idrissa Seck acceptent de rallier Macky Sall. En principe, Macky ne devrait pas avoir à faire ce marchandage puisque déjà, tout ce monde se retrouve au sein du M23 et dont le principal mot d’ordre était le rejet de la candidature d’Abdoulaye Wade. L’opposition a donc l’occasion de faire partir Wade sans toutefois passer par la rue et engendrer des morts inutiles. On comprend aisément que le gain d’une élection se trouve dans la capacité des partis de l’opposition à se coaliser, mais également à faire en sorte que le scrutin soit véritablement transparent et juste. Le message paraît assez clair pour les multiples partis politiques que compte notre scène politique. Pour l’instant au Sénégal, le président Wade a le dos au mur et sera contraint de jouer le jeu de la démocratie jusqu’au bout. Ainsi, la démocratie sénégalaise gagnerait davantage de galons. Mais attendons de voir.
Dabaoué Audrianne KANI
L’Express du Faso