Le journal Sud Quotidien étrenne cette année ses 24 bougies, à la faveur d’évolutions qui auront marqué le paysage médiatique national et africain.
Souvenez-vous. Les vaincus de l’élection, Abdoulaye Wade, Amath Dansokho, et consorts en prison, les émeutes de jour comme de nuit, les conséquences de la déroute de Caire 86, la table-ronde politique avortée, la radiation des policiers, le conflit Sénégal/Mauritanie, la brouille avec la Gambie, l’expédition en Irak, les entrées-sorties de Wade et de certains membres de l’opposition dans le gouvernement socialiste de Diouf, l’irruption de segments de la société civile dans l’espace politique... Plus tard, d’autres affaires défrayeront la chronique : la démission du juge Kéba Mbaye, l’assassinat du vice-président du Conseil Constitutionnel, Me Babacar Sèye, les policiers tués au Centenaire… L’affaire des Moustarchidines…Tous ces événements sont survenus sur fond de marasme économique et social, de politiques d’ajustement structurel, mais également de massification de l’opposition citoyenne et populaire. Ces événements ont eu un formidable écho à travers une nouvelle génération de médias et leurs animateurs qui avaient réussi le pari de décloisonner et de diversifier l’offre et les occasions de rencontre avec les différents publics et acteurs d’un pluralisme renouvelé et rénové. Des titres ont marqué cette période impétueuse et tumultueuse : Wal Fadjri d’abord. Mais aussi Le Cafard Libéré, Le Témoin, Le Devoir notamment, à côté des précurseurs dont le Politicien, Promotion, Afrique Nouvelle, Africa, au chapitre de la presse privée. Nous n’oublions pas le rôle majeur joué par la presse politique de l’époque, mais cela n’est pas notre propos d’aujourd’hui. D’autres initiatives verront le jour, sous l’impulsion du Groupe Sud Communication. Sud Santé, Sud Sciences et Technologies, des éditions en wolof et pulaar, «un guide de l’électeur ou comment voter» dans les principales langues du pays pour n’en citer que quelques unes.
1994 sera l’année de la naissance de Sud Fm, première radio privée sénégalaise installée à Dakar, pour ensuite essaimer dans les régions, couvrant ainsi près de 80% du territoire national avec des stations-relais et des stations productrices et émettrices, dont Sud Banjul, que les autorités de ce pays en parfait accord avec leurs homologues du Sénégal, s’empressèrent de fermer.
Le prétexte : une interview de Salif Sadio, chef rebelle casamançais donné plusieurs fois pour mort. Sa résurrection par l’entretien accordé à Sud Fm et relayé par Sud Quotidien donna lieu à une rafle effectuée au siège du Groupe, une garde à vue par fournées à la Division des Investigations Criminelles (DIC) et un procès conclu par l’acquittement des prévenus, en dehors d’un Salif Sadio hors de portée.
Auparavant, une série de procès avait tenu en haleine le pays, dont la fameuse affaire Compagnie sucrière sénégalaise contre Sud Communication. Ousmane Camara, alors premier Président de la Cour Suprême dans l’affaire dite de la «tontine des juges» (Sud Hebdo). Abdou Diouf soi-même contre Sud avec mandat de dépôt fort heureusement annulé in extremis, suite à un article «Diouf lave plus blanc que Loum» à propos de l’affaire du «sucre roux d’aspect blanchâtre». Ces quelques rappels factuels, sont nécessairement des raccourcis de situations autrement plus complexes dans la quête et l’affirmation d’un journalisme d’engagement citoyen.
Ces faits, chaque fois, ont été l’occasion d’une introspection et d’une remise en cause à l’interne, tant il est vrai que l’on ne sort jamais indemne de telles confrontations à répétition et de longue durée.
Il n’empêche. L’esprit d’initiative et l’option de diversification plurielle et pluraliste ont amené Sud à investir d’autres domaines avec la création d’une structure de productions audiovisuelles (Sud Prod Sen Vision), d’un institut supérieur d’enseignement aux métiers de l’information et de la communication des nouvelles technologies (Issic), d’une chaîne de télévision par satellite, «La Chaîne africaine», diffusant de Paris, la capitale française et couvrant l’Europe, le Proche et Moyen-Orient, l’Afrique et sa diaspora, un portail Internet, Sudonline, une agence de distribution de presse (Marketing Presse) .
La dernière période aura cependant été celle d’un reflux dans les activités du Groupe, à la suite d’événements et de situations que nous n’avons pas pu ou su maîtriser, ponctués d’échecs et de revers, de réussite également, mais toujours vécus avec dignité et courage, par ceux et celles qui sont restés fidèles et loyaux à l’idéal et aux valeurs partagées. Parmi ceux-là et celles-là, en ligne de front, les membres des différentes rédactions, de l’Issic, de l’administration, techniciens, personnel de soutien, fournisseurs et partenaires. Les compagnons, amis, confrères qui, en dépit d’engagements nouveaux et novateurs sur d’autres fronts, continuent à nous gratifier de leurs chaleureuses et fraternelles contributions, loin de toute publicité, faisant vivre, en ces temps devenus compliqués, la foi en un journalisme de bonne foi, honnête au possible et soucieux de participer à l’érection de garde-fous, qui, dit-on, ne sont mieux gardés que par les fous eux-mêmes. C’est cela la galaxie Sud qui permettra d’aborder la suite de l’aventure avec de nouvelles générations.
Le flambeau est en train d’être repris par des professionnels et des techniciens imprégnés de la culture et de l’esprit fondateur et surtout plus à même de performer dans un environnement concurrentiel difficile.
Les fonctions initiales d’opérationnalité et d’encadrement devront être reprofilées, redynamisées et distinguées des fonctions managériales et de marketing qui ne devront plus être cumulées comme aux temps héroïques –archaïques ? – des émergences.
D’ici peu, Sud aura vécu (et survécu) un quart de siècle. 25 années d’expérimentation, d’initiatives, parsemées d’épreuves, d’échecs. De quelques succès aussi. Cela s’évalue tous les jours, tous les instants par les différents publics auxquels nous nous adressons et qui sont notre seul référentiel, l’unique réceptacle de nos loyautés et de notre fidélité à nos valeurs et à nos principes. Un deadline : l’année 2011 devra être celle du parachèvement de la nouvelle entité et de la consécration de ce nouveau départ, de cette re-naissance.
25 ans après la première parution de Sud. C’est sur ce terrain et seulement ce terrain-là que nous souhaitons voir s’engager l’avenir du Groupe pour les 25 prochaines années. Cette relance se fera avec l’appui plein et entier des anciens, avec responsabilité et disponibilité pour accompagner les nouvelles équipes qui feront de Sud, une entité assainie, viable et performante, apte à relever de nouveaux défis avec l’émergence d’une nouvelle jeunesse. D’une nouvelle Genèse.
Source: Icone/xalimasn.com
Souvenez-vous. Les vaincus de l’élection, Abdoulaye Wade, Amath Dansokho, et consorts en prison, les émeutes de jour comme de nuit, les conséquences de la déroute de Caire 86, la table-ronde politique avortée, la radiation des policiers, le conflit Sénégal/Mauritanie, la brouille avec la Gambie, l’expédition en Irak, les entrées-sorties de Wade et de certains membres de l’opposition dans le gouvernement socialiste de Diouf, l’irruption de segments de la société civile dans l’espace politique... Plus tard, d’autres affaires défrayeront la chronique : la démission du juge Kéba Mbaye, l’assassinat du vice-président du Conseil Constitutionnel, Me Babacar Sèye, les policiers tués au Centenaire… L’affaire des Moustarchidines…Tous ces événements sont survenus sur fond de marasme économique et social, de politiques d’ajustement structurel, mais également de massification de l’opposition citoyenne et populaire. Ces événements ont eu un formidable écho à travers une nouvelle génération de médias et leurs animateurs qui avaient réussi le pari de décloisonner et de diversifier l’offre et les occasions de rencontre avec les différents publics et acteurs d’un pluralisme renouvelé et rénové. Des titres ont marqué cette période impétueuse et tumultueuse : Wal Fadjri d’abord. Mais aussi Le Cafard Libéré, Le Témoin, Le Devoir notamment, à côté des précurseurs dont le Politicien, Promotion, Afrique Nouvelle, Africa, au chapitre de la presse privée. Nous n’oublions pas le rôle majeur joué par la presse politique de l’époque, mais cela n’est pas notre propos d’aujourd’hui. D’autres initiatives verront le jour, sous l’impulsion du Groupe Sud Communication. Sud Santé, Sud Sciences et Technologies, des éditions en wolof et pulaar, «un guide de l’électeur ou comment voter» dans les principales langues du pays pour n’en citer que quelques unes.
1994 sera l’année de la naissance de Sud Fm, première radio privée sénégalaise installée à Dakar, pour ensuite essaimer dans les régions, couvrant ainsi près de 80% du territoire national avec des stations-relais et des stations productrices et émettrices, dont Sud Banjul, que les autorités de ce pays en parfait accord avec leurs homologues du Sénégal, s’empressèrent de fermer.
Le prétexte : une interview de Salif Sadio, chef rebelle casamançais donné plusieurs fois pour mort. Sa résurrection par l’entretien accordé à Sud Fm et relayé par Sud Quotidien donna lieu à une rafle effectuée au siège du Groupe, une garde à vue par fournées à la Division des Investigations Criminelles (DIC) et un procès conclu par l’acquittement des prévenus, en dehors d’un Salif Sadio hors de portée.
Auparavant, une série de procès avait tenu en haleine le pays, dont la fameuse affaire Compagnie sucrière sénégalaise contre Sud Communication. Ousmane Camara, alors premier Président de la Cour Suprême dans l’affaire dite de la «tontine des juges» (Sud Hebdo). Abdou Diouf soi-même contre Sud avec mandat de dépôt fort heureusement annulé in extremis, suite à un article «Diouf lave plus blanc que Loum» à propos de l’affaire du «sucre roux d’aspect blanchâtre». Ces quelques rappels factuels, sont nécessairement des raccourcis de situations autrement plus complexes dans la quête et l’affirmation d’un journalisme d’engagement citoyen.
Ces faits, chaque fois, ont été l’occasion d’une introspection et d’une remise en cause à l’interne, tant il est vrai que l’on ne sort jamais indemne de telles confrontations à répétition et de longue durée.
Il n’empêche. L’esprit d’initiative et l’option de diversification plurielle et pluraliste ont amené Sud à investir d’autres domaines avec la création d’une structure de productions audiovisuelles (Sud Prod Sen Vision), d’un institut supérieur d’enseignement aux métiers de l’information et de la communication des nouvelles technologies (Issic), d’une chaîne de télévision par satellite, «La Chaîne africaine», diffusant de Paris, la capitale française et couvrant l’Europe, le Proche et Moyen-Orient, l’Afrique et sa diaspora, un portail Internet, Sudonline, une agence de distribution de presse (Marketing Presse) .
La dernière période aura cependant été celle d’un reflux dans les activités du Groupe, à la suite d’événements et de situations que nous n’avons pas pu ou su maîtriser, ponctués d’échecs et de revers, de réussite également, mais toujours vécus avec dignité et courage, par ceux et celles qui sont restés fidèles et loyaux à l’idéal et aux valeurs partagées. Parmi ceux-là et celles-là, en ligne de front, les membres des différentes rédactions, de l’Issic, de l’administration, techniciens, personnel de soutien, fournisseurs et partenaires. Les compagnons, amis, confrères qui, en dépit d’engagements nouveaux et novateurs sur d’autres fronts, continuent à nous gratifier de leurs chaleureuses et fraternelles contributions, loin de toute publicité, faisant vivre, en ces temps devenus compliqués, la foi en un journalisme de bonne foi, honnête au possible et soucieux de participer à l’érection de garde-fous, qui, dit-on, ne sont mieux gardés que par les fous eux-mêmes. C’est cela la galaxie Sud qui permettra d’aborder la suite de l’aventure avec de nouvelles générations.
Le flambeau est en train d’être repris par des professionnels et des techniciens imprégnés de la culture et de l’esprit fondateur et surtout plus à même de performer dans un environnement concurrentiel difficile.
Les fonctions initiales d’opérationnalité et d’encadrement devront être reprofilées, redynamisées et distinguées des fonctions managériales et de marketing qui ne devront plus être cumulées comme aux temps héroïques –archaïques ? – des émergences.
D’ici peu, Sud aura vécu (et survécu) un quart de siècle. 25 années d’expérimentation, d’initiatives, parsemées d’épreuves, d’échecs. De quelques succès aussi. Cela s’évalue tous les jours, tous les instants par les différents publics auxquels nous nous adressons et qui sont notre seul référentiel, l’unique réceptacle de nos loyautés et de notre fidélité à nos valeurs et à nos principes. Un deadline : l’année 2011 devra être celle du parachèvement de la nouvelle entité et de la consécration de ce nouveau départ, de cette re-naissance.
25 ans après la première parution de Sud. C’est sur ce terrain et seulement ce terrain-là que nous souhaitons voir s’engager l’avenir du Groupe pour les 25 prochaines années. Cette relance se fera avec l’appui plein et entier des anciens, avec responsabilité et disponibilité pour accompagner les nouvelles équipes qui feront de Sud, une entité assainie, viable et performante, apte à relever de nouveaux défis avec l’émergence d’une nouvelle jeunesse. D’une nouvelle Genèse.
Source: Icone/xalimasn.com