Malgré les effets du ramadan et la forte canicule l’examen du BFEM 2012, se déroule dans une bonne ambiance. Les candidats, éparpillés dans la cour du lycée Blaise Diagne, sont assis en groupe sous les arbres à la recherche d’abris. Si certains se sont assis sur les escaliers, d’autres par contre sont restés dans les salles de classe pour réviser et discuter des épreuves de la journée qu’ils jugent abordables pour le moment, car elles s’achèvent aujourd’hui.
Il faut néanmoins souligner que tous les moyens sont bons pour décrocher le sésame qui ouvre les portes du lycée. Si certains potaches pensent que la réussite est au bout de l’effort, d’autres ont recours au mystique pour être admis. A.M est candidat au Bfem. Il fait partie du lot des élèves qui sollicitent les prières mystiques pour réussir. A l’en croire, ‘’le mystique est un aspect à tenir en compte, c’est une réalité au Sénégal. Les gens y croient ferme même s’ils ne soulèvent pas le débat à haute voie». Aussi notre interlocuteur pense que «les pratiques mystiques ne datent pas d’aujourd’hui». Avant de poursuivre «ma mère m’a offert un stylo qu’elle a ramené d’un de ses voyages, c’est un marabout qui le lui a offert et je l’utilise pour mon examen. Elle l’avait gardé rien que pour ce jour. Elle le faisait avec mes ainés et ils ont toujours réussi avec brio leurs examens. Elle en fait de même pour moi et je respecte cette décision. Je n’ai rien à perdre».
Sans attendre qu’on l’interroge, un de ses camarades qui prêtait une oreille à notre conversation, ajoute que nombreux sont les candidats qui croient aux stylos bénis et aux gris-gris. Mais, ils ne veulent pas divulguer leur jeu. «Donnez-moi le non d’un Sénégalais qui n’y croit pas. Mes parents m’ont suggérés de faire des sacrifices la veille des examens et j’ai respecté leurs consignes. J’ai donné en aumône du sucre et des bougies à des mendiants en venant au centre d’examen». Mieux, il indique que «ceux qui soutiennent ne pas croire au mystique, se trompent. Au Sénégal, il ya des réalités. Il faut en tenir».
Cette idée ne sera pas approuvée par un de ses camarades qui ripostent en ces termes : «Il faut arrêter ces histoires de potions magiques et faire confiance en ses capacités intellectuelles». Non sans renseigner qu’il a eu à utiliser des potions magiques (safara) lors du BFEM de l’année dernière et ils n’ont pas eu l’effet escompté. «J’avais échoué. Ce n’est pas un marabout qui peut garantir mon admission. Je suis sûr qu’en travaillant bien et avec l’aide de Dieu et les prières des parents, on peut s’en sortir», souligne-t-il.
Non loin de là, un groupe de candidates dont B. G, 17 ans élève en classe de 3e au lycée John Fitzgerald Kennedy. Selon elle, malgré les grèves récurrentes tout au long de l’année, elle s’est bien préparée et a bien révisé. Elle croit ferme en ses chances d’être admise dès le premier tour. Loin d’être superstitieuse, la jeune collégienne croit en ses potentiels, comme elle le soutient, «j’ai bien révisé et s’il plait au bon Dieu, je vais réussir». A la question de savoir d’où elle tenait cette assurance, elle répond que «pour réussir, il faut juste bien étudier. Mes parents ont prié pour moi. Je sais ce qui me reste à faire. Tout ce qui peut arriver relève de la volonté divine. Je ne crois pas aux gris-gris». Son amie F. B embouche la même trompette. «Oui, pour obtenir son BFEM, il suffit juste de bien travailler. Les Sénégalais sont trop superstitieux. C’est leur défaut. Je ne critique pas ceux qui croient aux mystiques, ils ont leur raison, mais c’est juste que mes camarades et moi, croyons réellement à nos chances de réussir avec l’aide de Dieu et la bénédiction de nos parents».
Dans tous les cas, les avis sont partagés et chaque candidat y va de son propre vécu. Certains restent très attachés aux valeurs culturelles et à la superstition là où d’autres n’y accordent pas d’intérêts. Reste à vérifier si ceux qui ont sollicité les pratiques mystiques pendant les examens vont avoir totale satisfaction.
Youssouf B.h Sané (Stagiaire)
Le Pays au Quotidien
Il faut néanmoins souligner que tous les moyens sont bons pour décrocher le sésame qui ouvre les portes du lycée. Si certains potaches pensent que la réussite est au bout de l’effort, d’autres ont recours au mystique pour être admis. A.M est candidat au Bfem. Il fait partie du lot des élèves qui sollicitent les prières mystiques pour réussir. A l’en croire, ‘’le mystique est un aspect à tenir en compte, c’est une réalité au Sénégal. Les gens y croient ferme même s’ils ne soulèvent pas le débat à haute voie». Aussi notre interlocuteur pense que «les pratiques mystiques ne datent pas d’aujourd’hui». Avant de poursuivre «ma mère m’a offert un stylo qu’elle a ramené d’un de ses voyages, c’est un marabout qui le lui a offert et je l’utilise pour mon examen. Elle l’avait gardé rien que pour ce jour. Elle le faisait avec mes ainés et ils ont toujours réussi avec brio leurs examens. Elle en fait de même pour moi et je respecte cette décision. Je n’ai rien à perdre».
Sans attendre qu’on l’interroge, un de ses camarades qui prêtait une oreille à notre conversation, ajoute que nombreux sont les candidats qui croient aux stylos bénis et aux gris-gris. Mais, ils ne veulent pas divulguer leur jeu. «Donnez-moi le non d’un Sénégalais qui n’y croit pas. Mes parents m’ont suggérés de faire des sacrifices la veille des examens et j’ai respecté leurs consignes. J’ai donné en aumône du sucre et des bougies à des mendiants en venant au centre d’examen». Mieux, il indique que «ceux qui soutiennent ne pas croire au mystique, se trompent. Au Sénégal, il ya des réalités. Il faut en tenir».
Cette idée ne sera pas approuvée par un de ses camarades qui ripostent en ces termes : «Il faut arrêter ces histoires de potions magiques et faire confiance en ses capacités intellectuelles». Non sans renseigner qu’il a eu à utiliser des potions magiques (safara) lors du BFEM de l’année dernière et ils n’ont pas eu l’effet escompté. «J’avais échoué. Ce n’est pas un marabout qui peut garantir mon admission. Je suis sûr qu’en travaillant bien et avec l’aide de Dieu et les prières des parents, on peut s’en sortir», souligne-t-il.
Non loin de là, un groupe de candidates dont B. G, 17 ans élève en classe de 3e au lycée John Fitzgerald Kennedy. Selon elle, malgré les grèves récurrentes tout au long de l’année, elle s’est bien préparée et a bien révisé. Elle croit ferme en ses chances d’être admise dès le premier tour. Loin d’être superstitieuse, la jeune collégienne croit en ses potentiels, comme elle le soutient, «j’ai bien révisé et s’il plait au bon Dieu, je vais réussir». A la question de savoir d’où elle tenait cette assurance, elle répond que «pour réussir, il faut juste bien étudier. Mes parents ont prié pour moi. Je sais ce qui me reste à faire. Tout ce qui peut arriver relève de la volonté divine. Je ne crois pas aux gris-gris». Son amie F. B embouche la même trompette. «Oui, pour obtenir son BFEM, il suffit juste de bien travailler. Les Sénégalais sont trop superstitieux. C’est leur défaut. Je ne critique pas ceux qui croient aux mystiques, ils ont leur raison, mais c’est juste que mes camarades et moi, croyons réellement à nos chances de réussir avec l’aide de Dieu et la bénédiction de nos parents».
Dans tous les cas, les avis sont partagés et chaque candidat y va de son propre vécu. Certains restent très attachés aux valeurs culturelles et à la superstition là où d’autres n’y accordent pas d’intérêts. Reste à vérifier si ceux qui ont sollicité les pratiques mystiques pendant les examens vont avoir totale satisfaction.
Youssouf B.h Sané (Stagiaire)
Le Pays au Quotidien