Face à l’inflation des prix des denrées alimentaires sensibles, l’Etat semble prendre le taureau par les cornes. Le ministre du Commerce, Amadou Niang, qui faisait face hier aux membres du Conseil économique et social les a entretenus du nouveau régime d’administration des prix des produits alimentaires sensibles. Lequel postule que l’Etat intervienne dans la fixation des prix et ne laisse plus cette faculté aux seuls importateurs, comme c’est actuellement le cas. Ainsi, le ministre annonce une kyrielle de mesures allant dans le sens de faire baisser considérablement les prix actuels du marché national et dont la date d’entrée en vigueur est prévue, pour l’essentiel, cette année, après que le Conseil national de la consommation se sera réuni dans les prochains jours pour statuer sur l’ensemble des prix des produits aussi bien importés que locaux. Il s’agit, entre autres directives prises de concert avec les autres départements ministériels, selon le ministre du Commerce Amadou Niang, de la création d’une société privée de commercialisation du riz de la vallée du fleuve Sénégal. Cette société au capital de 500 millions de francs et qui va démarrer cette année, souligne le ministre, transformera le riz paddy à Saint-Louis pour le vendre à 250 francs au maximum le kilogramme.
Soit une différence de 150 francs par rapport à la gamme de marques disponibles sur le marché qui, elle aussi, verra ses prix au kilogramme plafonnés à un niveau raisonnable. Cette même mesure sera appliquée à la filière oignon dont le kilogramme est actuellement livré sur le marché à 400 francs Cfa. ‘Les recettes des agriculteurs de cette filière sont passées de 4 milliards en 2001 à 22 milliards en 2010. Il y a bien lieu que le consommateur sente l’apport de ce secteur’, justifie Amadou Niang. Il sera procédé de même pour la tomate dont la production annuelle varie entre 60 et 70 mille tonnes. Idem pour la pompe de terre. Selon le ministre du Commerce, l’Etat a déjà étudié et mis en œuvre, depuis six mois, un projet de production de la filière avec comme objectif fixé : 300 mille tonnes de production en 2013. M. Niang de préciser que 32 tonnes de semences ont été déjà distribuées aux agriculteurs. Mais, en attendant, rassure le ministre, cette filière sera soumise au régime d’administration des prix, de même que l’huile d’arachide et de soja, le sucre, le lait, le blé ainsi que les produits industriels comme le savon.
Ce nouveau régime d’administration des prix des produits alimentaires sensibles vise à faire face aux méfaits de la libéralisation des prix. ‘Nous allons faire face à tous ceux qui tenteront de faire échouer ces mesures à leur entrée en vigueur’, a averti le ministre du Commerce, annonçant dans la foulée qu’une soixantaine de véhicules seront déployés dans les régions pour contrôler l’application correcte des prix. Lesquels, selon lui, seront communiqués, via les médias, après homologation du Conseil national de la consommation. Mais, le plus important, insiste M. Niang, c’est le comportement des consommateurs eux-mêmes qui ‘doivent préserver leurs intérêts, en dénonçant à partir d’un numéro vert qui sera mis à leur disposition les auteurs de pratiques malsaines’.
Les Conseillers économiques et sociaux, dont pour la plupart se sont montrés peu indulgents à l’égard du ministre, n’ont pas manqué d’apporter leur contribution à la recherche de solutions pour la baisse des prix des denrées alimentaires de premières nécessité. Ainsi, il a été suggéré au ministre du Commerce, au titre des mesures d’urgences, l’homologation des prix à des niveaux supportables pour le Sénégalais moyen, la suppression et/ou la suspension de certains droits et taxes sur les produits de consommation courante. De même que la subvention de certains produits de consommation courante et une meilleure communication gouvernementale sur les prix officiels ont été conseillées.
Pour ce qui est des mesures structurelles, les conseillers économiques et sociaux suggèrent la promotion de politiques et stratégies visant l’autosuffisance alimentaire, le renforcement de la réglementation et le contrôle des prix. Les collègues d’Ousmane Masseck Ndiaye préconisent également l’amélioration des revenus des populations par des programmes de réduction de la pauvreté et d’accroissement des richesses, mais aussi par la mise en œuvre du pacte mondial de l’emploi. Le ministre du Commerce a été aussi prié de transmettre au gouvernement la nécessité d’une meilleure prise en charge des couches vulnérables dans les programmes sociaux.
INCIDENT DE SEANCE : Amadou Niang, Samir Abourizk et les ‘supposés intellectuels’ du Pds
Le ministre du Commerce a été très outré hier par le conseiller économique et social Samir Abourik dans son intervention aux solutions déroulées par Amadou Niang pour faire face à la cherté des denrées alimentaires de première nécessité. Pour le leader de Démocratie citoyenne, parti membre de la mouvance présidentielle, le ministre devait expliquer aux Sénégalais les raisons de cette hausse généralisée des prix des produits alimentaires. M. Abourik qui s’est montré très provocateur fera remarquer au ministre du Commerce qu’il partageait effectivement l’avis des cadres libéraux qui a été relayé dans un journal de la place à la suite de leur rencontre jeudi dernier au sein de l’Espace libéral. ‘Je préfère le mot ‘contenir’ les prix plutôt que ‘baisser’ les prix puisque nous sommes dans un régime libéral’, déclare M. Abourik.
Avant d’aller trouver le ministre sur son siège pour lui remettre l’exemplaire dudit journal dans lequel les cadres libéraux estimaient que le discours d’Amadou Niang aurait pu être tenu par le socialiste Khalifa Sall qui occupait le même poste en 1999. Piqué au vif, le ministre du Commerce sort de ses gonds. ‘Vous me présentez ce journal comme si c’était la Bible ou le Coran. Ce sont des gens qui l’ont écrit. Je pensais m’adresser à des intellectuels ce jours-là (Espace libéral, Ndlr). Mais, en réalité, ces supposés intellectuels (sic) n’avaient rien compris. Je devais expliquer le contexte qui nous a conduit à cette crise et j’avais bien dit qu’il y a une différence entre ‘contenir’ et ‘baisser’ un prix. En tant que politiciens, ils ont tout confondu’, a rétorqué Amadou Niang. Ce dernier estime que l’explication de la crise actuelle incombe aussi aux hommes politiques de la mouvance présidentielle, ‘s’ils désirent rester encore à leurs postes’.
Abdoulaye SIDY
source Walfadjri
Soit une différence de 150 francs par rapport à la gamme de marques disponibles sur le marché qui, elle aussi, verra ses prix au kilogramme plafonnés à un niveau raisonnable. Cette même mesure sera appliquée à la filière oignon dont le kilogramme est actuellement livré sur le marché à 400 francs Cfa. ‘Les recettes des agriculteurs de cette filière sont passées de 4 milliards en 2001 à 22 milliards en 2010. Il y a bien lieu que le consommateur sente l’apport de ce secteur’, justifie Amadou Niang. Il sera procédé de même pour la tomate dont la production annuelle varie entre 60 et 70 mille tonnes. Idem pour la pompe de terre. Selon le ministre du Commerce, l’Etat a déjà étudié et mis en œuvre, depuis six mois, un projet de production de la filière avec comme objectif fixé : 300 mille tonnes de production en 2013. M. Niang de préciser que 32 tonnes de semences ont été déjà distribuées aux agriculteurs. Mais, en attendant, rassure le ministre, cette filière sera soumise au régime d’administration des prix, de même que l’huile d’arachide et de soja, le sucre, le lait, le blé ainsi que les produits industriels comme le savon.
Ce nouveau régime d’administration des prix des produits alimentaires sensibles vise à faire face aux méfaits de la libéralisation des prix. ‘Nous allons faire face à tous ceux qui tenteront de faire échouer ces mesures à leur entrée en vigueur’, a averti le ministre du Commerce, annonçant dans la foulée qu’une soixantaine de véhicules seront déployés dans les régions pour contrôler l’application correcte des prix. Lesquels, selon lui, seront communiqués, via les médias, après homologation du Conseil national de la consommation. Mais, le plus important, insiste M. Niang, c’est le comportement des consommateurs eux-mêmes qui ‘doivent préserver leurs intérêts, en dénonçant à partir d’un numéro vert qui sera mis à leur disposition les auteurs de pratiques malsaines’.
Les Conseillers économiques et sociaux, dont pour la plupart se sont montrés peu indulgents à l’égard du ministre, n’ont pas manqué d’apporter leur contribution à la recherche de solutions pour la baisse des prix des denrées alimentaires de premières nécessité. Ainsi, il a été suggéré au ministre du Commerce, au titre des mesures d’urgences, l’homologation des prix à des niveaux supportables pour le Sénégalais moyen, la suppression et/ou la suspension de certains droits et taxes sur les produits de consommation courante. De même que la subvention de certains produits de consommation courante et une meilleure communication gouvernementale sur les prix officiels ont été conseillées.
Pour ce qui est des mesures structurelles, les conseillers économiques et sociaux suggèrent la promotion de politiques et stratégies visant l’autosuffisance alimentaire, le renforcement de la réglementation et le contrôle des prix. Les collègues d’Ousmane Masseck Ndiaye préconisent également l’amélioration des revenus des populations par des programmes de réduction de la pauvreté et d’accroissement des richesses, mais aussi par la mise en œuvre du pacte mondial de l’emploi. Le ministre du Commerce a été aussi prié de transmettre au gouvernement la nécessité d’une meilleure prise en charge des couches vulnérables dans les programmes sociaux.
INCIDENT DE SEANCE : Amadou Niang, Samir Abourizk et les ‘supposés intellectuels’ du Pds
Le ministre du Commerce a été très outré hier par le conseiller économique et social Samir Abourik dans son intervention aux solutions déroulées par Amadou Niang pour faire face à la cherté des denrées alimentaires de première nécessité. Pour le leader de Démocratie citoyenne, parti membre de la mouvance présidentielle, le ministre devait expliquer aux Sénégalais les raisons de cette hausse généralisée des prix des produits alimentaires. M. Abourik qui s’est montré très provocateur fera remarquer au ministre du Commerce qu’il partageait effectivement l’avis des cadres libéraux qui a été relayé dans un journal de la place à la suite de leur rencontre jeudi dernier au sein de l’Espace libéral. ‘Je préfère le mot ‘contenir’ les prix plutôt que ‘baisser’ les prix puisque nous sommes dans un régime libéral’, déclare M. Abourik.
Avant d’aller trouver le ministre sur son siège pour lui remettre l’exemplaire dudit journal dans lequel les cadres libéraux estimaient que le discours d’Amadou Niang aurait pu être tenu par le socialiste Khalifa Sall qui occupait le même poste en 1999. Piqué au vif, le ministre du Commerce sort de ses gonds. ‘Vous me présentez ce journal comme si c’était la Bible ou le Coran. Ce sont des gens qui l’ont écrit. Je pensais m’adresser à des intellectuels ce jours-là (Espace libéral, Ndlr). Mais, en réalité, ces supposés intellectuels (sic) n’avaient rien compris. Je devais expliquer le contexte qui nous a conduit à cette crise et j’avais bien dit qu’il y a une différence entre ‘contenir’ et ‘baisser’ un prix. En tant que politiciens, ils ont tout confondu’, a rétorqué Amadou Niang. Ce dernier estime que l’explication de la crise actuelle incombe aussi aux hommes politiques de la mouvance présidentielle, ‘s’ils désirent rester encore à leurs postes’.
Abdoulaye SIDY
source Walfadjri