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Banques: Yann de Nanteuil, un banquier « social » pour réconcilier la SGBS avec ses clients ?

Les clients de la SGBS (Société générale de banques au Sénégal), en particulier les très nombreuses, PME, PMI et TPE, retrouveraient-ils enfin une banque, une vraie ? C’est-à-dire un établissement qui les accompagnerait, aiderait au développement de leurs entreprises et les conseillerait au lieu d’être ce mauvais ami qui, ainsi qu’on caricature les banques, vous prête son parapluie par beau temps et le reprend en cas d’orage. L’espoir semble permis si on se fie aux premières déclarations de son nouveau directeur général, M. Yann de Nanteuil. Lequel a confié en particulier ceci à nos confrères du quotidien L’Observateur et de la Radio Futurs médias : « Mon ambition c’est, avec toute l’équipe de la SGBS, de poursuivre l’exemple de nos anciens, en étant la banque de référence de nos clients (…). En allant voir nos clients sur le terrain, en participant au financement de leurs projets, en améliorant la qualité du service, en les conseillant sur tous leurs projets financiers à titre professionnel et à titre personnel… » A la bonne heure ! Voilà, en tout cas, un langage qui rassure même si, ne nous y trompons pas, l’objectif d’une banque, c’est, avant tout, de faire de l’argent. Pourvu simplement qu’elle essaye d’en faire gagner à ses clients au lieu de leur faire rendre gorge afin de réaliser leurs garanties !


Rédigé par leral.net le Vendredi 1 Mars 2013 à 17:00 | | 0 commentaire(s)|

Banques: Yann de Nanteuil, un banquier « social » pour réconcilier la SGBS avec ses clients ?
M. Yann de Nanteuil, 41 ans, en plus de sa formation économique et financière— il est issu du prestigieux corps des Inspecteurs des Finances en France —, a une expérience sociale en ce sens qu’il a aidé « à la réinsertion de gens qui étaient au chômage et qui avaient été licenciés dans le cadre d’un grand plan de restructuration industrielle ». Pudique, il n’a pas voulu indiquer qu’il a été, entre autres fonctions, Directeur général de la Médiation du Crédit aux Entreprises, une structure mise en place par le gouvernement français pour aider, justement, les entreprises en difficulté. Il a aussi été conseiller technique chargé des questions de formation professionnelle auprès de M. François Fillon, un « catholique social » qui devint plus tard Premier ministre de France. Cette sensibilité sociale de M. Yann de Nanteuil est un atout qui pourrait l’aider dans un contexte où, au Sénégal, la conjoncture économique n’est pas franchement rose. Et c’est même un euphémisme… Bien évidemment, cela ne signifie pas qu’il va encourager le laxisme dans la gestion de ses entreprises clientes. Mais, du moins, cette fibre sociale peut l’aider à comprendre leurs difficultés et à les accompagner dans cette mauvaise passe plutôt que de les pousser dans le vide.
L’établissement dont il vient de prendre les commandes, la SGBS, il l’a dit, « est la première prêteuse privée du Sénégal ». C’est donc, aussi, le premier créancier de centaines de très petites, petites et moyennes entreprises aux fins de mois difficiles. Qu’elle les lâche, et c’est la catastrophe assurée. Heureusement pour la SGBS, elle ne fait pas son beurre avec ces clients-là, mais plutôt avec les gros, ceux qui font des milliards de francs de chiffre d’affaires. Ou en finançant quelques grands projets de l’Etat ou du secteur privé. Jusqu’à l’année 2000, en gros, la Générale a été la locomotive du financement de l’économie nationale. Sous la houlette de dirigeants comme Bernard Labadens et Sandi Gillio, des hommes dotés d’une grande capacité d’écoute et très réactifs, elle a soutenu le développement de nombreuses PME, PMI et TPE tout en finançant aussi des projets structurants pour l’économie sénégalaise. Elle a sans doute continué à le faire ces dernières années mais il faut bien reconnaître que sous M. Daniel Terruin, qui vient d’être admis à faire valoir ses droits à la retraite, la banque s’était repliée sur elle-même comme une huitre. Enfermé dans sa tour d’ivoire, le prédécesseur de M. de Nanteuil ne recevait plus guère les clients, si ce ne sont les Français et les Libanais. Beaucoup d’entreprises avaient migré vers des banques concurrentes tandis que des cadres avaient démissionné pour aller travailler ailleurs. S’étant vu couper les vivres, des entreprises avaient piqué du nez par dizaines…Cette défiance n’a sans doute pas eu un impact immédiatement perceptible sur le chiffre d’affaires et les profits de la banque mais il s’agit d’un mouvement de fond, d’une érosion lente dont les effets ne se feront sans doute sentir que dans quelques années. Avec 475 milliards accordés aux clients, la SGBS demeure sans doute dans le peloton de tête des premières prêteuses du Sénégal même si la première place dans le classement des banques et établissements financiers du Sénégal lui avait été ravie par la CBAO avant le rachat de celle-là par les Marocains d’AttijariWafa. Néanmoins, force est de reconnaître que la SGBS reste l’établissement dont la politique de crédit est la plus souple.
Encore une fois, elle avait tendance à ronronner ces dernières années, après avoir dormi sur ses lauriers pendant si longtemps du temps où elle trônait en tête de ce classement. Espérons qu’avec l’arrivée à sa tête de M. Yann de Nanteuil, un homme qui semble en vouloir et dont la jeunesse constitue l’autre atout, la Belle au bois dormant qu’avait eu tendance à devenir la SGBS va enfin se réveiller de son long sommeil ! Pour le plus grand bonheur, on le souhaite, des centaines de petites entreprises qui lui font encore confiance…
Mamadou Oumar NDIAYE

« Le Témoin » N° 1114 –Hebdomadaire Sénégalais ( FEVRIER 2013)


( Les News )