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Bénédiction du Cimetière Saint Lazare, hier : Karim Wade encaisse un Dias de huées

Le jeune socialiste, Barthélemy Dias, a tenu sa promesse de perturber Karim Wade. Le président de l’Anoci, qui a financé pour 16 millions le monument commémoratif des fidèles défunts du cimetière Saint Lazare de Béthanie, a été accueilli par des huées. Une cérémonie qui aura perdu toute sa solennité.


Rédigé par leral.net le Vendredi 31 Octobre 2008 à 08:29 | | 0 commentaire(s)|

Bénédiction du Cimetière Saint Lazare, hier : Karim Wade encaisse un Dias de huées
Une cohorte de véhicules remplis de gendarmes s’aligne le long du cimetière Saint Lazare de Béthanie. Des sentinelles en position pour parer à d’éventuels rixes entre les jeunes socialistes amenés par Barthélemy Dias et les partisans de Karim Wade. A 15 heures, les alentours sont encore plus libres. Les va-et-vient sans entrave. Au bord de la longue alléImagee qui mène à l’autel du cimetière, Barthélemy Dias, lunettes noires fumées, se promène avec ses gorilles habillés en tee-shirts rouges sur lesquels on peut lire Sécurité. Il en faut, car l’ambiance morose semble afficher les signaux au rouge. La dizaine de camions décampe plus tôt que prévu. Les organisateurs, eux, sont encore inquiets de l’air guerrier de Dias qui réitère : «Nous ne reculerons pas !»

DEUX CHORALES POUR UNE CEREMONIE

Les minutes filent ; les invités s’installent, les premiers échanges belliqueux s’ouvrent. Un agent visiblement proche du fils du président de la République, la valise et le sac à la main, tâte le pouls du socialiste indifférent : «Mais qu’est-ce qu’il y a ? Qu’est-ce que c’est ce comportement ?», demande-t-il. Ses lèvres à peine ouvertes n’ont fait que bégayer menaces et harcèlements. En réponse : «Ca ne vous regarde pas. Vous voulez nous virer d’ici chez nous ? Ah bon, vous osez ?» Un autre appelle son compagnon à l’ignorer. A quelques mètres de l’autel d’où jaillissent les sonorités de la chorale, les discussions vont bon train. «Ce n’est pas normal, ce qu’il veut faire ! Non, qu’il arrête !» Barthélémy Dias démarre une interview à la presse que les fidèles de Karim Wade perturberont. Les mains se déchaînent et les interpositions les plient. N’empêche, les échanges virulents continuent. Les abbés se succèdent et s’interposent entre les caméras, appareils photos, enregistreurs et le poulain de Ousmane Tanor Dieng. «S’il vous plaît Barth, ne faites pas de déclaration ici.» M. Dias consent, mais reprend avec quelques avertissements : «Calmez vos gars, sinon il n’y aura pas de cérémonie !» L’abbé Félix Mendy s’y invite : «Arrêtez ! Ici, c’est mon cimetière !» «Ah oui ? C’est toi et moi ici», réplique Barthélemy.

Les autorités municipales, politiques, religieuses se suivent sous les hangars dressés pour l’occasion. Les membres de la «Génération du concret» (Gc), dirigés par le président du Conseil de surveillance de l’Anoci attendent encore Karim Wade qui va inaugurer le monument commémoratif des fidèles défunts.

A 15 heures 44, c’est le Cardinal Théodore Adrien Sarr qui sort de son véhicule, accueilli par des applaudissements, pourtant déconseillés par l’annonceur. M. Dias, lui, signe des autographes. De l’entrée du cimetière, l’on aperçoit Karim Wade, accompagné de Abdoulaye Baldé, de Mamadou Lamine Massaly, entre autres. Les socialistes se retroussent les manches, se raclent la gorge et enchaînent les huées, brandissant une banderole blanche sur laquelle il est écrit : «Nous disons non…»

Le fils du chef de l’Etat veut imposer un arrêt à sa suite pour, vraisemblablement, communiquer avec les manifestants. Mais, c’était sans compter avec la détermination de ses adversaires. Comme perturbé, il avance et les huées se poursuivent. Là, il fonce tout droit vers le fauteuil du Cardinal Théodore Adrien Sarr pour le saluer. Les jeunes socialistes ne laisseront aucun répit au président de l’Anoci. En effet, chaque fois que son nom est évoqué, il est conspué comme un refrain.

KARA EN EXEMPLE

Barthélémy Dias l’avait dit et l’a réitéré hier : l’invitation de Karim Wade par l’Eglise à la cérémonie de bénédiction du cimetière Saint-Lazare de Béthanie et du monument de commémoration des fidèles défunts chrétiens est une «volonté de promotion politique pour Karim». Pour lui, «Karim n’est pas une institution» et ne détient pas, non plus, une caisse noire pour faire quelque chose. Pourtant, constate-t-il, «le marabout Serigne Modou Kara a nettoyé les cimetières catholiques, mais n’a jamais été invité pour une cérémonie de remerciements». Et de se demander : «Pourquoi alors ce privilège pour Karim Wade ? » En tout état de cause, avertit-il, «ces gens ont pris la responsabilité de décrédibiliser l’Eglise».

De toutes manières, M. Dias avait annoncé avant l’arrivée de Karim Wade : «Nous n’accepterons pas que nos morts reposent sur de l’argent sale.» Il faut, appelle-t-il encore, que l’Eglise se ressaisisse. Un membre de la «Génération du concret», un de ses concepteurs de surcroît, chuchote à l’oreille d’un fidèle chrétien : «l’Eglise ne peut pas être fière de ce jeune Dias.»
source le quotidien

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